THE DOUBLE

[critique] THE DOUBLE

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Mise en scène
6
Scénario
5
Casting
6
Photographie
8
Musique
7
Note des lecteurs2 Notes
8.5
6
Note du rédacteur

[dropcap size=small]L[/dropcap]’histoire : Dans un monde quasi déshumanisé et industrialisé, Simon, un garçon introverti et peu sûr de lui ne parvient pas à s’affirmer au travail ni devant la fille dont il est épris et qu’il épie le soir depuis son appartement. Un jour, son patron présente un nouveau collègue, James, qui s’avère être son parfait sosie mais aussi tout son contraire. D’abord sous le choc, Simon laisse ensuite peu à peu James s’immiscer dans sa vie…

Cette année, le thème du double est revisité dans deux films par deux réalisateurs différents. Ils sont tous deux adaptés d’oeuvres littéraires et autre coïncidence intéressante, sortent à deux semaines d’intervalle seulement. C’est le film de Richard Ayoade qui ouvre le bal, suivi par Enemy de Denis Villeneuve.

Mais qui est Richard Ayoade ? Plus connu pour son travail d’acteur, ce britannique est passé à la réalisation en 2010 avec le très apprécié Submarine, premier film sensible et prometteur. On l’a vu plus récemment s’afficher aux côtés de Ben Stiller dans la comédie potache Voisins du troisième type.
Il change alors complètement de registre en s’attaquant à l’adaptation cinématographique du deuxième roman de Fiodor Dostoïevski : The Double.

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Emmené par Jesse Eisenberg (la star de The Social Network) et Mia Wasikowska (superbe dans Stoker et Maps to the Stars), il apparaît bien difficile dès les premières minutes de ne pas faire le rapprochement avec un autre film : l’univers dans lequel nous sommes plongés dès l’ouverture et surtout le lieu de travail de Simon semblent être un copier-coller de ceux de la fable déjantée de Terry Gilliam, Brazil.
Divers éléments absurdes placés ici et là nous font sourire car Simon est un looser qui subit toutes les désagréables contrariétés du quotidien qui, mises bout à bout nous énerveraient rapidement. Blasé, il ne bronche jamais et subit, impuissant. Il est également entouré de personnages au comportement étrange qui ne le reconnaissent jamais.

Rapidement, on envoie un deuxième signal au spectateur lorsqu’en rentrant chez lui, Simon espionne sa voisine et collègue de travail Hannah à la longue-vue. Nous sommes donc passés chez Hitchcock et son Fenêtre sur Cour, sans oublier que l’ensemble, de par certains rebondissements et situations rappelle étrangement Le Locataire de Roman Polanski.

”The Double semble donc au départ étouffé par ses nombreuses influences… Il se révèle au final un objet hybride et bancal, mais pas désagréable à suivre.”

Ces références balancées en aussi peu de temps semblent si évidentes qu’on ne peut pas croire que le film de Ayoade soit aussi dénué de personnalité…
La réponse est pas tant que ça.

Il faut donc saluer le travail de Erik Wilson, le directeur photo qui sature les teintes de bleu, d’orange et de rouge au milieu de cet univers grisâtre et sombre, qui semble toujours chaud et accueillant mais aussi fictif et instable.
Le travail effectué autour du design sonore est à souligner également tant les divers sons reflètent l’état d’esprit dans lequel se trouve Simon à tel ou tel moment.
Visuellement attrayant, le film nous dévoile ses enjeux lorsque apparaît finalement le double de Simon : charismatique, efficace et séduisant tout ce qui bouge, James est tout ce que n’est pas Simon.
Déjà transparent avant son arrivée, il menace de prendre sa place et de le faire définitivement disparaître. Or, ne sommes nous-mêmes pas en droit de nous faire entendre, d’avoir nos propres opinions dans cette société, d’exister dans ce monde et nous faire reconnaître à notre juste valeur ?

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Autant de questions universelles et presque métaphysiques qui ne seront ici malheureusement qu’effleurées, surtout dans la dernière partie qui bascule subitement dans le thriller parano, appuyée par une musique originale d’un classicisme toutefois bienvenu.
The Double semble donc au départ étouffé par ses nombreuses influences et se révèle au final un objet hybride et bancal mais pas franchement désagréable à suivre.
On est toutefois en droit de se demander si Richard Ayoade avait les épaules assez solides pour porter à l’écran un roman aussi complexe et ambitieux que celui de Dostoïevski, mais on aurait sans doute refusé de lancer la production d’un scénario prétentieux s’étalant sur 3 heures. Et nous spectateurs aurions refusé de nous infliger pareil sévice.

En ce sens, il s’agit d’une alternative plus sympathique et accessible que le long métrage de Denis Villeneuve.

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Titre original : The Double
Réalisation : Richard Ayoade
Scénario : Richard Ayoade, Avi Korine, D’après l’oeuvre de Fedor Mikhaïlovitch Dostoievski
Acteurs principaux : Jesse Eisenberg, Mia Wasikowska , Noah Taylor
Pays d’origine : Angleterre
Sortie : 13 août 2014
Durée : 1h33min
Distributeur : Mars Distribution
Synopsis : Garçon timide, Simon vit en reclus dans un monde qui ne lui témoigne qu’indifférence. Ignoré au travail, méprisé par sa mère et rejeté par la femme de ses rêves, il se sent incapable de prendre son existence en main. L’arrivée d’un nouveau collègue, James, va bouleverser les choses, car ce dernier est à la fois le parfait sosie de Simon et son exact contraire : sûr de lui, charismatique et doué avec les femmes. Cette rencontre amène James à prendre peu à peu le contrôle de la vie de Simon…

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