L’actrice Kim Ok-vin mène une vengeance sanglante dan The Villainess, film d’action coréen jubilatoire qui met à l’amende John Wick, Old Boy et Hardcore Henry.
On ne le répétera surement jamais assez, mais les coréens ont tout compris au cinéma ! Et ils le prouvent à nouveau, avec The Villainess (Ak Nyeo), un film d’action surexcité, bien décidé à en mettre plein les yeux. Et ce, dès la première image. Caméra posée dans un couloir (qui rappelle fortement celui d’Old Boy de Park Chan-wook), un homme entre dans le champ, se tourne vers l’objectif et se fait tirer dessus. Là, tout s’emballe. La caméra révèle une vision à la première personne – typique des jeux vidéo FPS (first person shooter) – et fait vivre aux premières loges un combat au corps-à-corps entre l’héroïne et tout un gang de malfaiteurs. Comme dans un jeu vidéo, cette scène de dix minutes (en plan-séquence, faux, mais tout de même impressionnant) reproduit le principe d’une succession d’affrontements, jusqu’au niveau final, où un boss attend généralement. Durant ce parcours du combattant, Jung Byung-gil repousse les limites du film d’action en usant notamment d’effets numériques. Des légers trucages invisibles, mais évidents, comme le passage d’une vue à la première personne à la troisième, qui permettent de faire oublier toutes les règles. Car avec The Villainess, il ne s’agit pas de chercher la crédibilité ultime des scènes d’action, malgré une image somme toute « réaliste », mais bien d’être dans le plaisir ultime.
Après cette première mise en bouche qui ne peut qu’être applaudie, The Villainess dévoile tranquillement une intrigue relativement banale mais efficace. L’histoire d’une tueuse entraînée depuis son enfance, puis récupérée par les services des renseignements, jusqu’à ce que son passé la rattrape. Interprétée par l’excellente Kim Ok-vin, l’héroïne Yeon-soo, rappelle notamment la Nikita de Luc Besson, de par les drames qu’elle connaîtra, tandis qu’elle tente de mener une vie à peu près normale avec sa fille. Le réalisateur s’amuse alors à mélanger les genres, alternant entre drame et action, tout en s’apparentant durant près d’une demi-heure à une véritable comédie romantique. Une variété particulièrement plaisante qui permet au film de trouver un second souffle et de ne pas lasser durant plus de deux heures. Seul bémol alors, une histoire complexifiée par un trop grand nombre de retours en arrière, mais qui se laisse occulter par cette action brute et sanguinolente des plus jouissives, capable de réunir sous un même étendard John Wick, Hardcore Henry et Old Boy.
Pierre Siclier
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