Affiche du film A DANGEROUS METHOD

[critique] A Dangerous Method

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Affiche du film A DANGEROUS METHOD

Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant d’hystérie, est soignée par le psychanalyste Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse en même temps que sa patiente. Leur relation est révélée lorsque Sabina rentre en contact avec Sigmund Freud…

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 21 décembre 2011
Réalisé par David Cronenberg
Film britannique, allemand, canadien, suisse
Avec Keira Knightley, Michael Fassbender, Viggo Mortensen
Durée : 01h39mn
Titre original : A Dangerous Method
Bande-Annonce :

S’il est encore besoin de le prouver, David Cronenberg aime le cinéma aux personnages torturés (La Mouche, eXistenZ). Lorsque celui-ci décide de se lancer dans la réalisation d’un film sur les pères de la psychanalyse, on s’étonnerait presque qu’il ne l’ait pas déjà fait.

Nous voilà au début du XXème  siècle, Sabina Spielrein débarque dans la clinique de Carl Jung. Ce dernier n’imagine pas alors qu’elle va changer sa vie à jamais. Entre crise d’hystérie et posture tentatrice, Keira Knightley joue une Sabina dans toute son ambiguïté. La facilité à laquelle elle passe du charme à la folie est troublante. L’on regrette par contre, que dans ses états de démence, celle-ci a tendance à trop en faire. En oubliant la simplicité de ses ainés (Tom Hanks dans Forrest Gump, les fous dans Vol au Dessus d’un Nid de Coucou), elle pousse ses mimiques gestuelles parfois un peu trop loin et ce qui était troublant, devient vite énervant.

Photo (1) du film A DANGEROUS METHOD

Michael Fassbender, quant à lui, confirme son talent. L’évolution de la personnalité Carl Jung est le fil rouge de l’histoire. L’acteur lui insuffle toute la sincérité et le désarroi qu’entraine sa relation avec Sabina et Freud. Malheureusement à l’inverse de Shame, son mutisme ici est plutôt mal exploité. Si dans Shame l’absence de parole suffisait à la profondeur de la scène, dans A Dangerous Method il ne semble qu’être la pause entre deux phrases, sauf que la seconde ne vient pas.

Le résultat est assez mitigé. A Dangerous Method reste un bon film, mais pas inoubliable.

Non, la vraie attente reste l’apparition du fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud. Pour le rôle, Cronenberg a fait appel à un de ces acteurs fétiches, Viggo Mortensen (qu’il a dirigé dans A History of Violence et Les Promesses de l’Ombre). L’acteur incarne un Freud tout en retenue mais lui apporte une touche d’humour et de désinvolture rendant quelques peu plus « humain » l’homme au cigare.

Photo (2) du film A DANGEROUS METHOD

En ce qui concerne la réalisation, Cronenberg s’est adjoint une équipe de choc. Les dialogues de Christopher Hampton (scénariste de Les Liaisons Dangereuses) restent fluides et compréhensible malgré le thème assez délicat. Quant à la photographie de Peter Suschitzky (qui avait déjà collaboré avec le réalisateur pour Les Promesses de l’Ombre), elle aborde des tons clairs retranscrivant à merveille cette période historique. Le seul regret est la mise en scène. Si celle-ci sait se renouveler (le dernier tiers du film, les personnages ne communiquent presque uniquement que par lettres), l’on déplore une construction assez linéaire durant les deux premiers tiers (Carl Jung discute avec Sabina, sa femme, puis Freud et la boucle recommence).
Au final le résultat est assez mitigé. A Dangerous Method reste un bon film, mais pas inoubliable.

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