The Net

[ITINÉRANCES 2017] THE NET

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Présenté au Festival Iinérance d’Alès, THE NET du coréen Kim Ki-Duk. Ou la descente en enfer d’un nord-coréen échoué par accident en Corée du sud, et accusé à tort d’être un espion. Un film puissant magistralement interprété par Ryoo Seung-bum.

L’histoire: Nam Chul-woo (Ryoo Seung-bum), un pêcheur nord-coréen, traverse malgré lui la ligne de démarcation avec la Corée du sud et se retrouve interrogé par la police qui le soupçonne d’être un espion. Commence alors pour lui un véritable parcours du combattant pour prouver son innocence et retrouver sa famille.

En voici le trailer (VO)

Au-delà du récit cauchemardesque de la détention d’un malheureux innocent, THE NET dénonce toute l’hypocrisie et les travers des régimes coréens d’un côté comme de l’autre semblant ainsi souligner l’impossibilité d’une réunification entre deux visions du monde que tout oppose. Si la critique envers la Corée du Nord semble féroce (en même temps, il parait difficile de défendre une telle dictature où la soumission des esprits est de mise), Kim Ki-duk n’est pas tendre non plus avec la Corée du Sud et soulève la question de la liberté et du bonheur. Vivre libre n’implique pas de vivre heureux. C’est le triste constat de Nam Chul-woo qui, forcé d’errer dans Séoul, découvre une société violente et injuste, incarnée notamment par une prostituée à qui il vient en aide et qui est obligée de vendre son corps pour aider les siens.

[bctt tweet= »« Un pêcheur devient malgré lui l’enjeu du conflit Coréen. Un film magistral signé Kim ki duk » » username= »LeBlogDuCinema »]

Nam Chul-woo n’a jamais rien connu d’autre que son pays et sa vie misérable. Comment dès lors se rendrait-il compte de sa misère ? La peur et l’ignorance dans laquelle sont plongés les nord-coréens permet d’éviter la moindre insurrection ou comparaison. En arrivant à Séoul, le pêcheur relooké en jogging et baskets par la police refuse d’ouvrir les yeux et de se laisser pervertir par des images d’un monde qui pourrait être pour lui sans retour. “C’est difficile d’oublier ce qu’on a vu” , dit-il. La police sud-coréenne est pourtant bien déterminée à le “sauver” et lui permettre de rester parmi eux quitte à abandonner sa femme et sa fillette. Il pourra toujours fonder une nouvelle famille lui suggère-t-on. Seul son garde du corps, révolté par l’acharnement de l’enquêteur bien déterminé à prouver que le modeste pêcheur n’est en fait qu’un espion, va tout faire pour l’aider à retrouver les siens.

Photo de The Net, de Kim Ki-duk

Qui sommes nous en effet pour imposer notre vision du bonheur ? Le bonheur doit-il forcément rimer avec les codes d’une société libérale de consommation ? Les premiers plans de Nam Chul-woo sur la ville sont en cela très frappants. Les vitrines des magasins l’attirent telles envoûtantes Lorelei. Mais très vite, le pêcheur s’égare dans les bas quartiers et découvre l’envers du décor, le gaspillage, la pauvreté et la souffrance.

C’est l’une des grandes forces du film que d’arriver à dessiner les contours de ce récit en évitant tout manichéisme. Loin de tout parti pris, Kim Ki-duk interroge avec subtilité notre place dans le monde et la notion de liberté. Il n’y a pas de monde parfait et chacun, sous couvert d’une idéologie, propose un modèle discutable et source d’injustice et de violence. Outre le conflit coréen nord-sud, THE NET s’avère être un film sombre d’une universalité flagrante tant il met l’accent sur les dysfonctionnements et la déshumanisation de nos mondes (au pluriel). Une vraie claque !

Anne Laure Farges

[button color= »white » size= »normal » alignment= »center » rel= »nofollow » openin= »samewindow » url= »#comments »]VOTRE AVIS ?[/button]

Note des lecteurs0 Note
Titre original : Geu-Mul
Réalisation et scénario : Kim Ki-duk
Acteurs principaux : Ryoo Seung-bum, Young-Min Kim, Lee Won-geun,
Date de sortie : Prochainement
Durée : 1h51min
5
Magistral

Nos dernières bandes-annonces

The Net
Précédent
[CRITIQUE] 1:54