la course au jouet

Le paradoxe de LA COURSE AU JOUET – Critique

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Film incontournable des fêtes de fin d’année, LA COURSE AU JOUET est pourtant l’un des longs-métrages à avoir reçu le plus de critiques négatives. Retour sur ce mystère de Noël qui en a étonné plus d’un. 

En 1996, alors qu’il est à l’apogée de sa carrière, Arnold Schwarzenegger s’éloigne progressivement de ses rôles habituels de dur-à-cuire pour se tourner vers la comédie. Après avoir incarné le frère de Danny DeVito (Jumeaux, Ivan Reitman, 1988) et un instituteur de maternelle sous couverture (Un flic à la maternelle, Ivan Reitman, 1990), l’acteur joue dans un film qui restera jusqu’à aujourd’hui l’un de ses rôles préférés : LA COURSE AU JOUET

Dans cette nouvelle comédie familiale, Arnold Schwarzenegger incarne Howard Langston, un père de famille tellement obsédé par son travail qu’il finit par négliger sa famille. Afin de reconquérir son fils (et sa femme), le héros lui promet qu’il aura pour Noël un « Turbo Man », le dernier jouet à la mode. Malheureusement, il ne s’en souvient que quelques heures avant le réveillon et se retrouve piégé dans une course contre la montre afin de trouver le dernier exemplaire du « Turbo Man », devenu introuvable dans toute la ville. 

la course au jouet

Si le scénario du film ne semble pas révolutionnaire, c’est peut-être parce qu’il est inspiré de véritables faits divers. Dès les années 1980, les États-Unis ont été touché par une fièvre commerciale avec la mise en vente des « Cabbage Patch ». Ces poupées en tissus ont ainsi causé plusieurs scènes de violence lorsque des parents se sont disputés les derniers exemplaires, allant jusqu’à se menacer avec des battes de baseball. Aussi, le scénariste Randy Kornfield s’est inspiré de ses beaux-parents qui s’étaient rendus dans un magasin la veille de Noël pour offrir un Power Ranger à son fils. La filiation entre « Turbo Man » et les super-héros japonais est alors frappante si l’on fait attention aux costumes et aux postures du personnage à l’honneur dans LA COURSE AU JOUET

Néanmoins, Jake Lloyd (Anakin Skywalker dans Star Wars : La Menace fantôme) a bien failli ne jamais avoir de cadeaux puisqu’Arnold Schwarzenegger était à l’époque sur le projet d’un remake de La Planète des singes. Ce dernier ayant été reporté, l’acteur a pu rejoindre LA COURSE AU JOUET où il a appuyé le rôle de Sinbad en tant que Myron Larabee. L’iconique facteur devait initialement être incarné par Joe Pesci que le producteur Chris Columbus avait déjà dirigé dans un autre classique de Noël : Maman, j’ai raté l’avion (1990). Si on note également la présence de Verne Troyer (Austin Powers) dans le rôle d’un Père Noël ou encore la météo particulière de la parade tournée au mois de mai, LA COURSE AU JOUET se révèle être le plus surprenant des films de Noël. Pourtant, ce long-métrage est également l’un des films les plus impopulaires de l’histoire du grand écran. 

la course au jouet

Dès sa sortie en 1996, LA COURSE AU JOUET a dû faire face à la dure concurrence de La Rançon (Ron Howard, 1996) et Contact (Robert Zemeckis, 1997) qui sont tous deux sortis la même semaine. Avec 12,1 millions de dollars au box-office lors de son premier week-end, le long-métrage n’a peut-être pas été un véritable échec mais il n’a pas non plus été un succès incontestable. Derrière ce demi-échec se cachait également le film de Joe Pytka : Space Jam. En effet, les enfants ont préféré aller voir Michael Jordan jouer au basket avec Bugs Bunny plutôt qu’Arnold Schwarzenegger se battre avec un renne pour l’amour de son fils. Et ce, pour une raison très simple : LA COURSE AU JOUET n’est pas une comédie pour les enfants mais un film d’adultes. 

En montrant tout ce qu’il y a de plus stressant avec les fêtes de fin d’année, Brian Levant prend le pari de faire un film satirique qui met l’accent sur le consumérisme, la dépendance au travail ou encore le perfectionnisme. Le réalisateur casse ainsi le mythe de la famille parfaite qui est souvent à l’honneur dans les films de fin d’année pour montrer les angoisses vécues par beaucoup de familles. Finalement, LA COURSE AU JOUET n’en est pas moins un long-métrage honnête sur ce à quoi ressemble Noël en famille à défaut d’être un film de Noël familial. 

Malgré une situation initiale assez poncive, LA COURSE AU JOUET permet à Arnold Schwarzenegger de se transformer en un héros d’action presque looney-tunesque alors qu’il tente de gagner l’amour de son fils grâce au consumérisme américain. Si ce film est aujourd’hui devenu un classique des fêtes de fin d’année, c’est sûrement plus grâce à ses nombreuses rediffusions qu’à son message sur le bonheur de Noël. Cette recette mystérieuse ne lui a peut-être pas permis de gagner le cœur des enfants mais il en a certainement fait l’un des longs-métrages préférés des adultes. 

Sarah Cerange

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Titre original : Jingle All the Way
Réalisation : Brian Levant
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Sinbad, Phil Hartman, Jake Lloyd, Rita Wilson, James Belushi
Date de sortie : Décembre 1996
Durée : 95 minutes
2.5
Inattendu

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