Stranger Things

[CRITIQUE] STRANGER THINGS – Saison 2

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Après des mois d’attente et un matraquage médiatique XXL, la deuxième saison de Stranger Things est enfin disponible sur Netflix. Pour quel résultat ?

Disons le d’entrée : la première saison de Stranger Things ne nous avait pas entièrement convaincue. La série avait plutôt tendance à nous faire penser à un produit marketing s’emparant de l’esprit Amblin pour titiller notre fibre nostalgique, sans réellement trouver comment transcender les codes propres au genre. Certes, l’univers déployé ici arrivait par instants à restituer quelques sensations que l’on avait pu ressentir devant des classiques tels que E.T, Les Goonies ou Gremlins. Cependant, il était difficile de se défaire de l’idée que cet amas de références et que toute l’imagerie convoquée était avant tout une posture cherchant à ressusciter (à l’image de Ça dernièrement) un glorieux passé culturel – à faire appel à notre inconscient collectif. À l’orée de cette deuxième saison, où en sommes-nous dans l’intrigue ? Will est de retour à Hawkins pour réintégrer sa bande de copains et Onze a disparu. Tout se passe plutôt bien jusqu’à que Will soit encore dérangé mentalement par sa connexion avec le monde à l’envers et qu’une petite nouvelle (Maxine) vienne mettre la pagaille entre les quatre amis.Stranger ThingsSans renouveler la recette, cette seconde saison s’inscrit dans la parfaite continuité de la première, en venant décupler la dose d’ingrédients. Premièrement, les effets visuels sont plus impressionnants. Il suffit de voir l’épisode inaugural et les visions apocalyptiques de Will pour apercevoir le cap visuel franchi par la série d’une saison à l’autre. On sent que Netflix a décidé de mettre les moyens nécessaires pour que leur poule aux œufs d’or ne se repose pas sur ses lauriers et satisfasse les fans. Deuxièmement, les références continuent d’affluer. Jeux vidéo, cinéma, tenues, et plus globalement toute la pop culture. Avec en tête d’affiche bien sûr ces déguisements tirés de S.O.S Fantômes qui pourront agacer tous les haters tant le show se fait un plaisir d’exhiber ses antiquités avec un plaisir non dissimulé. Troisièmement, la série dédouble ses figures. Maxine est la nouvelle fille de la bande (après Onze), Billy son grand-frère est le nouveau bad-boy populaire du campus (après Steve), Bob le nouvel homme dans la vie de Joyce (après Jim). Toutes ces répétitions, ces redites, laissent à penser que les frères Duffer tentent par tous les moyens de recréer l’événement – car la saison 1, qu’on le veuille ou non, fut un événement majeur – en faisant du neuf avec du vieux. Pas uniquement en exploitant la mythologie des 80’s, mais en allant puiser carrément dans les composants « originaux » de leur propre bébé. Comme une note d’intention dédoublée. Mais la surprise, elle, ne l’est pas.

« Une saison de transition. Signe que le meilleur est à venir ? »

Là où on attendait au tournant cette seconde saison, c’est sur sa capacité à approfondir la mythologie et les personnages. Le monde à l’envers gagne légèrement en relief, bien qu’on en attende davantage. Le bad guy manque de présence et la quasi-totalité de la menace demogorgon se résume à des chiens. Pas suffisant, on aurait apprécié un bestiaire varié, surtout lorsqu’on nous vend un ennemi immense. Les personnages, eux, voient leur potentiel émotionnel se démultiplier. Déjà attachants auparavant, les quatre gamins assurent toujours le spectacle grâce à l’écriture mais surtout grâce à l’interprétation des jeunes acteurs, tous convaincants. De ce petit groupe, Gaten Matarazzo (Dustin, le bouclé) emporte haut la main l’adhésion du public, rejoint par la petite nouvelle Sadie Sink (Maxine) qui bouffe littéralement l’écran avec ce rôle d’adolescente au tempérament bien trempé. Le plus bel ajout de la série, c’est elle à n’en pas douter. On peut déplorer que l’intrigue boitille mais en revanche difficile de nier ce que les personnages gagnent en consistance. Des histoires d’amour naissantes, des manques, des blessures intimes. Comme une enfant disparue, une mère laissée à l’abandon, des sentiments inavoués. Chaque personnage dispose de points sensibles sur lesquels les futures intrigues pourront rebondir, une bonne chose de faite. À défaut d’assurer le spectacle (il faut attendre les deux derniers épisodes pour avoir notre dose d’action), sans trop forcer sur la narration, les frères Duffer sèment des graines pour préparer l’avenir. Ce qui fait de cette seconde saison une sorte de transition – la fin en atteste, ce que l’on vient de voir n’est que le commencement. Signe que le meilleur est à venir ? C’est tout le mal que l’on souhaite à la série.

Maxime Bedini

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Note des lecteurs67 Notes
Diffusion : 27 octobre 2017
Créateur : Matt & Ross Duffer
Acteurs principaux : Winona Ryder, David Harbour, Finn Wolfhard
Diffuseur : Netflix
Format : 55min
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