Tom Hardy
© Warner Bros. Pictures

Lettre ouverte à Tom Hardy

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


All my life, I wanted to be famous !

Voilà les premiers mots que j’ai entendu de toi à l’écran. La salle de cinéma était à peine remplie, c’était le premier jour de la sortie de Bronson réalisé par le prodige dannois Nicolas Winding Refn. Une première phrase comme une des premières claques que tu vas m’infliger tout au long de ta carrière cinématographique, et celle-ci tu me la donnes de face, sur fond noir, en me regardant en plein dans les yeux. Une heure et demi après, à la fin de la séance, la joue est encore rouge, et je sais que ma fascination pour toi s’est installée pour de bon. Bien sûr, il y a du beau monde déjà installé dans ma petite tête mais toi, je t’ai fait une place à part, comme celle accordée à un membre de la famille. Je savais déjà que j’allais te suivre dans tout ton parcours artistique à l’image de ce frère qui vient regarder avec fierté le travail de son aîné.

Je pensais avoir découvert ce jour-là un joyau que personne ne connaissait mais dans ma naïveté, j’en oubliais que tu n’étais pas arrivé ici par hasard. En fait, tu étais déjà imprimé dans ma rétine sans que je le sache. La Chute du faucon noir de Ridley Scott, Frères d’armes produite par Spielberg, RockN Rolla de Ritchie, déjà tant de grands noms à ta filmographie, des passages éclairs plus ou moins marquants, mais personne encore n’avait exploité ta force brute d’acteur, celle qui va te mener au sommet de la pyramide. Car oui, aujourd’hui tu sembles sans véritable rival, fort de cette formidable école britannique qui écrase tout sur son passage. Les américains font grises mine à cette heure-ci, seul un Joaquin Phoenix ou un Viggo Mortensen peuvent prétendre hautement rivaliser avec votre caste d’élite de Grande-Bretagne solidement tenue par B. Cumberbatch, I. Elba, T. Hiddleston, M. Fassbender, et j’en passe.

© Le Pacte
© Le Pacte

Mais là où tu exposes ta différence, c’est dans ta paternité, artistique bien sûr, avec l’ « actor’s actor » Gary Oldman. En plus d’être de grands amis, vous partagez une similitude dans vos choix de carrière. De remarquables débuts chez les grands (Mike Leigh et Stephen Frears pour Oldman), une ascension grâce à la télévision (Meantime de Leigh et The Firm d’Alan Clarke pour Oldman, Frères d’armes,The Virgin Queen et Colditz pour toi), une forte attirance pour les rôles de compositions ( là ça ne sert à rien de citer tellement votre carrière est bâtie sur ce talent) et enfin, les rôles de grands méchants. Ce n’est pas pour rien qu’on aime vous rassembler devant la caméra (La Taupe, Des hommes sans loi et Child 44) comme un passage à témoin intergénérationnel. Vous êtes fait du même sang, celui de l’amour du jeu avec un grand J, celui de la transformation physique et celui de l’étincelle dans le regard que partagent les plus grands. Car comme Gary Oldman, il est question de regard dans ton jeu, qu’il soit fou, habité, brutal ou encore extrémiste, il est bien au-dessus de ce que peut être une simple prise de muscles pour le rôle, aujourd’hui devenu le mètre étalon de la performance pour Hollywood. Et pas grand monde ne résiste en face … Que ce soit Christian Bale dans The Dark Knight Rises, Joel Edgerton dans Warrior, Chris Pine dans Target ou Shia Labeouf dans Des Hommes sans Loi, tu écrases toute concurrence.
Et puis enfin, il y a ta voix, pilier de ton jeu de transformation, base de ta fantaisie, fondation de ta composition. Tout en cris et soupirs bruyants dans Bronson, métallique, précise et devenue culte pour ton incroyable Bane, grave et dangereuse pour le grand frère Bondurant Des Hommes sans Loi. Mais si ce n’était que cela … Tu sembles aussi prendre grand plaisir dans les accents, américains régionaux pour Warrior, Des Hommes sans Loi et The Drop, gallois chez Knight pour Locke, accent russe et roulage de « r » pour Child 44.
Bref la panoplie complète que l’on demande à tous les acteurs mais chez toi comme chez ton père spirituel, il y a « ce truc » en plus, le genre de truc qui donne du mystère au personnage et que le grand public ne voit pas. Mais moi, on me l’a fait pas, et ça me rapproche d’autant plus de toi, en autant de petits secrets échangés en clins d’oeil.

« Tu écrases toute concurrence. »

Maintenant, on pourrait parler de tes choix, risqués, sur le fil du rasoir, loin de ta « zone de confort » et ces choix auraient pu te faire du tort.
Reprendre le rôle du méchant dans Batman après le terrible Joker d’Heath Ledger, il y avait de quoi se briser, mais tu as explosé toutes attentes avec un masque sur le visage, ne laissant que tes yeux perçants et les fluctuations de ta voix pour imprimer une des plus grandes performances dans la difficile catégorie des méchants de Comics.
Tu aurais pu aussi te noyer dans l’énorme casting d’Inception mais tu fais fît et tu imposes ton physique tout en décontraction et humour pour dépasser une bande d’acteurs peut-être pas les plus inspirés sur le moment, je te l’accorde.
Et que dire du film Locke ! Un tournage d’une semaine comme une pièce de théâtre que tu rejouais tous les soirs en « one shot », un personnage engoncé dans sa voiture qui parle seul ou presque et fait les choix qui vont bouleverser sa vie et celle de sa famille, et toi tu en sors sans égratignure, plus digne que jamais, maître d’une partition que peu de monde aurait réussi à simplement jouer.
Tu as même frisé le ridicule avec Target et même là, prédit à un broyage en bonne et due forme, tu arrives à t’extirper de la carcasse pour nous donner un étonnant et coupable plaisir.

En fait, c’est ça, tu n’es pas humain. J’ai eu beau te serrer la main au Festival de Cannes quand tu étais venu présenter Des Hommes sans Loi, derrière ta gentillesse et ton accessibilité, tu n’es pas réel. Tu n’existes qu’au cinéma, imprimé sur la pellicule, pour mon petit plaisir égoïste de cinéphile. Bien sûr, je te partage aussi sur la télévision comme dans l’excellente série Peaky Blinders mais pour moi, ma relation avec toi se passera toujours en grand écran pour que tu me surprennes, me fascines, me fasses vivre des choses « bigger than life ».

Alors qu’on se le dise Tom, que ce soit pour Child 44 ou Mad Max : Fury Road, on se revoit très vite !

Affectueusement,

LoïcM

[divider]BIOGRAPHIE[/divider]

[column size=one_half position=first ]

© Le Pacte
© Le Pacte

[/column]

[column size=one_half position=last ]

Nom de naissance : Edward Thomas Hardy
Naissance : 15 septembre 1977 Hammersmith, Londres Angleterre (Royaume-Uni)
Films notables : La Chute du Faucon Noir, Star Trek : Nemesis, Layer Cake, Marie-Antoinette, RockNRolla, Bronson, Inception, Warrior, La Taupe, The Dark Knight Rises, Des Hommes sans Loi, Locke, The Drop, Child 44
Films à venir : Mad Max : Fury Road, The Revenant, Legend
Séries notables : Frères d’armes, The Virgin Queen, Colditz, Oliver Twist, The Take, Peaky Blinders

[/column]

[divider]BANDE-ANNONCES[/divider]

https://www.youtube.com/watch?v=xdaofZfgV_Q

Nos dernières bandes-annonces

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
0
Un avis sur cet article ?x