UN CARNET DE BAL

[CRITIQUE] UN CARNET DE BAL (1937)

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Mise en scène
8
Musique
7.5
Scénario
8
Casting
10
Photographie
8.5
Note des lecteurs0 Note
0
8
Note du rédacteur

Julien Duvivier est un réalisateur qui sait s’entourer pour mener à bien ses projets, nous l’avons bien vu avec La Belle Equipe. Sa manière de diriger des monstres sacrés du cinéma français, Jean Gabin en tête, est poussée ici à l’extrême dans un genre de film qui s’y prête parfaitement : le film à sketches. En effet, UN CARNET DE BAL est souvent considéré comme le premier film à sketches de l’histoire. Un format qui permet au réalisateur d’étaler un casting hallucinant d’une ampleur rarement vue dans le cinéma français. Le risque, bien réel, était pourtant de se complaire dans cet étalage ; une erreur soigneusement évitée par la maîtrise d’un metteur en scène décidément fascinant.

Alors bien sûr et c’est quasiment inévitable, tous les sketches ne sont pas aussi réussis les uns que les autres. Mais le fil conducteur mis en place par Julien Duvivier permet d’obtenir une cohérence nécessaire et un rythme bien construit, à partir d’un postulat très simple : une veuve repense à ses anciens partenaires qu’elle a connus lors de son adolescence à un bal, et cherche à savoir ce qu’ils sont devenus. Cette veuve, incarnée par Marie Bell, représente tout à fait la fatalité et la tristesse qui caractérisent le cinéma de Julien Duvivier. Et le réalisateur de mettre en scène une galerie de personnages marqués par la vie, au psychisme perturbé mais toujours attachant, dans plusieurs histoires distinctes mettant en vedette des célébrités impliquées et toujours fort bien dirigées par Duvivier.

Photo du film CARNET DE BAL
Prod DB © Sigma / DR

Servis par un récit d’une noirceur étouffante réservant un triste sort aux anciennes illusions de jeunesse des personnages, les Fernandel, Harry Baur, Raimu, Pierre Blanchar, et autres talents, vaudraient à eux seuls le visionnage. Mais ce serait oublier la puissance du cinéma de Julien Duvivier. Dans ses récits, tout d’abord ; la désillusion et l’échec sentimental sont les maîtres mots d’un film sans concession, à la noirceur décidément très marquée jusqu’à une scène finale sublime. Se permettant d’adapter sa mise en scène à chaque situation, le réalisateur passe d’une séquence au classicisme bien pensé et assumé à une caméra oblique traduisant la vie médiocre d’un personnage, toujours avec le même succès. Un procédé qui peut paraître too much en 2015, mais qui se pose comme une preuve de la modernité du cinéaste si on le recontextualise.

« La désillusion et l’échec sentimental sont les maîtres mots d’un film sans concession, à la noirceur décidément très marquée. »

L’ambiance si particulière d’ UN CARNET DE BAL, ses dialogues ultra-soignés, son hétérogénéité thématique et sa profonde intelligence en font clairement un incontournable du Festival Lumière, et une énième claque de la part d’un metteur en scène primordial dans le paysage cinématographique français. Par un scénario aux petits oignons et une atmosphère d’une beauté sidérante, Duvivier s’approprie chaque genre avec une facilité déconcertante. La marque d’un grand auteur, à n’en pas douter.

UN CARNET DE BAL a été chroniqué dans le cadre d’une rétrospective consacrée à Julien Duvivier par le Festival Lumière 2015, à Lyon. Il sera projeté au Pathé Bellecour, mardi 13 octobre à 10h45, au Comoedia, samedi 17 octobre à 10h30, à Mions, mardi 13 octobre à 20h, et à La Fourmi, mercredi 14 octobre à 16h30.

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MARTIN SCORSESE: portrait de l’auteur

Ses films présentés au festival Lumière :

Hugo Cabret (2011)
Les Infiltrés (2006)
Casino (1995)
Le Temps de l’innocence (1993)
Les Nerfs à vif (1991)
Les Affranchis (1990)
La dernière tentation du Christ (1988)
La valse des pantins (1982)
Raging Bull (1980)
New York, New York (1977)
Taxi Driver (1975)
Alice n’est plus ici (1974)
Mean Streets (1973)
Boxcar Bertha (1972)
Who’s that knoocking at my door (1968)

Chroniqués par Georgeslechameau

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JULIEN DUVIVIER: portrait de l’auteur

David Golder (1931)
La Bandera (1935)
La Belle Équipe (1936)
Pépé le Moko (1937)
Un carnet de bal (1937)
La fin du Jour (1939)
Panique (1946)
– Le Temps des Assassins (1956)

Chroniqués par Louis

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La nuit de la peur : notre avis sur la sélection de films !

The Thing (1982)
La Nuit des Morts Vivants (1968)
Insidious (2010)
Evil Dead (1981)

Chroniqués par Louis

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[toggler title= »AKIRA KUROSAWA : les anées Toho » ]

Le Plus dignement (1944)
– Qui marche sur la queue du tigre… (1945$)
– Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946)
– Un merveilleux dimanche (1947)
– L’Ange ivre (1948)
– Chien enragé (1949)
– Vivre (1952)
– Vivre dans la peur (1955)
– La Forteresse cachée (1958)
– Les Salauds dorment en paix (1960)
– Yojimbo – Le Garde du corps (1961)
– Sanjuro (1962)
– Entre le ciel et l’enfer (1963)

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Un portrait de la Larissa Chepitko

– Chaleur torride (1963)
– Les Ailes (1966)
– Le Début d’un siècle inconnu – composé de L’Ange d’Andrei Smirnov et de Le Pays de l’électricité de Larissa Chepitko (1967)
– Toi et moi (1971)
L’Ascension (1977)

larissachepitko

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[toggler title= »LA PROGRAMMATION 2015″ ]

Sur Le Blog du Cinéma

http://www.leblogducinema.com/news/la-programmation-dantesque-du-festival-lumiere-2015-71672/

Ou sur le site du Festival Lumière

http://www.festival-lumiere.org/

festivallumiere_2015

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[toggler title= »LUMIERE 2014 : Pedro Almodovar » ]
Programmation de Lumière 2014

PEDRO ALMODOVAR :

Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier de Pedro Almodóvar (Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón, 1980, 1h18)
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? de Pedro Almodóvar (¿ Qué he hecho yo para merecer esto !!, 1984, 1h47)
Matador de Pedro Almodóvar (1986, 1h45)
La Loi du désir de Pedro Almodóvar (La ley del deseo, 1987, 1h44)
Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar (Mujeres al borde de un ataque de nervios, 1988, 1h35)
Attache-moi ! de Pedro Almodóvar (Átame !, 1989, 1h41)
Talons aiguilles de Pedro Almodóvar (Tacones lejanos, 1991, 1h53)
La Fleur de mon secret de Pedro Almodóvar (La flor de mi secreto, 1995, 1h42)
En chair et en os de Pedro Almodóvar (Carne trémula, 1997, 1h39)
Tout sur ma mère de Pedro Almodóvar (Todo sobre mi madre, 1999, 1h40)
Parle avec elle de Pedro Almodóvar (Hable con ella, 2002, 1h52)
Volver de Pedro Almodóvar (2006, 2h02)
La piel que habito de Pedro Almodóvar (2011, 2h01)

SAGA MUSASHI MIYAMOTO : CRITIQUE des 6 films

PARADIS PERDU, d’Abel Gance: CRITIQUE

OPENING NIGHT, de John Cassavettes : CRITIQUE

Une Femme Dangereuse, avec Ida Lupino: CRITIQUE

Chroniqués par Georgeslechameau

La traversée de Paris

Chroniqué par Louis

lumiere2014 (2)

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[divider]INFORMATIONS[/divider]

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Affiche du film CARNET DE BAL

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Titre original : Carnet de Bal
Réalisation : Julien Duvivier
Scénario : Julien Duvivier, Henri Jeanson, Yves Mirande, Jean Sarment, Pierre Wolff, Bernard Zimmer
Acteurs principaux : Fernandel, Harry Baur, Raimu, Pierre Blanchar
Pays d’origine : France
Sortie : 1937
Durée : 1h40
Synopsis : Une veuve encore jeune, retrouvant le carnet de bal de ses seize ans, recherche ce que sont devenus ses cavaliers d’il y a vingt ans. De déceptions en reniements, elle comprend qu’il vaut mieux laisser reposer le passé.

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Rédacteur depuis le 12.07.2014

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Musique
Scénario
Casting
Photographie
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