ABSOLUTELY ANYTHING
© Océan Films

[CRITIQUE] ABSOLUTELY ANYTHING

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[dropcap size=small]D[/dropcap]ifficile de ne pas être déçu par le dernier film de Terry Jones, membre illustre des Monty Python, qui bénéficiait à la base d’un concept prometteur et d’un casting alléchant; puisqu’en sortant d’une courte séance d’une heure vingt-cinq on ne peut que constater l’écart entre le potentiel de cette comédie cartoonesque, et le résultat final. Si je voulais établir une côte de sympathie à ABSOLUTELY ANYTHING, elle exploserait le tableau des scores grâce aux noms cumulés des cinq Monty, du regretté Robin Williams et de la figure de proue actuelle de l’humour anglais, Simon Pegg. Seulement voilà, il manque ce grain de folie que l’on aime tant chez nos voisins d’outre-manche, entraînant les récits de science-fiction vers des traitements toujours plus surprenants. Et ceux qui attendaient un délire à mi-chemin entre les livres de Douglas Adams et les épisodes les plus absurdes de Doctor Who, seront déçus de n’avoir à déguster en amuse-gueule qu’une comédie de l’été sans grande ambition, et qui risque fort de ne pas marquer les esprits.

Dès la mise en place de l’histoire on tique en comptant les situations déjà vues et revues (le héros célibataire et rêveur, amoureux de sa voisine, malmené par son patron…), là où Terry Jones aurait pu installer un profil de personnage principal plus original, confronté à une vie quotidienne moins habituelle pour une comédie sur un « monsieur-tout-le-monde ». Et lorsque le principe comique vient transformer sa vie, là encore, le réalisateur-scénariste semble sans tenir au minimum syndical. Peinant à différencier son concept des récits antérieurs traitant déjà de l’acquisition soudaine d’un pouvoir divin par un simple mortel pas toujours responsable (Bruce tout-puissant, Click, Endiablé). Ici, le brave Neil n’a qu’à agiter la main et prononcer sa volonté à voix haute. Alors certes, les approximations dans ses formulations entraînent des gags visuels dont la plupart font leur effet, et le spectacle se montre aussi digne d’une bande-dessinée que du versant fantaisiste du Monty Python flying circus.

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Parmi ces quelques délires, on retiendra les séquences hélas trop brèves du conseil alien auquel les Monty Python prêtent leurs voix, et on appréciera surtout d’entendre la dernière prestation de Robin Williams, interprétant le chien Dennis. Le fidèle compagnon de Neil est sans doute la bonne surprise du film, puisqu’il constitue un personnage à la fois attachant et surprenant, doté de plusieurs niveaux de lucidité et de folie. Bref exactement l’être extraordinaire que l’on veut rencontrer dans une comédie fantastique. De plus, Dennis n’est pas seulement un « comic relief » qui n’est prétexte qu’à enchaîner les gags. Il participe pleinement au dénouement de l’intrigue et sans lui, le spectateur se demanderait où le scénario veut en venir au juste.

« Ceux qui attendaient un délire original de la part de Terry Jones et Simon Pegg, devront se contenter d’une comédie sympathique mais souvent prévisible. »

Hormis une parenthèse de cinq minutes où Neil utilise ses pouvoirs pour changer le sort de la planète entière, le cadre du film ne dépasse jamais la modeste existence de son protagoniste, alors que son pouvoir pourrait l’emmener vers des aventures à travers le temps et le cosmos, et proposer un climax à la Lucy, version comédie absurde bien entendu. Que le scénario se cantonne aux petits malheurs de Neil, et principalement sa relation amoureuse avec Kate, pourquoi pas ? Mais encore fallait-il que Terry Jones tire un maximum de profit de ce contexte quotidien. Or il prend du temps pour installer les velléités d’écrivain du héros et les ennuis professionnels de sa voisine, et oublie pourtant ces deux éléments lors de la seconde moitié du film : étrange, non ? D’ailleurs les faiblesses d’écritures apparaissent à intervalles réguliers et se retrouvent mis en évidence par un montage hasardeux, le plus souvent lors des scènes d’articulation peinant à enchaîner une séquence absurde après l’autre ; nous obligeant à passer par des moments dialogués et réalisés avec paresse (les discussions entre Kate et sa meilleure amie en sont un bon exemple). Si le spectacle visuel et narratif avait été davantage peaufiné il nous aurait autant dépouillé de rire qu’émerveillé. Pour l’heure il se contente de nous amuser.

LES AUTRES SORTIES DU 12 AOÛT 2015

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Réalisation : Terry Jones
Scénario : Gavin Scott et Terry Jones
Acteurs principaux : Simon Pegg, Kate Beckinsale, Sanjeev Bhaskar et Rob Riggle
Pays d’origine : Royaume-Uni
Sortie : 12 août 2015
Durée : 1h25 min
Distributeur :Océan Films
Synopsis : Lorsque les membres du Conseil Intergalactique des Êtres Supérieurs apprennent l’existence de l’Humanité, ils décident d’accorder au hasard à un individu le pouvoir absolu : celui de faire tout ce qu’il veut. 

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