SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT

SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT – Critique

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On vous parle de SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT, un livre qui met en lumière les scénaristes de cinéma en France, leur passion du métier et leur plaisir d’écrire, mais aussi leurs difficultés.

À l’origine de l’ouvrage SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT, qui sort en ce début Mars, il y a eu une enquête minutieuse menée anonymement auprès d’une soixantaine de scénaristes membres de Scénaristes de Cinéma Associés (SCA), fondé en 2017. Ces femmes et hommes de l’ombre avaient en effet éprouvé le besoin, somme toute assez naturel, de se rassembler pour mieux faire connaître, promouvoir et défendre leur profession. L’état des lieux est loin d’être idyllique et le constat même globalement assez amer et sans concession, suffisamment pour donner lieu à une publication.

Les auteurs ont partagé SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT en 6 chapitres, chacun étant pris en charge par un ou plusieurs scénaristes, qui eux, ne sont pas anonymes mais ont restitué et structuré les paroles et expériences de leurs collègues. Ainsi Cécile Vargaftig, coscénariste avec la réalisatrice Judith Davis du récent Tout ce qu’il me reste de la révolution, s’est-elle penchée sur plusieurs sous-chapitres. On note aussi les participations de Pierre Chosson (coscénariste de Hippocrate), Olivier Gorce (coscénariste de En Guerre), Raphaëlle Desplechin (coscénariste de Nos Batailles) , Agnès de Sacy (coscénariste de Les estivants), Nathalie Hertzberg (coscénariste de Pachamama) , ou encore Anne-Louise Trividic (collaboration au scénario de Moka).

SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT
Les membres de Scénaristes de Cinéma Associés

Le livre donne la parole aux seuls scénaristes et non aux réalisateurs qui écrivent leur scénario, seuls ou accompagnés. Et le bilan est douloureux, mettant dès le début en exergue plusieurs incompréhensions administratives au regard des autres professions artistiques. Ainsi l’absence de statut d’intermittent ou de droit au chômage aboutissent à des situations de grande insécurité et précaires. Celles-ci, décrites de façon très objective, permettent de s’interroger sur la capacité des scénaristes à pouvoir sereinement engranger ou poursuivre un processus créatif d’écriture. Et ce ne sont pas les seuls obstacles auxquels ils doivent faire face. Il y a évidemment le processus artistique en lui-même et les risques encourus à ne pas voir aboutir son scénario. Car on n’imagine pas, comme l’évoquait si bien Jean-Pierre Améris, le nombre de « scénarios fantômes qui restent pour toujours dans les tiroirs ». Il y a aussi le risque, voire la réalité, d’être débarqué d’un projet et de ne pas être payé en rapport avec l’investissement fourni en termes de temps et d’énergie.

Pensé par et pour des scénaristes, cet état des lieux, courageux et passionnant, se lit d’une traite.

Les journalistes et critiques en prennent aussi pour leur grade ! Ils sont clairement accusés dans SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT de participer à l’invisibilité dans laquelle les scénaristes de cinéma évoluent, en ne les citant quasiment jamais dans leurs critiques. On s’inscrit évidemment en faux au Blog Du Cinéma, car on est très sensible au processus d’écriture d’un scénario. Et on met toujours un point d’honneur en conférence de presse comme en festival à évoquer le travail des réalisateurs-trices avec leurs co-scénaristes, dont les noms sont très souvent mentionnés dans les critiques de films.

Mais malgré l’évocation un peu désespérante de toutes ces difficultés, il convient de relever dans le style de SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT un humour distancié très appréciable et un immense amour du cinéma. Ainsi ce mini scénario, qui donne la possibilité à un scénariste d’expliquer à deux flics incrédules son travail et les risques qu’il prend. Ou certains sujets que les auteurs se sont parfois amusés à décrire avec des références très adéquates à des titres de films. Pensé par et pour des scénaristes, ce plaidoyer courageux et passionnant se lit d’une traite. Non seulement toutes les parties prenantes du cinéma français devraient le lire, mais également les journalistes et les critiques, et d’une manière générale, tous ceux qui aiment le cinéma. Car il transmet surtout de belles expériences et donne des conseils fort utiles sur le rôle, l’achèvement du scénario ou la réflexion sur la mise en scène, pour qui voudrait persévérer ou se lancer dans ce métier de passion et de talent.

SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT du collectif Scénaristes de Cinéma Associés – Éditions Anne Carrière – 238 pages, 17 euros. En librairies le 1er Mars 2019.

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