[critique] Impitoyable

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Kansas 1880. William Munny, redoutable hors-la-loi reconverti dans l’élevage va, à la demande d’un jeune tueur, reprendre du service pour venger une prostituée défigurée par un cow-boy sadique.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 12 septembre 1992
Réalisé par Clint Eastwood
Film américain
Avec Clint Eastwood, Gene Hackman, Morgan Freeman
Durée : 2h 11min
Titre original : Unforgiven
Bande-Annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=z8JNli5yEck[/youtube]

Le thème de la transmission, si cher à Clint Eastwood, est ici traité par l’absurde. En montrant toutes les difficultés à tuer et l’horreur de l’assassinat, Munny dégoûte à jamais le Kid de s’engager dans la même voie que lui. C’était aussi la conclusion à laquelle était arrivé Ned. Relaps, si l’on peut dire, celui-ci paiera de sa vie, terminée dans une torture christique, ce retour à la violence. Seule une protection mi-divine, mi-diabolique assure à William Munny une protection contre les balles qui auraient dû le tuer.

Munny a probablement ainsi définitivement payé ses mauvaises actions passées. La vie à la ferme, un paradis terrestre dégradé, n’était pas faite pour lui. Il ne s’agissait que d’un acte de contrition, accepté comme un hommage à sa femme. Munny sera récompensé de s’être confronté au monde. Il s’installera en ville où il profitera selon la morale puritaine protestante qui permet à l’homme de racheter sa faute par ses actions.

Dans ce western crépusculaire, le réalisateur se désigne clairement comme l’héritier de John Ford

Clint Eastwood donne raison aux prostituées d’avoir voulu se venger. Quant à ceux qui ont organisé un déni de justice, qu’ils prennent garde : la vengeance divine peut parfois tomber sur eux. Eastwood ne s’éloigne ainsi pas de la morale des Inspecteur Harry qui l’avait pourtant presque fait passer pour un cinéaste fasciste, prônant le contournement des institutions lorsqu’elles sont corrompues. Probablement, la décontextualisation sociale permise par le western rend-t-elle plus acceptable ce message. Munny apparaît aussi bien moins arrogant et davantage meurtri dans sa chair que l’imperturbable Harry.

Eastwood transpose une dernière fois le thème de la justice biblique dans le western après les déjà très réussis L’Homme Des Hautes Plaines et Pale Rider. Dans ce western crépusculaire, le réalisateur se désigne clairement comme l’héritier de John Ford. La discussion sur la tombe de la femme aimée disparue trop tôt évoque sans conteste La Charge Héroïque alors que les déformations des faits par les journalistes pour écrire la légende de l’ouest au mépris des remords des vétérans renvoie à la fin de Fort Apache ou à L’Homme Qui Tua Liberty Valance.

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