EASY
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[CRITIQUE] EASY – saison 1

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EASY
• Diffusion : 22 septembre 2016
• Créateur : Joe Swanberg
• Acteurs principaux : Elizabeth Reaser, Michael Chernus, Orlando Bloom, Malin Akerman, Emily Ratajkowski, Marc Maron
• Diffuseur : Netflix France
• Format : 8x30min
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4
Note du rédacteur

Sous la forme de l’anthologie et arborant la durée des trente minutes, Netflix a proposé le 22 septembre dernier, sa nouvelle série EASY. Huit épisodes pour raconter huit couples. Huit épisodes pour sonder les joies et les défaites de l’amour qui se fait et se défait. Dans une certaine mesure, EASY porte bien son nom. Elle a l’allure de la série de la rentrée, celle qui permet de pénétrer en douceur dans la réalité du quotidien qui vient avec la fin des vacances. Elle se regarde facilement, croquant sans spectaculaire, les portraits d’hommes et de femmes se démenant dans leur vie, entre pulsions et réflexions philosophiques. Tout est simple. Tout est au rythme de la vie qui coule. EASY questionne le désir assumé et celui refoulé, le temps qui passe, et qui entraine avec lui, la solitude et son poids. Annoncée comme décomplexée, elle est surtout une série qui contourne les tabous présentés en société. Les caméras vont alors se déplacer derrière les rideaux et capter ce qui se cache lorsque les couples rentrent chez eux, que les habits et les masques tombent au sol. EASY est le portrait de l’être humain, dans ce qu’il a de plus bancal, de plus beau, de plus contradictoire aussi.

Photo de la série EASY
@ Netflix

Pour cette production originale, Netflix choisit de resserrer sa focale sur un groupe social restreint, qui semble être le portrait type de l’audimat de la plateforme streaming : bobo-hipster-yuccie d’une mégalopole américaine. Chicago, ses appartements bien rangés, ses barbes bien taillées, mais au delà, il s’agit surtout d’une Amérique démocrate, cultivée et progressiste. Malgré ce cadre délimité, peut être trop, EASY se donne l’ambition de sonder des interrogations d’ordre universel : s’en suit une application des questions existentielles à des cas pratiques. Par ce choix, Netflix évacue toutes problématiques autres que sentimentales et sexuelles, et notamment celles de caractères financiers, pour ne se recentrer que sur le couple. Le couple comme amant. Le couple comme parents (futurs ou présents). Le couple comme deux individus qui se débattent pour sembler cohérent (ou non). Les huit portraits prouvent alors que l’amour reste un sujet inépuisable et qu’il regorge de facettes les plus tendres, les plus excentriques, les plus compliquées.

Kaléidoscope d’une société branchée et contemporaine, EASY s’immisce tour à tour dans le quotidien d’un couple lesbien naissant, d’un homme au foyer interrogeant sa faculté à être désiré, ou encore d’un couple stable cherchant dans le plan à trois une nouvelle expérience. La série ne réécrit pas les vies : elle ne fait que capter des instants courts, où le temps d’un jours, d’une semaine et parfois un tout petit peu plus, les personnages font face à un désir, à une pulsion, à une erreur ou à une contradiction. Ainsi, EASY scrute nos petites complexités, sans dramatiser et sans dédramatiser. Il y a dans cette anthologie une douce façon de faire qui ne pointe pas du doigt, mais qui semble avoir pour ambition unique de témoigner du microcosme humain qui se heurte à ses motivations, à ses morales, à ses besoins. Dans les intérieurs de ces maisons hypes se met alors à nue toute l’intimité humaine, parfois touchante, parfois cruelle, mais dans tous les cas profondément sincère.

« EASY est le portrait de l’être humain, dans ce qu’il a de plus bancal, de plus beau, de plus contradictoire aussi »

Par certains traits, notamment sa forme et son réalisme, EASY rappelle la québécoise et artisanale Feminin/Feminin, web série lesbienne de Chloé Robichaud. Cependant, avec Netflix, d’autres moyens financiers sont au rendez-vous et permettent d’offrir un casting haut de gamme : au cours des huit épisodes se succèdent Elizabeth Reaser et Michael Chernus questionnant les rôles genrés et le désir qui en découle, Orlando Bloom et Malin Akerman en couple passionnée et revigorant, Emily Ratajkowski et Marc Maron en choc des générations et des pensées artistiques et Dave Franco, frère et brasseur en devenir, qui cache sous sa fougue un joli courage. Tout ce beau monde est mené par une des figures principales du cinéma indépendant américain dit mumblecore : Joe Swanberg, connu chez Netflix, pour son poste de scénariste chez Love de Judd Apatow. Habitué aux films petits budgets qui laissent une grande place à l’improvisation, il dirige avec finesse son groupe d’acteurs qui balance entre humour maladroit, situations hilarantes et profondeur malheureuse, sans jamais venir se frotter aux stéréotypes et à l’artifice. Ses caméras captent avec bienveillance la véritable faculté des situations sentimentales à n’être jamais facile, tout en évacuant le caractère fardeau de la vie. EASY, comme comédie dramatique, est alors la joie légère aux détours des complications, et lorsque qu’elle connait une certaine détresse, cette dernière finit par être happée par la jolie routine de notre monde contemporain.

Juliette Durand

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Rédactrice depuis le 26.09.2016
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