Photo du film KAAMELOTT - DEUXIEME VOLET [Partie 1]
Crédits : SND

KAAMELOTT – DEUXIEME VOLET [Partie 1] : de l’ambition, peut-être trop ?

SIMON: on voudrait énormément défendre un tel projet et son ambition merveilleuse (sur le papier), mais on se retrouve plus fasciné par les interviews d'AA quand il parle de création, d'outils, de scénario... que devant les films Kaamelott, décidément défectueux dans leur conception (et la mise en scène et le montage notamment). Le départ de Frank Pitiot, insatisfait, en disait déjà pas mal. On ira quand même voir le suivant, Alexandre, mais sans trop d'espoir... Reste que tout le projet va devenir un cas passionnant à analyser.
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Après un premier long-métrage ambitieux, Alexandre Astier revient avec le second volet de Kaamelott : Deuxième Volet – Partie 1. Si le Premier Volet souffrait d’une exposition un peu trop étirée, ce nouvel épisode entend élargir l’univers : de nouveaux visages font leur apparition, certains personnages cultes manquent à l’appel, et la dimension fantastique prend une ampleur inédite. Plutôt que de recentrer le récit, Astier choisit donc d’étendre encore son royaume – une extension qui soulève une question : en avait-on réellement besoin ?

Car douze ans après la fin de la série, les attentes sont multiples. D’un côté, les fans espéraient que les films viendraient enfin répondre aux fils narratifs laissés en suspens ; de l’autre, le passage d’un format de trois minutes à un long-métrage de plus de deux heures impose nécessairement une autre manière de raconter.
C’est dans cette tension que le film se construit : entre l’héritage perçu de la série et la quête d’indépendance d’une œuvre qui veut désormais exister par elle-même, sur grand écran.

I. Un récit dispersé

Si Kaamelott – Premier Volet présentait déjà quelques défauts de rythme, on pouvait encore lui pardonner sa lenteur : il fallait bien réinstaller un univers laissé en suspens depuis douze ans, et cette phase d’exposition prenait forcément beaucoup de place.

Cette fois-ci, l’indulgence n’est plus possible, et pourtant le film semble encore s’égarer plutôt que d’aborder ce qui devrait en constituer la ligne directrice. Le film multiplie les nouveaux visages et les sous-intrigues, au point de ressembler à un patchwork de petites scènes, souvent brillantes dans leurs dialogues – toujours la grande force d’Astier, plus affûté encore que dans le premier opus – mais qui, mises bout à bout, finissent par disperser l’attention.

Car ce que l’on attend avant tout, c’est de voir progresser Arthur dans sa recherche du Graal et dans sa relation avec Guenièvre. Deux fils narratifs essentiels, mais relégués à l’arrière-plan : la géniale Anne Girouard n’hérite que de quelques répliques, et Arthur conserve sa posture d’observateur mélancolique, sans réelle évolution depuis les dernières saisons de Kaamelott.

Or, le film semble justement crier son besoin de le voir reprendre sa place, redevenir le moteur du récit et l’âme du royaume de l’Ogre. D’autant que l’un des moments les plus marquants du film survient lorsqu’il parvient, le temps d’une scène, à rallumer la flamme de l’aventure : un dialogue magnifique où il redonne sens à la quête et au courage qui la sous-tend.

II. Une ambition fantastique grandissante qui titille la curiosité

Pour les néophytes, l’intensification des effets spéciaux dans les films Kaamelott peut surprendre. Pourtant, c’est au cœur de l’ADN de la saga depuis le début : dès la première saison, l’univers regorge de magie, de dragons et de dieux, essentiels pour donner corps à cette dimension fantasy médiévale que les épisodes courts – trois minutes seulement – ne pouvaient qu’effleurer, se concentrant surtout sur la comédie. Ici, l’aspect fantasy devient enfin un véritable moteur narratif, et c’est réjouissant.

On avait déjà été impressionnés par le fantôme du roi Ban, rendu avec un voile de fumée élégant, mais cette fois, le film nous confronte à un véritable démon breton. Avec son apparence massive et épique, rappelant un méchant d’univers DC version Zack Snyder, il provoque presque une dissonance narrative : on se croirait face à un boss de jeu vidéo, avec le sentiment qu’il va falloir fuir tant le défi semble hors de portée.

Si certains critiques soulignent la tendance du film à morceler son scénario, multipliant les allers-retours entre différentes quêtes et perdant parfois le spectateur, il faut reconnaître que Kaamelott réussit à revendiquer sa dimension de fantasy médiévale : plus seulement toile de fond comique, elle devient un véritable élément narratif, qui structure l’intrigue et stimule la curiosité pour la suite.

KAAMELOTT – DEUXIEME VOLET [Partie 1] n’est pas parfait : le récit se disperse et Arthur reste trop en retrait. Si la qualité de la production – costumes, bande-son et effets spéciaux – mérite tous les éloges, il reste que l’on attend surtout de véritables avancées pour les personnages principaux. Les plus optimistes entretiendront l’espoir que le prochain film fera enfin avancer l’intrigue.

Nathan DALLEAU

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Aurélie T
Aurélie T
Invité.e
27 octobre 2025 22 h 59 min

Je ne comprends pas ce film. Les personnages qu’on connait mais le film ne démarre jamais. Pas d’enjeux, pas d’antagoniste. pas de personnages principaux, des petites péripéties par ci par là. A 30 min de la fin, une des histoires commence enfin, (merci la dame du lac !) et clap, c’est fini ! Si au moins c’était drôle ! Passez votre chemin.

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