LES OISEAUX DE PASSAGE tente de renouveler le genre des films de cartels, un résultat sans grande réussite mais restant une belle tentative.
LES OISEAUX DE PASSAGE, réalisé par Ciro Guerra et Cristina Gallego, débute dans les années 1960, lorsqu’un homme s’engage à trouver de quoi payer la dot pour la femme qu’il veut épouser. Pour obtenir l’argent, il va alors commencer à vendre du cannabis.
Malgré un synopsis le mettant en avant, le lien avec la drogue (qui devait être le principal atout pour attirer les spectateurs) n’apparait que tardivement, même si tout est relatif, et n’est clairement pas aussi présent que l’on aurait pu le penser. LES OISEAUX DE PASSAGE est donc un film de drogues, mais sans jamais en parler réellement. L’idée est ambitieuse mais pas à la hauteur des espérances car ce pari risqué n’arrive pas à justifier une lenteur permanente, cette dernière apportant malgré tout une identité forte au film, le faisant basculer dans une ambiance contemplative collant à l’univers rural et religieux dans lequel il se situe. On ne saurait contester une originalité flagrante dans le traitement du sujet, tant dans le fond que dans la forme, mais le film arrive dans une sphère trop spécifique qui déplaira à de nombreux spectateurs. 
Le film prend alors un tournant plus profond lorsqu’il devient une critique fine et juste de ce dont il traite. Jamais le cannabis et son trafic ne sont clairement condamnés, mais la nécessité d’en vendre, le capitalisme-même sont en réalité au centre de tout le film. Toute l’oeuvre de Guerra et Gallego s’attarde plus sur les répercussions du trafic de drogue que sur le trafic en lui-même, ce qui en fait un film à part puisqu’abordant des sujets rarement traités, pourtant liés à des thèmes récurrents dans le paysage cinématographique. 
LES OISEAUX DE PASSAGE contient donc une dualité qu’il n’arrive pas à assumer et à utiliser à bon escient. Malgré une oeuvre qui aurait pu devenir culte dans son genre, il s’avère que les nombreux atouts sont bien trop mal utilisés et n’en font donc qu’un film oubliable de plus, une oeuvre qui n’arrive pas à se démarquer de la concurrence.
Terence
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• Réalisation : Ciro Guerra, Cristina Galledo
• Scénario :Maria Camila Arias, Jacques Toulemonde Vidal
• Acteurs principaux : Natalia Reyes, José Acosta, Carmiña Martínez
• Date de sortie : 10 avril 2019
• Durée : 2h05min




