charlie countryman film critique

[critique] CHARLIE COUNTRYMAN

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Mise en scène
6
Scénario
8
Casting
6
Photographie
8
Musique
8
7.2

[dropcap size=small]P[/dropcap]our son premier long-métrage, Frederik Bond n’a pas choisi la modestie ou la facilité. Du coup, son CHARLIE COUNTRYMAN mêle plusieurs genres (comédie, action, romance), met en scène un casting auquel personne n’avait pensé tant il est éclectique et l’action est délocalisée de Chicago à Bucarest. Oui, oui, Bucarest, la capitale de la Roumanie, et non Budapest, celle de Hongrie. Mais peu importe, le scénario de Matt Drake joue beaucoup sur cette confusion – entre autres – et sur le choc des cultures. Un choc qui est d’autant plus violent – et donc comique – pour l’Américain pur jus et complètement paumé qu’incarne Shia LaBeouf (PARANOIAK, saga TRANSFORMERS), alias le génialissime Charlie Countryman. D’abord dépassé par la mort de sa mère – qui vient le hanter de temps à autre –, on s’attache rapidement à ce petit bout d’homme tant ses péripéties sont absurdes, imprévisibles et donnent lieu à de magnifiques répliques.

A la base construit comme une simple comédie romantique où deux êtres en plein deuil se croisent, apprennent à se connaître et finissent par s’aimer, CHARLIE COUNTRYMAN s’écarte rapidement de ce schéma narratif. Le film prend un moment des airs d’AUBERGE ESPAGNOL (au niveau de ses rencontres internationales, involontaires et incroyables) avant de s’aventurer du côté de FAST AND FURIOUS : TOKYO DRIFT (pour la compétition amoureuse dangereuse dans laquelle Charlie fonce tête baissée). De ce deuxième exemple, CHARLIE COUNTRYMAN calque ses scènes de course-poursuite en voitures, qui finissent souvent par des accidents. Une manière pour le scénariste de nous rappeler que, bien que le film fasse preuve de beaucoup d’humour, il parle avant tout de la mort et du deuil. Au cas où nous n’aurions pas compris que le film doit s’achever par la mort de Charlie. Ou du moins dans le sang. Et du sang, ce n’est pas ça qui manque ! La faute à tous les coups infligés à Charlie, notamment par le mari jaloux de Gabi, Nigel (Mads Mikkelsen ; CASINO ROYALE, LA CHASSE), un personnage à la psychologie incertaine, peu développée et simplement là pour mettre des bâtons dans les roues des deux tourtereaux.

Photo du film CHARLIE COUNTRYMAN

Absolument parfait dans ce rôle de jeune homme fragile et orphelin, Shia LaBeouf épate et ravit. Il profite de l’occasion pour se contredire et nous prouver que oui, il possède un talent et un humour certains. Surtout lorsqu’il faut courir ou sauter dans tous les sens. Des relents de ses cascades effectués sur le tournage de la première trilogie TRANSFORMERS ? Sans aucun doute. Face à lui, Evan Rachel Wood (THE WRESTLER, WATHEVER WORKS) incarne la mystérieuse Gabi Ibanescu. Et le terme « mystérieuse » n’est pas un compliment : en oscillant constamment entre jeune fille blessée et femme fatale, le spectateur ne sait jamais quoi en penser. Résultat : on s’y perd, on s’énerve, on se lasse. La faute à cet horrible accent roumain que l’actrice américaine est obligée de se traîner ? Pas nécessairement. Son interprétation est convenable, son rôle un peu moins.

« Casting international, scénario métaphysique et musique branchée. »

Par chance, le fait que deux des trois acteurs principaux ne soient pas au top de leur forme n’handicape pas CHARLIE COUNTRYMAN. En effet, le film possède des qualités certaines. Telles sa bande originale, dans laquelle on retrouve avec plaisir Moby (à six reprises tout de même), The xx et M83. A cela, ajoutons une très belle photographie où lumière naturelle et effets numériques s’entremêlent régulièrement et magnifient la ville de Bucarest. De jour comme de nuit. On regrettera toutefois que la censure ait eu raison de cette scène tant attendue dans laquelle Charlie et Gabi passent à l’acte, jugée moins adaptée au public que toutes celles relativement violentes…

Photo du film CHARLIE COUNTRYMAN

Pari réussi pour Frederik Bond qui a su allier casting international, scénario métaphysique et comique et musique branchée. Le tout, sans laisser de côté une esthétique à laquelle le film doit beaucoup. En s’écartant du schéma narratif présupposé et en portant un regard pertinent sur la mort et le deuil, CHARLIE COUNTRYMAN se lit comme une ode aux coups de foudre imprévisibles et aux rencontres éphémères. On retiendra bien évidemment le jeu de Shia LaBeouf et l’absurde participation de Rupert Grint (saga HARRY POTTER, PETITS MEURTRES A L’ANGLAISE).

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : The Necessary Death of Charlie Countryman
Réalisation : Frederik Bond
Scénario : Matt Drake
Acteurs principaux : Shia LaBeouf, Evan Rachel Wood, Mads Mikkelsen, Rupert Grint
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 14 MAI 2014
Durée : 1h48mn
Distributeur : Distrib Films
Synopsis : Charlie Countryman, un américain voyageant en Europe de l’Est, tombe amoureux de Gabi, la femme d’un gangster qui va lancer à leurs trousses une horde de tueurs.

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

https://www.youtube.com/watch?v=53I25ye9nmE

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Rédacteur depuis le 31.10.2013
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