THE PUNISHER

[CRITIQUE] MARVEL’S THE PUNISHER – Saison 1

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Marvel continue d’étendre son univers en s’attaquant cette fois au Punisher, avec une série diffusée sur Netflix où l’on retrouve Jon Bernthal dans le rôle principal !

Le cinéma n’a jamais vraiment rendu justice au Punisher. La version de Jonathan Hensleigh avec Thomas Jane dans le rôle principal est probablement celle dont on se souvient en premier. Et pas forcément parce que le film était bon – voir John Travolta cabotiner comme un sagouin en bad guy lui donne un certain charme nanardesque. Avec seulement 3 adaptations au compteur (un chiffre ridicule au vu de la capacité qu’a Marvel d’étirer et essorer ses licences sans vergogne), on avait ce sentiment que personne n’avait encore réussi à faire un film à la hauteur du potentiel du personnage.

Une réflexion finalement pas si étonnante lorsqu’on connaît un peu la noirceur qui se dégage de cet univers, de la violence inouïe omniprésente. En termes de marketing, difficile de vendre de tels arguments au très grand public habitué à se farcir à la chaîne des films de super-héros lisses et propres depuis l’avènement gargantuesque du Marvel Cinematic Universe.  Si le cinéma ne peut pas exploiter comme il se doit le personnage de Frank Castle, peut-être que le format série le peut ?Photo de la série MARVEL'S THE PUNISHERPour ceux qui ne le connaissent pas, prenons un peu le temps de situer le personnage dans l’univers Marvel. À l’inverse de quasiment tous les autres héros, Frank Castle n’a absolument aucun pouvoir. Ex-militaire, il voit sa famille se faire assassiner, ce qui va le pousser à retrouver les coupables et se venger. Adepte de la violence, des armes et des méthodes expéditives, le bonhomme est loin d’être un tendre. Si vous trouviez brutal un personnage comme Logan, The Punisher représente le degré au-dessus.

À l’origine située dans les années 70, l’intrigue de la série Netflix se déroule à notre époque. La guerre du Vietnam cède à sa place à un conflit plus moderne : l’Irak. Un choix pas idiot du tout qui permet à la série de faire jaillir des questions contemporaines inattendues dans un tel show. Lénifiante durant 4 premiers épisodes longuets, la série peut désarçonner au début. On pensait signer pour 13 épisodes blindés de grands moments de violence décomplexée, à l’arrivée on se retrouve confronté à des problèmes complexes tels que la gestion du stress post-traumatique au retour du front ou à la place des armes dans la société américaine. Avec un anti-héros habitué des armes à feu, la réflexion est d’autant plus passionnante puisqu’il est impossible de la réduire à un simple constat manichéen.

L’exploration de la mince frontière entre le Bien et le Mal est une constante dans le monde du superhero movie, et Marvel’s The Punisher est obligé de s’y confronter. Est-ce l’arme ou celui qui la tient, qui est responsable ? Telle est la question posée par un Sénateur dans le 10ème épisode. Quelques semaines après la désastreuse tuerie de Las Vegas et en plein surréaliste mandat Trumpien, voir ce genre d’interrogation se présenter à nous dans le cadre d’une série Marvel peut surprendre ! Et nous réjouir. Combien de fois avons-nous blâmé le Marvel Cinematic Universe pour sa capacitive à nous resservir la même soupe narrative en changeant uniquement la gueule de son personnage principal ? Bien trop, hélas.

Totalement imparfaite en matière de rythme et parfois un peu légère sur la forme (entre la sobriété et la fadeur, là aussi la frontière est mince !), la série se pose quasiment comme une contre-programmation par rapport au cahier des charges du genre – les effets visuels sont rares, la parlote est monnaie-courante, on regarde davantage un thriller ou un drame plutôt qu’un actionner.

« Le résultat ne serait pas ce qu’il est sans son atout majeur : Jon Bernthal. »

L’angle d’approche très axé politique est intelligent car la série aurait pu bêtement entasser à outrance les scènes d’action qui tâchent sans jamais s’occuper du fond ni de ses personnages. Tout de même, rassurez-vous, lorsqu’il faut envoyer la sauce, Marvel’s The Punisher donne de sa personne. Le dosage de l’action demeure aléatoire durant la première salve d’épisodes mais arrivée à mi-parcours, la série trouve un rythme de croisière satisfaisant et se suit avec un plaisir non dissimulé. En ce sens, les quatre derniers épisodes – les meilleurs – jonglent habilement entre gunfights jouissifs et progression narrative. Un régal, pour parachever une série résolument adulte et sombre qui n’a pas eu peur de se conformer au matériau de base.

Néanmoins, le résultat ne serait pas ce qu’il est sans son atout majeur : Jon Bernthal. Habitué à jouer les seconds couteaux, il s’affirme comme un solide premier rôle. Son duo avec Micro (le meilleur second rôle de tout le show, incarné par Ebon Moss-Bachrach) fonctionne superbement et il donne au personnage de Castle une vraie profondeur sous son aspect brut de décoffrage. Sa rencontre avec le Punisher apparaît comme une évidence et rappelle celle intervenue au début des années 2000 entre Hugh Jackman et Wolverine. Lorsqu’on voit où cela l’a mené, le compliment n’est pas à prendre à la légère.

Maxime Bedini

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Note des lecteurs10 Notes
Titre original : Marvel's The Punisher
Créateur :Steve Lightfoot
Acteurs principaux : Jon Bernthal, Ebon Moss-Bachrach, Ben Barnes
Date de sortie :17 novembre 2017 sur Netflix
Format : 52 min
3.5

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Eric Rousselet
Eric Rousselet
Invité.e
23 novembre 2017 19 h 13 min

Pas vraiment d’accord quand je pense au Punisher je pense d’abord au premier film avec Dolph Lundgren et éventuellement à celui avec Ray Stevenson (excellent acteur qui campe un magnifique Punisher même si le film est moyen) mais certainement pas à celui avec Thomas Jane.

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