The nest

THE NEST, pâle et ennuyeuse copie – critique

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Sacré Grand Prix au Festival du Film Américain de Deauville cette année et diffusé directement sur Canal +, le deuxième long-métrage du cinéaste Sean Durkin rime avec lassitude et imprécision. La performance de Carrie Coon y devenant le seul réel intérêt.

Il est difficile de concevoir que THE NEST ait pu récolter les louanges des jurys de l’été dernier, repartant ainsi avec trois prix importants. Sean Durkin y confrontait pourtant son ennuyeux film face à des chefs-d’œuvre probablement en lice pour les prochains Oscars, à savoir : Minari de Lee Isaac Chung, Sound of Metal de Darius Marder ou encore First Cow de Kelly Reichardt. Pensée particulière aux studios A24 qui ne cessent de soutenir des projets autant fabuleux qu’ambitieux.

Mais revenons-en à nos moutons : THE NEST se plonge dans les années 1980, entre les Etats-Unis et l’Angleterre. Rory, incarné par Jude Law, est un ambitieux entrepreneur qui convainc son épouse et leurs deux enfants de quitter New-York pour s’installer dans la campagne anglaise. Persuadé d’y faire fortune, il loue un vieux manoir isolé qui va faire s’évanouir rapidement leurs rêves et l’équilibre familial.

The nest

Cette histoire ne vous dit-elle rien ? Une famille isolée du monde où les lignes téléphoniques ne fonctionnent plus, des événements inexpliqués aux allures fantastiques, un père de famille fraichement embauché qui devient hystérique entre les murs de son manoir, une épouse qui veut à tout prix quitter cet endroit et un jeune garçon perdu et apeuré par son nouveau chez lui… On pense bien évidemment au classique de Stanley Kubrick : Shining (1980).

L’actrice américaine, Carrie Coon, s’impose comme une valeur sûre du cinéma à venir.

La tête d’affiche qui a vendu du rêve aux cinéphiles de Deauville, c’est bien entendu Jude Law. Un acteur de plus en plus demandé Outre-Atlantique, naviguant entre films d’auteur avec le dernier Woody Allen et grosses franchises (Les Animaux Fantastiques). Chose rarissime étant donné le charisme et la large palette de jeu du comédien britannique, l’effacement quasi-total de Jude Law face à sa partenaire. Carrie Coon – que beaucoup connaissent grâce à la regrettée The Leftovers (2014-17) – y est impressionnante. Elle mélange mère de famille, épouse agacée, palefrenière en deuil et femme au bord de la dépression avec une précise et étonnante justesse. L’actrice américaine également aperçue chez Fincher, s’impose comme une valeur sûre du cinéma à venir. Une interprétation émouvante qui signe ici, un des seuls points forts de cet insipide long-métrage.

The nest

Outre le scénario similaire en plusieurs point à celui du film des années 80 cité plus-haut, THE NEST peine à éclore. L’intrigue semble vouloir démarrer parallèlement à celle de la nouvelle vie imposée à cette famille recomposée sans y arriver. Certains événements étranges qui y interviennent ne seront jamais élucidés : les portes qui s’ouvrent seules alors qu’elles sont fermées à double tour, les bruits de pas, le cadavre du cheval qui ressort de terre, rien n’explique ces moments de thriller horrifiques injustifiés. Sean Durkin avait pourtant de quoi faire dans ce manoir et ses décors de campagne minutieusement repérés. Espérons que le cinéaste américain revienne avec un film plus alléchant que ce singulier métrage aux airs fantomatiques psychologiquement monotones. Mais qu’avaient-donc mangé Deauville lors de la remise des prix ?

Robin

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Note des lecteurs2 Notes
Titre original : The Nest
Réalisation : Sean Durkin
Scénario : Sean Durkin
Acteurs principaux : Jude Law, Carrie Coon, Charlie Shotwell
Date de sortie : 9 février 2021
Durée : 1h47min
1.5
INSIPIDE

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