[contre-critique] BOULEVARD DE LA MORT

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C’est à la tombée du jour que Jungle Julia, la DJ la plus sexy d’Austin, peut enfin se détendre avec ses meilleures copines, Shanna et Arlene. Ce trio infernal, qui vit la nuit, attire les regards dans tous les bars et dancings du Texas. Mais l’attention dont ces trois jeunes femmes sont l’objet n’est pas forcément innocente.
C’est ainsi que Mike, cascadeur au visage balafré et inquiétant, est sur leurs traces, tapi dans sa voiture indestructible. Tandis que Julia et ses copines sirotent leurs bières, Mike fait vrombir le moteur de son bolide menacant…

Note de l’Auteur

[rating:3/10]

Date de sortie : 06 juin 2007
Réalisé par Quentin Tarantino
Film américain
Avec Kurt Russel, Rose McGowan, Zoe Bell, Rosario Dawson…
Durée : 1h50min
Titre original : Death Proof
Bande-annonce :

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x2ol0v_boulevard-de-la-mort-bande-annonce_shortfilms[/dailymotion]

J’adore Tarantino. Je me souviens très bien de la première fois que j’ai vu Pulp Fiction. J’étais un peu jeune, ça n’est donc pas venu tout de suite, mais je sentais qu’il y avait quelque chose de culte dans ce mélange de comédie noire / film chorale / série B, bourrés de bavardages insolites jamais vus et de montées de violences stupéfiantes. Un an plus tard, allez savoir, peut-être la fin de l’adolescence, la qualité suprême de ce film m’a enfin ébloui dans son intégralité et je suis devenu, comme beaucoup d’autres, fan absolu de Tarantino.
Seulement voilà. Kill Bill vol.1 et 2 m’avaient déjà mis la puce à l’oreille. Encore sublimé par sa précédente réalisation (Jackie Brown, quel bonheur !), j’ai tu à l’époque cette petite voix en moi qui commençait à râler. Ben oui, c’est Tarantino voyons ! Donc ça ne peut être que bien.

Mais là je me dois de laisser parler mon cœur. Pourquoi ne partagerai-je pas l’engouement général pour Boulevard De La Mort ? Suis-je subitement devenu un cliché d’intello snob boudant son plaisir, genre Diane Keaton au début de Manhattan ?
Je ne reviens pas sur le synopsis de Boulevard De La Mort, qui tient sur un bout de post-it déchiré lors une tempête, là n’est pas le problème (la preuve, j’adore Halloween). Mais j’ai comme l’intuition que si ce film n’était pas signé par le maître, il aurait tout juste le droit de passer sur RTL9 à 22h30 après la rediffusion de Double Impact.
Pourquoi suis-je si dur vis-à-vis de ce film ? Peut-être parce que contrairement à Reservoir Dogs, les dialogues de coffee shop sont devenus plats, vides, ennuyeux, sans étincelle. Peut-être aussi parce qu’un film où seules les scènes d’action valent le détour mais qu’elles n’occupent que 10% du temps total de visionnage, ça ne me suffit pas. C’est peut-être aussi parce que j’en ai marre d’avoir l’impression que Tarantino ne fait des films plus que pour lui, pour concrétiser voire exorciser presque pathologiquement le stroboscope cinéphilique qu’il a dans la tête, pour se faire plaisir, en oubliant d’y réinventer quoique ce soit et d’offrir du neuf à son public. Enfin aussi peut-être parce que je ne supporte plus de lire par-ci par-là que Tarantino donne enfin l’occasion de voir des grands rôles de femme au cinéma. Le mot « féministe » n’est pas loin dans certaines bouches. Franchement, quand le seul moyen qu’on ait de mettre en premier plan des femmes est de les faire parler comme des taulards, péter la gueule à des machos et conduire des grosses bagnoles, on n’est pas franchement féministe. C’est même l’inverse, la quintessence du machisme : écrire un rôle pour gros bourrin puis le faire jouer par une femme. Je préfère Ellen Ripley, Thelma Et Louise, Mia Wallace, Jackie Brown… Avec elles, je me sens moins comme un spectateur de combats de catcheuses dans la boue.

Mais peut-être est-ce moi qui ai changé. Que je sature à force de clins d’œil au cinéma d’antan que nous propose Quentin Tarantino. On commence à le savoir qu’il est cinéphage. Qu’il a des tonnes de références plein la tête.
Enfin, il est possible aussi que mes tripes qui me disent que ses 3 premiers films sont des bijoux d’idées novatrices assaisonnées de clichés cinéphiles et que ses 3 derniers sont des clichés cinéphiles assaisonnés de quelques idées novatrices se trompent. Mais quelque part en moi, avec Boulevard De La Mort, la balance a changé de côté.
C’est grave docteur ?

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