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BUDAPEST, trip de mecs pas si trash – Critique

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BUDAPEST, comédie déjantée inspirée d’une histoire vraie réalisée par Xavier Gens, de et avec Manu Payet, entouré de Jonathan Cohen et Monsieur Poulpe.

BUDAPEST, c’est un peu comme le Zserbó, cette spécialité traditionnelle hongroise très prisée à Budapest. Composé de différentes couches de pâte, de noix et de confiture, le gâteau est aussi nappé de chocolat. À priori, on se dit forcément que ça va être un peu lourd à digérer. Mais on est finalement surpris car la confiture se révèle plutôt douce et légère et la présence de noix apporte une finesse inattendue. Et bien l’effet mille-feuilles du film est tout aussi surprenant que celui du gâteau, et il est vivement conseillé de ne pas s’arrêter à ce qu’il paraît être. En effet,  BUDAPEST semble être de prime abord un film trash à l’intention d’un public de mecs, qui montre des mecs bourrés dansant avec des nanas à poil. D’autant que le film s’inspire de faits réels, à savoir la création par deux trentenaires brillants d’une boîte d’événements d’enterrements de vie de garçon. Oui, on parle bien de ce concept de la dernière fête célébrant la fin de liberté avant le passage de la corde au cou, qui paraîtra encore ouf pour certains et has been pour d’autres.Photo du film BUDAPESTOn comprend mieux quand on sait que Manu Payet est aux manettes de BUDAPEST. Auteur et comédien à l’indéniable capital sympathie, il met son humour, son œil malicieux, sa finesse d’esprit et son sens de la punchline au service du film. Il l’a coscénarisé et devait même le réaliser mais a dû y renoncer pour cause de préparation de son One Man Show. Rencontré à Bordeaux avec Monsieur Poulpe (Taxi 5) pour la présentation du film, il dit être arrivé sur le projet à la demande des producteurs et de son coscénariste Simon Moutaïrou (Braqueurs). Ce dernier est en effet de la même promotion HEC que les deux gars qui ont inspiré et validé le film.

Ces deux meilleurs amis sont donc Vincent/ Manu Payet (Tout pour être heureux), et Arnaud/Jonathan Cohen (Ami-Ami). Le comédien a veillé à « éviter l’écueil de faire un film de couillons et a essayé de le rendre un peu finaud avec une structure intelligente« . Car ce qui intéressait les deux scénaristes, c’était de « raconter pour une fois une success story française, avec deux gars brillants qui vont prendre beaucoup d’argent mais aussi se foutre dans une merde noire, au péril de leur amitié et de leurs couples« .

« BUDAPEST fait passer un bon moment déjanté, oscillant entre franche rigolade et réflexion un peu plus profonde, que même les groupes de filles peuvent aller voir ! »

Suggéré par l’un des producteurs, le réalisateur Xavier Gens, habitué de films de genre, n’avait jamais réalisé de comédies. Mais il correspondait à ce que souhaitait Manu Payet, à savoir « essayer des choses un peu nouvelles à l’américaine, dans l’idée de métisser à la fois le casting et l’équipe« . Il voulait faire en sorte « que ça bouge, que ça soit un peu tendu et un peu plus vif qu’une comédie romantique« .

Pour le coup BUDAPEST n’a effectivement pas grand-chose de romantique, à l’instar de la première réalisation de l’acteur (Situation amoureuse: c’est compliqué)! Mais le film aborde de nombreux autres sujets que celui de cette aventure festive. Ainsi l’évolution d’une amitié entre deux hommes qui travaillent ensemble, la prise de risque, les rêves d’épanouissement et la capacité à concilier et plaisir ou la connaissance de soi. Sont également évoqués par le biais des épouses compréhensives et malignes (Alice Belaïdi et Alix Poisson) les rapports au sein du couple et même le féminisme.Photo du film BUDAPESTLes deux héros sont attachants et parfois même touchants dans leurs tentatives de trouver le juste équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. Sans compter ce champ des possibles offert dans les dessous de cette ville que Georgio leur fait découvrir. Son interprète Monsieur Poulpe la qualifie « de lieu de tous les fantasmes et de Graal du vice et de la fête« . L’image véhiculée sur la Hongrie est donc loin d’être sympathique, puisque que BUDAPEST s’amuse globalement à montrer que les habitants sont des arriérés ou des prostituées. Bien que Manu Payet assure « avoir fait attention à ce qui était raconté dans le film et considéré la ville comme un personnage du film plus romanesque que l’histoire vraie », il y a fort à parier que certains possibles détracteurs du film le comparent notamment à À bras ouverts dans sa similarité de traitement et de regard.

BUDAPEST flirte certes avec la vulgarité et la transgression mais ne dépasse jamais vraiment la ligne jaune. D’abord parce Manu Payet dit avoir « une autocensure naturelle par le catholicisme maternel« . Et ensuite parce que les deux héros, grâce à la fameuse charte qui détermine les limites de leur implication dans les fêtes des clients, restent à bonne distance. Ils font judicieusement porter la responsabilité des actes et des propos vulgaires à Georgio, quand eux se portent garants d’une certaine moralité. A savoir faire en sorte que les mecs fassent la fête dans les conditions de la légalité et aient surtout envie de rentrer chez eux… pour se marier! Photo du film BUDAPESTAussi insensé que le personnage Georgio puisse être, c’est un beau rôle enfin offert à Monsieur Poulpe, même s’il reste toujours un peu dans la  lignée de ses personnages précédents. Mais loin d’être stupide, il est la fois tendre et fou, serviable et insouciant du danger. Il dit tout ce qui lui passe par la tête, sans filtre. Les autres personnages des groupes sont également bien croqués, donnant lieu à de très bons moments comiques. Pourtant BUDAPEST manque parfois de rythme et souffre du comique de répétition scénaristique des situations. On tourne un peu en rond car un groupe de mecs bourrés à contenir ressemble à s’y méprendre à un autre groupe de mecs bourrés.

Les dialogues font généralement mouche et les improvisations ont vivement été encouragées, conférant pour Monsieur Poulpe « ce ton un peu naturel dans la musique de comédie du film« . Mais le jeu des trois comédiens donne de fait parfois l’impression d’être en roue libre et pas assez dirigé. Malgré ces quelques défauts, BUDAPEST fait pourtant passer un bon moment déjanté oscillant entre franche rigolade et réflexion un peu plus profonde, que même les groupes de filles peuvent aller voir !

Sylvie-Noëlle

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Titre original : Budapest
Réalisation : Xavier Gens
Scénario : Manu Payet, Simon Moutaïrou
Acteurs principaux : Manu Payet, Jonathan Cohen, Monsieur Poulpe
Date de sortie : 27 juin 2018
Durée : 1h26 min
3
Déjanté

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