le bazar de la charité

LE BAZAR DE LA CHARITÉ : Que vaut la mini-série historique coproduite par Netflix et TF1 ? – Critique

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Évènement majeur dans le monde des plateformes et de la télévision, la première chaine française TF1 s’allie avec le géant mondial du streaming Netflix pour produire une mini-série historique se déroulant dans les années 1890. Que vaut réellement LE BAZAR DE LA CHARITÉ ? Décryptage.

Paris, 4 Mai 1897. Un incendie dévastateur détruit en quelques minutes le Bazar de la Charité, l’édifice abritant une manifestation caritative très courue, faisant plus de 120 morts ; essentiellement des femmes de la haute société et leur personnel. A cette occasion, trois femmes, Adrienne De Lenverpre, Alice De Jeansin, et sa bonne Rose Rivière voient leur destin bouleversé.

A l’heure où les séries historiques attirent des millions de personnes – de Downton Abbey, The Crown, Peaky Blinders, Chernobyl à Vikings – le géant mondial des plateformes, Netflix, s’est lié à TF1 pour coproduire une mini-série événement sur un fait divers des années 1890 en France. Rebondissement énorme dans la course aux audiences quand on sait que TF1 fera partie de Salto, future plateforme française censé contrer le développement ultra rapide et prolifique des plateformes telles que Netflix, Amazon ou bientôt Disney+. Mais comme disait Francis Ford Coppola dans le mythique Le Parrain 2 : « Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis ». Pour rappel l’an dernier, l’Union européenne avait imposé à Netflix un quota de 30 % de fiction locale.

Photo de la série LE BAZAR DE LA CHARITÉ
Le Bazar de la Charité ©2019 Denis Manin / Quad TV / TF1

Réalisé par Alexandre Laurent, – habitué des séries télévisées françaises avec La Mante– cette mini-série de huit épisodes s’est vu attribuer une superproduction : un budget chiffrant à 17 millions d’euros. En dehors des nombreux frais liés à la production, aux décors, costumes, figurants et moyens techniques et humains, le casting a fait grimper le chiffre à lui tout seul : Audrey Fleurot (Engrenages, Intouchables), Julie de Bona (Le Secret d’Elise, Le Tueur du Lac), Josiane Balasko (Les Bronzés, Le Père Noël est une ordure), Camille Lou (Les Bracelets Rouges) ou encore Victor Meutelet (Plan Coeur, MILF). Face à eux, Antoine Duléry, Gilbert Melki, Florence Pernel, Stéphane Guillon, Aurélien Wiik, Théo Fernandez et François-David Cardonnel viennent compléter les comédiens phares de cette nouvelle série inédite.

Riche en rebondissements, LE BAZAR DE LA CHARITÉ présente un scénario un cran au-dessus de La Kermesse rouge (1947) de Paul Mesnier qui relatait les mêmes événements à travers la relation amoureuse de deux peintres du 19ème siècle. Les dialogues sont bien tournés, les effets spéciaux n’ont rien à se reprocher (chose rare dans le paysage audiovisuel français de ses dernières années) et les personnages des trois femmes en soif de liberté et de nouveauté se fondent totalement dans ce projet d’envergure.

Photo de la série LE BAZAR DE LA CHARITÉ
Le Bazar de la Charité ©2019 Denis Manin / Quad TV / TF1

Le premier épisode, digne de l’intrigue étouffante et catastrophique de Titanic (1997), est riche en images et en mise en scène. Celui-ci se concentre sur le tragique incendie et permet aux nombreux personnages dont le trio principal, d’installer les bases de cette nouvelle mini-série française. Entre scènes de panique, violences conjugales et regards d’enfants effrayés, l’épisode d’une quarantaine de minutes est un premier pas dans cet univers écrit par Catherine Ramberg et Karine Spreuzkouski. En plus du sujet historique dont elle traite, l’intrigue aborde des thèmes modernes et c’est ce qui en fait un de ses points forts. Interprétés la plupart du temps par justesse, ces thèmes sont surplombés par la beauté de la reconstruction tant au niveau des costumes que des décors. Malheureusement, les épisodes qui suivent s’essoufflent par moment et font oublier l’ambiance pesante du premier. Plongeant principalement dans un genre romantique passionnel et juridique, axé sur le trio de femmes complètement métamorphosées après la tragédie. Un « malheureusement » qui s’oublie vite par la beauté visuelle de la série et l’épisode final, qui sans en dire plus, propose une apogée digne de ce nom.

Coup de grâce pour TF1, Netflix et Quad Télévision qui prouve que la création de fictions audiovisuelles françaises pourrait lutter contre les Riverdale, 13 Reasons Why et autres séries américaines si elle s’en  donnait réellement les moyens. Tout est réuni pour susciter un réel intérêt. Un conseil ? Oubliez vos a priori et prenez le temps de retourner en 1897 grâce à cette série qui malgré ses quelques défauts, jouit d’un réel sens de la réalisation et du divertissement.

Robin Goffin

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Note des lecteurs23 Notes
Titre original : Le Bazar de la Charité
• Titre international :
The Bonfire of Destiny
Réalisation : Alexandre Laurent
Scénario : Catherine Ramberg, Karine Spreuzkouski
Production : Quad Télévision
Distribution : TF1, Netflix
Acteurs principaux : Audrey Fleurot, Julie de Bona, Camille Lou, Gilbert Melki, Josiane Balasko, Florence Pernel, Antoine Duléry, Théo Fernandez, Victor Meutelet
Date de sortie : 18 novembre 2019
Durée : 52 min
4
Réussi

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Note finale

  1. On voit bien l’investissement fait pour reconstituer les lieux et le Paris de cette toute fin de siècle. Sur un point de détail, j’ai été surpris par la maquette du bateau qu’emporte le petit garçon : un paquebot à quatre cheminées qui ressemble à s’y méprendre au Titanic qui n’est alors même pas sur cales. En fait, le seul paquebot à quatre cheminées est alors le « Kaiser Wilhelm der Grosse », qui est justement lancé ce même 4 mai 1897. C’est le premier navire à quatre cheminées mais la maquette ne peut pas à mon avis être celle de ce navire : sa silhouette est un peu différente avec un espace entre les deux premières et les deux dernières cheminées et ensuite, il est allemand ! et symbolise la puissance maritime montante du pays. Je n’imagine pas qu’on ait, en France, qu’on ait pu vanter ce navire et oublier que l’Allemagne était « l’ennemi ». Est-ce que quelqu’un peut m’éclairer.