Photo du film THE SALVATION © Joe Alblas
© Joe Alblas

[critique] THE SALVATION

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Mise en Scène
2
Scénario
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Casting
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Photographie
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Musique
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2.6

[dropcap size=small]C[/dropcap]e film, présenté en séance de minuit au Festival de Cannes, présageait du meilleur : Mads Mikkelsen, acteur ô combien charismatique, toujours conscient, quelque soit son rôle, de sa place au milieu d’un script. Un de ceux, qui comme Matthew McConaughey, est aussi important qu’un réalisateur ou qu’un directeur photo, quand il s’agit d’examiner la qualité d’un film. Un immense interprète.
Aussi, Eva Green, actrice tout à fait charmante, dont la présence peut fournir un supplément d’âme, si elle est bien exploitée.

Puis, séance de minuit signifie souvent film de genre, ici western. Encore une promesse, celle du petit vent de fraîcheur à superposer au classicisme global de la sélection officielle.
Les quelques images circulant avant la projection laissaient entrevoir un film visuellement léché, au synopsis faisant la part belle à la violence, la cruauté, la sécheresse de l’âme humaine.
Puis enfin, de par sa simple présence en sélection officielle même hors compétition, on était en droit d’attendre du lourd.

Photo du film THE SALVATION © Joe Alblas
Photo du film THE SALVATION © Joe Alblas

Quelle déception ! THE SALVATION n’a rien du chef-d’oeuvre.

Il s’agit d’un film sans profondeur, partant d’un scénario qui promettait d’explorer les thèmes de la rédemption par la vengeance, examiner une certaine cruauté d’hommes sans lois, sans repères.
Même si cela n’est pas très original, la sécheresse de ce sujet aurait pu donner un film sinon fort, au moins divertissant, comme le récent SHERIF JACKSON.

Et bien non. Le script n’est qu’un étalage de clichés, associés sans passion ni talent. Le scénario choisit d’étirer certaines scènes, celles sensées être marquantes et décider du destin des personnages, comme pour renforcer l’importance des actions qui suivront.
Cela donne un rythme dégueulasse qui tient plus de la torture que du cinéma. La violence, prude mais crue, aurait pu apporter un tant soit peu d’intérêt à l’ensemble, ce qui n’est pas le cas car cette violence se noie dans une illustration trop appuyée.

Les acteurs y sont sous employés : Eva Green, muette, tente de faire passer des émotions dans son regard, mais semble être constamment victime d’un « cut » fatal, guillotine de toute communication sensorielle. Un comble pour un personnage muet !
Mads Mikkelsen, qui habituellement rehausse la qualité d’un film uniquement par sa présence, ici, ne transmet rien d’autre qu’un mutisme anti-charismatique.
Le reste du cast navigue entre caricature et cabotinage, ou n’a simplement pas suffisamment de temps à l’image pour prouver quoi que ce soit.

« THE SALVATION est un film guère plus digeste qu’un vulgaire Direct to DVD, un film sans aucune ambition artistique. Un gâchis total. »

Coté direction artistique, plusieurs choses sautent aux yeux.
Les décors sont ambitieux et réussissent presque à retranscrire une ambiance, un cadre. Presque, car la réalisation digne d’un téléfilm français, tout en cadrages appuyés ou simplement désorganisés, vient réduire en cendres l’effort des décorateurs et des acteurs.
Puis, en cherchant la beauté formelle dans l’excès de filtre, entre nuit américaine photoshopée, et jaune crade sensé représenter la chaleur de l’ouest américain, Kristian Levring n’obtient qu’un résultat qui pique plutôt les yeux de par sa laideur.

Quant à la musique du film, dès les premières notes, on comprend. Le score reprend quasiment à l’identique les partitions des classiques récents mais datant tout de même d’il y à 20 ans, IMPITOYABLE d’Eastwood, ou DANSE AVEC LES LOUPS de Costner. Ces guitares sèches et ces banjos mêlés aux compositions symphoniques…
L’illustration sonore d’un mauvais film se fait en utilisant l’inconscient collectif. Cela ne fait qu’accroître le sentiment de parodie. Kristian Levring, de plus, ne prend même pas la peine de camoufler ses influences, ce qui confère un aspect immédiatement daté et plagiaire.
Au sommet de la liste des erreurs artistiques, la bande son trône, rend même le film d’autant plus nanardesque qu’il n’a absolument aucun second degré.

L’addition de tous ces défauts donne un film guère plus digeste qu’un vulgaire Direct to DVD (ce genre de film financés uniquement dans le but d’exploiter commercialement un nom, une licence).
THE SALVATION pourrait se résumer à un vignettage opportuniste et sans talent, dont on se demande la raison de sa présence dans un festival si prestigieux que Cannes.
Que l’on aime ou pas les films présentés en sélection, ils augurent tous d’un certain talent, d’une certaine ambition, formelle, intellectuelle, technique, etc.
Et THE SALVATION n’en a définitivement pas.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : The Salvation
Réalisation : Kristian Levring
Scénario : Anders Thomas Jensen, Kristian Levring
Acteurs principaux : Mads Mikkelsen, Eva Green, Jeffrey Dean Morgan, Eric Cantona,
Pays d’origine : Danemark
Sortie : 05 Novembre 2014
Durée : 1h40mn
Distributeur : Jour de Fête / Chrysalis Films
Synopsis :Jon, un pionner Danois voit sa famille se faire assassiner sous ses yeux, et se venge. mais ses actes auront d’autres conséquences dramatiques qui nécessiteront elles aussi, vengeance…

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

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