TOUT NOUVEAU TESTAMENT
© Le Pacte

[CRITIQUE] LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT

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Scénario et dialogues
9
Mise en scène
9
Imagination
9
Potentiel comique
9
Émotions
9
Note des lecteurs14 Notes
4.4
9

Comment refuser d’être la femme de Dieu ? » C’est par cette question que Yolande Moreau présenta LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT du réalisateur Jaco Van Dormael  à la Cérémonie de Clôture du Festival International du film de La Rochelle le 5 juillet dernier. Ils se connaissent depuis des années, ont joué ensemble dans de nombreux spectacles et il n’y avait pas de raison de ne pas continuer!
Le réalisateur n’est pas très prolifique en matière de cinéma, d’autant qu’il met par ailleurs en scène des pièces de théâtre,  mais ses films sont toujours marquants et récompensés, tels Toto le Héros, Caméra d’Or au Festival de Cannes en 1991,  Le huitième jour, pour lequel les deux acteurs Daniel Auteuil et Pascal Duquenne  avaient obtenu le double  prix d’interprétation masculine en 2006, ou  Mr Nobody, Lion d’Or à la Mostra de Venise en 2009.

Et on se dit qu’il a eu raison de prendre son temps, de peaufiner le scénario co-écrit avec Thomas Gunzig, avec lequel il collabore pour le théâtre,  les dialogues  et les détails, tant ce film-ci est épatant,  réjouissant, drôle, émouvant … merveilleux ! Le réalisateur nous  fait partager son univers si singulier, son imaginaire si foisonnant et sa perception du monde si magique !

Le film a changé, et de titre, et de Dieu (initialement La fille de Dieu avec Daniel Auteuil) mais Benoit Poelvoorde qui incarne un Dieu buveur de bières vêtu d’un improbable peignoir est for-mi-da-ble ! D’ailleurs tous les acteurs le sont, même les rares qui ne sont pas belges : Pili Groyne / Éa (fille de Dieu) croisée dans Deux jours, une nuit est une révélation, Catherine Deneuve / Martine dont nous ne douterons plus jamais après ce film du potentiel comique, François Damiens / François et bien sûr Yolande Moreau / la femme de Dieu,  extraordinaire de naïveté, d’amour et de gentillesse, tout le contraire de son mari.

Photo du film LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT
© Le Pacte

Car l’intention du film est de partir du postulat de base que « Dieu existe et qu’il habite à Bruxelles », mais qu’il est aussi un véritable salaud qui a créé les hommes à son image et a décidé de volontairement leur casser les c…, en inventant avec joie moultes « lois de l’emmerdement  universel » ou en provoquant guerres de religion, désastres et accidents.

Le second postulat est qu’en plus de son fils – qui l’a beaucoup déçu – Jésus, dit JC,  il a une fille Éa. Cette dernière va prendre conscience à quel point son père fait du mal au gens et qu’il est finalement indigne d’être Dieu. Elle décide de le punir en balançant par SMS le secret le mieux gardé de son père : la date de décès de chaque être humain et provoque ainsi le chaos sur terre, puisqu’à la question existentielle de la conscience de sa propre mort, chaque récepteur du message sera tenté de reprendre le pouvoir qu’avait initialement Dieu et décider de ce qu’il fera du reste de sa vie. Pour rattraper son geste,  Éa sera conseillée par son frère JC, notamment dans le choix des nouveaux Apôtres et sur la façon de descendre sur Terre.

Photo du film LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT
© Le Pacte

Nous ne dévoilerons pas plus l’intrigue, ni les rencontres que fait Éa, ni le processus de rédaction de ce TOUT NOUVEAU TESTAMENT, et laisserons le spectateur découvrir par lui-même cette histoire extraordinaire, si tant est qu’il adhère à l’idée saugrenue du départ, qu’il fasse confiance au réalisateur pour l’amener dans une dimension au-delà de toute crédibilité… Et s’il est un peu croyant, qu’il n’y voit aucun blasphème !

Ce que nous pouvons révéler, c’est qu’il sera question de rêves, de souvenirs, de la façon dont on perd son âme d’enfant lorsque l’on devient adulte, de petites musiques qui habitent les gens, de petits et de grands miracles, de main qui danse, de gorille amoureux, d’arrête de poisson qui chante, de dialogue avec des oiseaux, de hockey et de base ball…

« Un film qui embarque le spectateur dans un univers merveilleux, riche en émotions. »

Le réalisateur a décidément une imagination débordante, une générosité, une mélancolie, qui rappellent celles de Jean-Pierre Jeunet et son Fabuleux destin d’Amélie Poulain, en plus fantastique, absurde et déjanté !

LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT est une réussite qui tient bien la route jusqu’au bout (on a eu un peu peur que la chute ne soit pas à la hauteur), et le rire est présent au moins 80% du temps : un rire provoqué par la finesse et l’incongruité des situations, visuelles ou dans les dialogues et les larmes ne sont pas loin non plus… Bref un arc-en-ciel d’émotions qui rappelle à quel point le cinéma est un art fondamental pour l’homme !

Sylvie-Noëlle

D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?

 [divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]Affiche du film LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT[/column]

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Titre original : Le Tout Nouveau Testament
Réalisation : Jaco Van Dormael
• Scénario : Jaco Van Dormael et Thomas Gunzig
• Acteurs principaux : Benoit Poelvoorde, Yolande Moreau, Pili Groyne, Catherine Deneuve, François Damiens
• Pays d’origine : Belgique, France
• Sortie : 2 Septembre 2015
• Durée : 1h52 min
• Distributeur : Le Pacte
• Synopsis :
Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…

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Rédactrice

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Scénario et dialogues
Mise en scène
Imagination
Potentiel comique
Émotions
Note finale

  1. Est-ce que le film ‘‘Le tout nouveau testament’’ est uniquement un film blasphématoire?
    Eh bien non, ce n’est pas uniquement un film satanique, antichrétien et faisant la promotion de la théorie du genre. Non c’est également le plagiat inversé d’un livre datant de 2010 et écrit par un chrétien.
    Le titre du livre: 18 la prophétie: 1- à l’aube du premier jour.
    Le nom de l’auteur: Atanas Ivanov Koutrev.
    Les similitudes entre les deux œuvres sont troublantes.
    Le livre en question est un mélange de religion, de fantastique, de philosophie avec un peu d’humour.
    Le film également.
    Le livre est une version moderne et rock and roll de la Bible.
    Le film également.

    Dans le livre, un jeune homme de 18 ans, vivant à Paris commence à avoir des songes prophétiques, suite à cela, il comprend qu’il doit partir à la recherche de 18 prophètes pour sauver le monde. Il prêche la fin du monde matérialiste et le nombre 18 revient constamment au sein de l’ouvrage.
    Dans le film, une jeune fille vivant à Bruxelles décide suite à une rébellion vis-à-vis de Dieu, de partir à la recherche de 6 apôtres pour compléter les 12 de Jésus-Christ afin d’arriver au nombre 18. Elle prêche le matérialisme et la rébellion vis-à-vis de Dieu. Le nombre 18 revient constamment au sein du film, sans que personne ne puisse expliquer pourquoi, ce qui n’est pas surprenant car l’auteur ne le révèle que dans le tome 4, or les réalisateurs ont clairement plagié le tome 1.
    La scène du film dans laquelle la jeune fille est debout face à la fenêtre de son immeuble vient directement du premier songe du livre.
    La tour de Dieu dans le film ressemble visuellement à l’illustration de la Compagnie Denver dans le livre.
    En image subliminale pendant la séquence avec le petit garçon au chapeau noir, on voit une montagne qui ressemble à la montagne sur la couverture du livre.
    La première partie du livre évoque de nombreux songes prophétiques, idée reprise dans le film.
    La seconde partie du livre raconte l’histoire du jeune homme lorsqu’il part à la recherche des 18 personnes de son premier songe. Chacun de ses apôtres a son propre chapitre, le tout selon un découpage minutieux afin que chacun ait sa partie bien spécifique. Idée également reprise dans le film.
    Dans le livre, Dieu guide le personnage principal via des songes.
    Dans le film, Dieu est un salaud, combattu par le personnage principal, ce qui rend le travestissement du message de l’auteur d’autant plus grave. Le but du réalisateur étant clairement de manipuler l’information afin que le public ne puisse pas connaître la vérité sur le nombre 18.
    Dans le livre, dans le chapitre 35 de la seconde partie, le personnage principal se retrouve face à ce qu’il croit être un miroir alors qu’en réalité il s’agit d’une baie vitrée derrière laquelle il voit quelqu’un qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Cela fut également repris dans le film, il s’agit de la scène du miroir avec François Damiens. Impossible pour le spectateur d’y trouver un sens sans avoir lu l’ouvrage en premier.
    Dans le film, le petit garçon au chapeau noir est peut-être une référence à l’homme au chapeau noir du livre.
    Dans le film, la scène sous la pluie dans laquelle la jeune fille écarte les bras est une reprise du chapitre 38 de la seconde partie du livre.
    Dans le film, la jeune fille reconnaît elle-même que ce n’est pas à elle d’écrire ce nouvel évangile, et que fait-elle? Elle choisit un clochard au hasard et dyslexique de surcroît. C’est ainsi que le réalisateur voit l’écrivain en question, comme un clochard qui peut-être piétiné par lui car étant moins puissant financièrement. Plus tard dans le film, on apprend que le clochard aurait passé 6 mois en prison. Dans le livre, le personnage principal finit par embrasser la passion Christique sous forme d’emprisonnement carcéral qui durera en tout et pour tout 6 mois. Dans le film, on voit à la fin le clochard dédicacer des livres, tout comme l’auteur le fait dans la vraie vie.
    Dans le film, la fille et le clochard se rendent dans un endroit qui ressemble à l’illustration de la planète 8 du livre.
    Dans le livre, il n’y a pas de place pour la sexualité.
    Dans le film, il n’y a que ça. L’homosexualité y est mise en avant comme une qualité via le dernier apôtre, sans parler de la zoophilie.
    Dans le chapitre 40 de la troisième partie du livre, il y a un passage de réflexion évoquant des oiseaux, c’est également le cas dans le film.
    Pour ce qui est de l’identité de la jeune fille du film. Il ne faut pas chercher bien loin, car dans le livre, dans le chapitre 31 de la troisième partie, le méchant de l’histoire tombe sur une fille qui lui rappelle le personnage principal, car elle est dotée de la même lumière.
    Dans le livre, dans la seconde partie, le personnage principal dit à un de ses futurs apôtres de lâcher son arme en échange d’un cappuccino. Dans le film, la jeune fille en fait de même face à François Damiens.
    Dans une Interview qui date de début 2013, l’auteur du livre a dit que chaque musique représentait pour lui un livre différent.
    Dans le film, ils ont également repris cela, car la jeune fille dit que chaque personne a sa propre musique intérieure.
    Finalement quand on enlève du film tous les éléments qui viennent du livre, que reste-t-il?
    Il reste des blasphèmes, de la nudité, de la zoophilie, de la théorie du genre, un poisson qui chante, des poulets dans une salle de cinéma, des machines à laver, des SMS et… et c’est tout en fait. Cela fait peu pour un film de deux heures. Et on constate que certains satanistes sont prêts à investir des millions pour inverser le message d’un chrétien indépendant. Message qui bien que le livre soit fantastique, est tiré de faits réels.