[critique] L’Illusionniste

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Vienne, dans les années 1900. Surgit un jour le charismatique et mystérieux illusionniste Eisenheim, qui ne tarda pas à devenir l’homme le plus célèbre de la ville, l’incarnation vivante d’une magie à laquelle personne n’osait plus croire…
Mais la gloire d’Eisenheim est intolérable au Prince héritier Leopold, dont la popularité décroît à mesure que grandit celle de ce showman consommé. Rationaliste convaincu, avide de pouvoir, le Prince a une raison supplémentaire de jalouser Eisenheim : ce dernier fut le grand amour de jeunesse de sa fiancée, la belle Sophie von Teschen, qui nourrit encore pour lui de très tendres sentiments.
Décidé à écarter ce rival, Leopold charge son homme de confiance, l’inspecteur Uhl, d’enquêter sur l’illusionniste et de dévoiler ses impostures. Une partie serrée s’engage entre les deux hommes…

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 17 janvier 2007
Réalisé par Neil Burger
Film américain, tchèque
Avec Edward Norton, Paul Giamatti, Jessica Biel
Durée : 1h50min
Titre original : The Illusionist
Bande-annonce :

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Il n’y en a plus, ou quasiment plus, des illusionnistes se produisant sur scène devant des centaines de personnes. Il n’y a plus réellement cet étoile, cette magie, ce rêve de deviner comment il a réalisé son tour, comment il a pu faire ce qu’il a fait. C’est dans cet optique qu’il faut attaquer L’Illusionniste si on veut bien commencer à le regarder.

On peut d’ores et déjà zapper le réalisateur du film, Neil Burger, qui est inconnu aux bataillons puisque L’Illusionniste est son second long-métrage au cinéma, et que le premier, Interview With The Assassin, est resté inédit en France. Non, ici, il faut davantage s’attarder sur 3 acteurs : Edward Norton, Paul Giamatti et Rufus Sewell.
Edward Norton est relativement moyen dans ce film. Il n’y a pas cette lueur que l’on retrouve aisément dans American History X par exemple. D’ailleurs, le scénario et le montage en eux-mêmes sont mous. On ne s’ennuie pas mais on attend la scène suivante avec une certaine impatience. Edward Norton ferait tout pour la femme qu’il aime, y compris à travers des illusions les plus abracadabrantesques (merci Jacques) les unes que les autres. A ce propos, on peut quand même dire que la plupart sont quasi infaisables « en vrai ». Il ne faut pas trop pousser mémé dans le bac à sable.

Paul Giamatti, avec une filmographie aussi longue que mon bras – Il Faut Sauver Le Soldat Ryan, Man On The Moon, La Planète Des Singes, Paycheck, La Jeune Fille De l’Eau entre autres – joue ici un inspecteur de police qui comprend tout, mais trop tard. Perspicace dans son rôle et dans son jeu, il fait mouche quasiment à chaque apparition en retenant l’attention du spectateur.
Rufus Sewell (Hamlet, Dark City) quant à lui fait un très bon héritier et un très bon menteur. La moustache fait un peu kitschounet, mais on s’en accomode assez vite. Le prince est anti-magie, il ne croit en rien à part à sa victoire personnelle face à son père, le roi, à qui il rêve de prendre sa place.
Reste une Jessica Biel (souvenez-vous, 7 A La Maison) correcte, sans plus. Elle ne transcende pas le genre, loin de là.

Le scénario est bien ficelé. On ne va rien révéler mais il faut rester jusqu’à la fin pour percevoir toute la subtilité et l’illusion de la chose.
Il y a 2 Eisenheim en fait : un qu’on peut voir dans la rue, tons clairs et parfois souriant, et l’autre, sur scène, teint blême et sombre, et dont le sérieux est imperturbable.
Adapté d’une nouvelle de Steven Millhauser, L’Illusionniste souffre d’une lenteur trop perceptible dans la trame du film. Ce sont les acteurs qui créent les rebondissements et non le script. Le tournage s’est déroulé en partie à Prague, où le décor naturel de la ville collait bien à l’époque du film, les années 1900.
Pour finir sur 2 bonnes notes, le film a été présenté en sélection officielle du Festival du Cinéma Américain de Deauville en 2006 et les producteurs ne sont autres que ceux de Collision ou Sideways.

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