Les Neiges du Kilimandjaro

LES NEIGES DU KILIMANDJARO, tendre et amer – Critique

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Outre les effets de dialogue un peu maladroits et l’utilisation audacieuse de certains tubes des années 80, Guédiguian signe un très beau film mêlant subtilités et paradoxes.

Tendre et amère à la fois, cette histoire simple, brillamment filmée, résonne chez le spectateur et trouve un écho cinglant dans la réalité politique et économique actuelle.
Il n’y a pas de désespoir chez Guédiguian, pas d’espoir illusoire non plus même si tout finit toujours par un sourire. Là où les Intouchables apportent un optimisme à toute épreuve, Les Neiges du Kilimandjaro se raccrochent à l’aspect humain, un humain dont l’idéalisme, l’obstination et la violence sont sublimés par une caméra du quotidien.

Pour assurer sa survie, une petite entreprise portuaire du Sud de la France se doit de licencier un certain nombre de ses ouvriers. Dans un souci de partialité et d’égalité, Michel, chef syndicaliste engagé d’une cinquantaine d’années décide qu’un tirage au sort sera effectué pour déterminer les noms des ouvriers qui seront licenciés.

Tendre et amère à la fois, une histoire simple brillamment filmée, qui trouve un écho cinglant dans la réalité politique et économique actuelle.

Incarné brillamment par Jean-Pierre Darroussin, Michel choisit de se mettre sur un pied d’égalité et inclut son nom dans les papiers du tirage au sort. Cet acte reçoit la désapprobation de son collègue, beau-frère et meilleur ami Raoul (excellent Gérard Meylan, habitué de Guédiguian depuis Dernier Été). Le nom de Michel est tiré au sort, il se retrouve donc comme plusieurs autres collègues, sans emploi. Résigné, celui qui reconnaît au cours du film s’être peut-être un peu embourgeoisé entame sa pré-retraite, entouré de ses amis de toujours, de sa femme aimante et chaleureuse (touchante Ariane Ascaride) de ses petits-enfants et enfants (parmi les futurs acteurs les plus “bankable” du cinéma français, Anaïs Demoustier et Adrien Jolivet en tête).
C’est alors qu’un soir font irruption chez lui deux hommes cagoulés qui viennent pour le voler. Une agression violente qui vient faire subrepticement mais irrévocablement voler en éclat les idéaux, l’équilibre d’une vie et les valeurs si profondément ancrées.

Les Neiges du Kilimandjaro est un film intelligent qui traite avec brio des relations humaines, des choix et des erreurs. Un film où il est impossible de porter un blâme hâtif sur les personnages qui ne sont que des êtres humains criants de vérité.
Celui qui affirme que le cinéma n’est pas pour lui “un métier mais une façon de vivre avec ses amis” nous entraîne dans une adaptation réussie d’un poème de Victor Hugo où ses acteurs/amis sont plus incroyables les uns que les autres. Mention spéciale à Karole Rocher, tout simplement époustouflante dans son rôle de mère qui lutte pour être une femme avant tout. Après L’Armée du Crime, Guédiguian signe une fois de plus, une oeuvre maîtrisée à laquelle on pardonne aisément les maladresses de certains dialogues pour laisser une histoire simple nous émouvoir et nous interroger sur des questions universelles et très actuelles.

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tedsifflera3fois
tedsifflera3fois
Invité.e
2 décembre 2011 17 h 19 min

Malgré quelques moments faibles et quelques personnages insipides, le film séduit par sa sincérité et ses convictions. Ses personnages se posent les questions que nous devrions tous nous poser. Le réalisateur nous invite à faire comme eux : ouvrir nos esprits et nos coeurs.

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