[critique] The Taste Of Tea

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Les Haruno habitent un village de montagne près de Tokyo. A six ans, la cadette Sachiko chercher à faire disparaître son double géant. Hajime, son frère adolescent, éprouve les tourments d’un premier amour. Yoshiko, la mère, décide de sortir de sa retraite pour faire un retour très remarqué dans le monde du film d’animation, sous le regard inquiet de son mari, Nobuo, qui pratique l’hypnotisme thérapeutique. Quant au grand-père, ses excentricités inquiètent toute la famille.

Note de l’Auteur

[rating:10/10]

Date de sortie : 20 avril 2005
Réalisé par Ishii Katsuhito
Film japonais
Avec Sato Takahiro, Maya Banno, Tadanobu Asano
Durée : 2h23min
Titre original : Cha no aji
Bande-annonce :

Vous souvenez-vous du goût du jus d’orange de ce matin ? Pas vraiment. Bah le thé pour les japonais, c’est à peu près la même chose. Une boisson qu’on boit régulièrement, qui entre dans les habitudes à tel point qu’on y prête pas attention. C’est sur ces petits riens que Katsuhito Ishii a crée son film. En effet, le film tourne autour de la vie plutôt commune de cette petite famille moyenne japonaise. Evidemment, parce que la vie banale n’est quand même pas si géniale que ça au cinéma, l’intrusion chez les Haruno est pimentée tout au long du métrage par des envolées graphiques hautes en couleur. Pas étonnant quand on regarde le CV du monsieur derrière tout ça : l’adaptation délurée du manga Shark Skin Man And Peach-Hip Girl (1998), le déroutant n’importe quoi Funky Forest : The First Contact (2005) et une participation à la réalisation de la séquence anime du premier volume de Kill Bill. A cela s’ajoute Party 7 (2000) et l’anime Trava : Fist Planet (2003) mais n’ayant pas vu ces 2 œuvres, j’en dirais encore moins que les précédents.

La visite chez les Haruno se fait en douceur, assez lentement comme tant d’autres films contemplatif comme savent le faire les asiatiques. Ca y’est, j’en vois déjà qui pleurent. Mais non, ce n’est pas si lent et c’est drôle à plusieurs reprises. L’histoire se passant dans la campagne japonaise, le film regorge ainsi de plans sur la nature. Les cerisiers en fleur n’étant pas vraiment pas laids, on va pas se plaindre de la photographie. Surtout s’il y a le joli minois d’Anna Tsuchiya. Les différents effets spéciaux ne sont pas aux tops de la technologie mais s’intègrent bien à l’œuvre, leurs buts étant avant tout d’apporter une touche humoristique supplémentaire et l’aspect fantastique. Cette fable dès temps moderne est soutenue par une bande son très calme, zen. Quand ce n’est pas le chants des oiseaux, ce sont des musiques proche de berceuses qui accompagnent les images. Dans cet océan de chants paisibles vient « Yamayo », chanson d’outre monde créée par l’un des protagonistes à la coupe Mireille Mathieu. Chanson simple, décalée, fun et interprétée par une bande d’extraterrestre vaut à elle seule le détour.

Un double géant, un danseur coloré à crête, un cosplay d’otakus, des mafieux barges, bref une pléthore de personnages viennent ponctuer le voyage. Tout d’abord je tire mon chapeau au grand-père et à Ikki Todoroki (et aussi un peu à leurs interprètes). Deux personnages aux allures complètement dingues qui sont responsables de pas mal de gags. Bon, pour pousser encore plus dans la subjectivité, je dirais bien qu’Anna Tsuchiya traînant dans les couleurs c’est génial néanmoins ça serait de la triche. Mention spéciale par contre à Maya Banno et son personnage (la fille Sachiko), car je déteste les mioches mais elle, son double géant et sa forme de triangle son sympathique tout au long du film. Au milieu de la grosse fournée de bonshommes, on peut noter que le père Nobuo semble lui complètement normal, contrebalançant avec tous les autres. Pour parler un peu casting, Ishii s’entoure d’acteurs qu’il connaît et de nouveaux à sa petite troupe. Ainsi l’oncle un peu l’ouest est incarné par le connu Tadanobu Asano, déjà vu dans la peau de Shark skin Man mais aussi Café Lumière d’Hou Hsiao-Hsien, Last Life In The Universe de Pen-Ek Ratanaruang, Takeshi’s et Zatôichi de Takeshi Kitano ou plus récemment dans Mongol. La chanteuse Anna Tsuchiya joue pour la seconde fois. Pour une approche plus otaque, on voit dans le film Hideaki Anno célèbre réalisateur de Neon Genesis Evangelion entre autres. Enfin pour une autre approche plus Lagerfeldienne, on aperçois brièvement Rinko Kikuchi (+ 200 points de coolittude au film), la japonaise sourde et muette de Babel.

Présenté en ouverture à La Quinzaine Des Réalisateurs au Festival de Cannes de 2004, à la grande surprise de l’équipe du film, The Taste Of Tea reçu un très excellent accueil. D’ailleurs nos critiques français n’hésitent pas à l’encenser. En clair, si vous aimez les films asiatiques contemplatifs mais pas trop, drôles et décalés, jetez vous sur le DVD de The Taste Of Tea.

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