Photo du film STAR TREK SANS LIMITES

[CRITIQUE] STAR TREK SANS LIMITES

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STAR TREK SANS LIMITES
STAR TREK SANS LIMITES (Star Trek Beyond)
• Sortie : 17 août 2016
• Réalisation : Justin Lin
• Acteurs principaux : Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg
• Durée : 2h03min
6.3

Les premiers retours de la presse américaine étaient pourtant bons. Et on pouvait espérer que STAR TREK SANS LIMITES mette fin à une longue série de blockbusters sans réel succès – films d’animation mis à part, le dernier gros succès remonte à Captain America : Civil War, voir notre article. Pourtant sur ces deux points (la qualité cinématographique et le box-office), le troisième opus du reboot de la saga Star Trek n’a pas convaincu. Après dix jours d’exploitation sur le sol américain, les chiffres ne sont pas terribles, avec une forte baisse en deuxième semaine (-59%) et à peine 105M$ engrangés pour un budget de 185M$. Et l’aventure spatiale tant attendue n’est clairement pas au rendez-vous.

Pas forcément la faute au changement de réalisateur – J.J Abrams a laissé sa place à Justin Lin pour n’être plus « que » producteur du film – ce dernier offrant un spectacle honnête et divertissant, en dépit même d’un sentiment de trop plein parfois. Le problème de STAR TREK SANS LIMITES vient tout simplement de ses limites scénaristiques.

Photo du film STAR TREK SANS LIMITES

Pourtant voir le nom de Simon Pegg (acteur ET co-scénariste de Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Paul, Le Dernier pub avant la fin du monde) associé à l’écriture du scénario de STAR TREK avait de quoi promettre. Mais force est de constater que l’option Pegg, privilégiée à Alex Kurtzman et Roberto Orci qui avaient su redonner vie à la saga sur les deux épisodes précédents, n’a pas été fructueuse. Simon Pegg (et Doug Jung) proposent là un scénario plus proche d’un épisode d’une série feuilletonnante que de cinéma. Un épisode qui peut totalement se substituer à un autre, notable par l’évolution minime de ses personnages, et une intrigue réduite au plus simple. Une manière certes d’offrir aux fans de la première heure un épisode potentiellement plus fidèle à la série télévisée, mais qui en termes de produit cinématographique a du mal à fonctionner.

Grossièrement, l’équipage de l’Enterprise tombe sur le terrible Krall (Idris Elba), et doit l’arrêter avant qu’il ne détruise la station spatiale Yorktown. Pourquoi fait-il cela ? Et bien parce qu’il est méchant, ni plus ni moins. Certes une révélation sur le personnage de Krall viendra offrir un peu plus de profondeur à son acte… Mais en n’allant pas suffisamment développer les questions qu’il soulève, pourtant très pertinentes (un point de vue militaire, rappelant lointainement ce que pouvait évoquer Good Kill d’Andrew Niccol), le film se contente du minimum dans cette histoire.

« Un épisode qui peut totalement se substituer à un autre, notable par l’évolution minime de ses personnages et une intrigue réduite au plus simple. »

Egalement STAR TREK SANS LIMITES continue d’évoquer les mêmes problématiques pour ses personnages principaux. Ou plutôt pour deux d’entre eux, le film étant toujours focalisé sur Kirk (Chris Pine), et à moindre mesure sur Spock (Zachary Quinto). Ce dernier a donc encore des problèmes de couple avec sa compagne Uhura (réduite à un minimum de scènes), tandis que Kirk songe à quitter Starfleet. Pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent. Des questionnements internes à peine soulevés, et des protagonistes qui évoluent de manière tellement furtive qu’on en vient à se demander si le film contient vraiment des personnages principaux, et non pas une poignée de figurants, simplement bon à lâcher quelques bonnes blagues bien senties (Scotty et McCoy s’en chargeant efficacement).

Reste alors l’action attendue. Bien que débutant sur un faux rythme (pas d’introduction grandiose), Justin Lin offre, après une bonne demie heure quand même, une succession de scènes d’actions, de courses poursuites (à pied ou en vaisseau) et de fusillades au laser pour le moins réussies. Maniant sa caméra dans tous les sens (parfois trop) à l’aide de très bon effets numériques, le réalisateur nous plonge au cœur d’un grand huit spectaculaire. Dommage que, passée la maîtrise technique, le résultat final apparaisse après coup sans saveur. Car il est difficile de ressentir une réelle empathie pour ces protagonistes et donc de vivre pleinement l’intensité que le réalisateur s’échine à donner à STAR TREK SANS LIMITES. Un épisode qui, même s’il reste honorable et s’en sort dans le divertissement, n’en est donc pas moins anecdotique.

Pierre Siclier

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Note finale

  1. J’ai pas tout compris, il y a un mec avec des oreilles pointus qui sourit pas et même qu’il a l’air souvent constipé, et il y a le rouquin de Shaun of The Dead qui dit plein de trucs de science de l’espace que c’est compliqué mais tout le monde même la meuf extraterrestre avec les yeux chelous elle trouve ça normal.

  2. Y’a tant d’aspects réussis !
    La richesse de la mythologie Star Trek éclate dans la direction artistique actualisée, le rythme est soutenu, certaines visions sont folles, d’autres sont vraiment intenses…. Mais c’est du coup une vraie déception d’assister à un film étouffé par son problème de cohérence, sa fadeur d’ensemble. C’est là que tu te rends compte qu’une bonne vision d’auteur comme celle de J.J. peut pallier à certains défauts (même si à l’inverse, il n’est pas le meilleur pour emballer de puissantes scènes d’action, comme Lin) et donner un film plus pertinent, alors qu’un faiseur efficace comme Lin ne fait qu’illustrer le script de Pegg script lui même complètement déconnecté de l’univers crée par l’équipe artistique du film. Et au milieu nagent les acteurs, tentant de donner eux mêmes une direction et une profondeur à leurs personnages mais en étant incapables seuls, sans un scénario solide, sans une réalisation sachant les accompagner… provoquant gène là ou il y aurait du avoir de l’humour, et de l’ennui là ou il y aurait du avoir de l’empathie.

    Une vraie purge pour moi ce Star Trek 3, je n’y ai rien vu fonctionner.

  3. Perso, j’ai beaucoup aimé. Moins bon que l’excellent Into Darkness, ce Star Trek Beyond n’en reste pas moins un très très bon divertissement. Le scénario ne réinvente pas la poudre mais il a le mérite d’offrir une bonne aventure, rythmée et prenante. Ce qui, dans un été 2016, où on s’est quand même farci des trucs comme Suicide Squad et Independence Day Resurgence, fait sacrément du bien.
    On aurait pu espérer une histoire plus forte pour fêter les 50 ans de la saga mais ne serait-ce pas là finalement le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre : une aventure dépaysante et trépidante, emmenée par des personnages charismatiques et solidement mis en scène ?..
    Par contre, je m’interroge sur votre formulation : vous dites que le scénario « est plus proche d’un épisode d’une série feuilletonnante que de cinéma. Un épisode qui peut totalement se substituer à un autre »… C’est un peu paradoxal, non ? Dans un feuilleton, aucun épisode ne se substitue à un autre sous peine de perdre le fil…

    1. Alors pour vous répondre sur le terme de « série feuilletonnante » ce n’est pas la même chose qu’un feuilleton. Le feuilleton c’est bien une série avec une histoire qui s’étale sur une saison entière est et bouclée à la fin. C’est un format récurrent aujourd’hui.
      La « série feuilletonnante », elle, peut être comparable aux sitcoms. Elle a bien une trame de fond mais c’est à chaque fois une nouvelle aventure, comme dans X-Files ou Docteur House par exemple.