Castlevania

[CRITIQUE] CASTLEVANIA – SAISON 1

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Le mythique jeu vidéo japonais inspiré par l’histoire du non moins fameux vampire de Bram Stoker, débarque dans une adaptation animée sur Netflix. Avec du mordant.

Longue saga vidéoludique aux épisodes nombreux et à la chronologie complexe, les Castlevania occupent une place de choix dans le cœur de bien des joueurs. Mettant en scène depuis des décennies la lutte opposant la famille du clan Belmont au maître des ténèbres, le comte Dracula, la série a toujours particulièrement soigné ses éléments esthétiques, de ses somptueux décors gothiques à ses compositions musicales envoûtantes. Le matériau de base semblant se prêter idéalement à une adaptation cinématographique, c’est donc logiquement que se murmurent des projets destinés au grand écran, dont un long-métrage au milieu des années 2000 dirigé par Sylvain White. Un nom pas vraiment flatteur pour les fans au vu de la filmographie inégale voir faiblarde du monsieur. Le projet tombe alors dans l’oubli, avant de ressusciter subitement sous une toute autre forme en 2017.CastlevaniaDélaissant les prises de vues réelles au profit d’un habillage animé très propre et confiée au showrunner Warren Ellis, scénariste de comics britannique (et non pas le compositeur australien du même nom), CASTLEVANIA se pare d’un format inhabituel pour son lancement, soit 4 petits épisodes de 25 minutes chacun. Un choix sans doute justifié par une attente fébrile et une évidente incertitude quant à l’accueil du public.

Bien que cette première saison prenne pour fil conducteur le jeu vidéo Castlevania 3 : Dracula’s Curse, l’arrivée d’un artiste tel que Warren Ellis à la tête du projet donne lieu à découvrir un récit enrichi et complexifié ainsi qu’une certaine occidentalisation visuelle, des nouveautés pas forcément évidentes à insérer. Car c’est en effet en Valachie, en 1455, région de Roumanie abritant aussi la Transylvanie, où va s’ouvrir l’histoire, lors d’un premier épisode très efficace faisant office de prologue. Parce qu’il a condamné au bûcher la femme de Dracula, une humaine passionnée par la science et la médecine et donc considérée comme une sorcière, le cardinal régnant sur la population locale déclenchera la terrible colère du comte, qui déchaînera son armée maléfique sur les villages, faisant couler le sang à flots.

Ce qui nous est présenté au départ ressemble à un combat contre le diable, pour lequel le spectateur s’est pourtant attaché et une Église corrompue et prisonnière de sa bêtise. Il n’y a donc pas de bien ni de mal. L’aspect religieux développé ici n’est quasiment pas présent dans les jeux vidéos et surtout, l’absence de manichéisme surprend agréablement. Alors que la Valachie traverse des années de décimation et que l’Église en profite pour mieux régner, accusant de vrais adeptes porteurs d’un message de solidarité d’être la cause du massacre, une variable surgit dans cette équation sous les traits de Trevor Belmont.CastlevaniaUn Trevor Belmont à mille lieues du personnage créé par les studios vidéo-ludiques japonais. Sous sa peau de bête et sa barbe mal rasée, l’homme se traîne d’auberge en auberge dans l’unique but d’engloutir des bières avant de passer la nuit dehors pour dessaoûler. C’est Richard Armitage (Le Hobbit) qui prête sa voix à cet anti-héros punk, badass et très égoïste, mais demeurant toujours un redoutable combattant. Un choix déstabilisant au début mais finalement payant, tant ses apparitions de plus en plus nombreuses dans ce chaos ambiant apportent une touche d’humour et de décalage bienvenue, tranchant avec le sérieux de l’ensemble. À mesure que les minutes défilent et que les événements s’enchainent, non sans quelques lignes de dialogues écrits avec une certaine maturité, Trevor va lentement changer et reprendre les responsabilités léguées par sa famille, qui s’est toujours dressée devant le mal, avant de se faire bannir par les disciples de ce satané cardinal.

Castlevania estampillé Netflix s’affranchit avec modernité et élégance du jeu vidéo d’origine, tout en lui rendant hommage. Les personnages sont là et jamais ridiculisés, la violence graphique aussi et même si l’atmosphère général mise, côté décors, sur des villages paysans pauvres et autres laboratoires secrets métalliques au détriment de châteaux gothiques aux murs ornés de chandeliers et de peintures immenses, la mayonnaise fonctionne. Comme si le Dracula de Bram Stoker avait fusionné avec la bande dessinée Le Troisième Testament. Au final, on regrettera surtout un aspect sonore un peu trop en retrait (musiques discrètes et non héritées du jeu) et un format de diffusion très limité, même si le dernier épisode remplit parfaitement son office. Une saison 2 est d’ores et déjà en développement, pour un nombre d’épisodes annoncé à 8 et ce, dès l’année prochaine.

Loris Colecchia

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Note des lecteurs13 Notes
Titre original : Castlevania
Showrunner : Warren Ellis
Acteurs principaux : Richard Armitage, James Callis, Graham McTavish, Alejandra Reynoso
Date de sortie : 7 Juillet 2017
Durée : 4x25min
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Prometteur

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