[critique] A Deriva

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Filipa, 14 ans, passe l’été avec sa famille à Buzios, à côté de Rio de Janeiro (Brésil). Ces vacances seront le théâtre d’un passage douloureux à l’âge adulte et de sa première initiation à l’amour. Filipa découvre avec peine l’infidélité de son père, un romancier célèbre qui trompe sa mère avec une belle Américaine vivant près du petit village côtier. Mais cet événement n’est que le premier d’une longue série de réalisations à la fois douloureuses et enchanteresses que Filipa va être amenée à faire sur sa famille et sur elle-même.

Note de l’Auteur

[rating:4/10]


Date de sortie : 9 septembre 2009
Date de sortie en DVD : 23 février 2010
Réalisé par Heitor Dhalia
Film brésilien
Avec Vincent Cassel, Debora Bloch, Laura Neiva
Durée : 1h 43min
Distribution : Universal Pictures International France
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xa31jx_a-deriva-bande-annonce-vost-avec-vi_shortfilms[/dailymotion]

Sur le papier, A Deriva avait tout pour plaire avec un drame psychologique retraçant les déboires d’une adolescente découvrant que le monde adulte n’a rien de pétillant. La relation entre Filipa et son père (joué par Vincent Cassel) promettait d’être tumultueuse et aurait pu rappeler certaines situations du roman d’Emile Zola, Une Leçon D’Amour. Cependant, au final, ce drame soi-disant humain n’a rien de palpitant et s’embourbe rapidement dans les clichés du monde adolescent.

A Deriva se résume en un film d’une banalité étourdissante et énervante, un film qui n’a pas su gérer ses ambitions car peut-être pas assez de temps pour le tournage, pas assez de moyens ou tout simplement pas assez de bagages en poche pour être à la hauteur de son idée première. Ce constat pourra mettre le spectateur d’autant plus en colère que le film démarrait fort bien. Magnétique et énigmatique, A Deriva était un délicieux mélange de pudeur et de sensualité inavouée où la douceur du paysage idyllique contraste avec la noirceur et la dureté des sentiments. La mise en scène est sobre juste comme il faut et la luminosité qui s’ajoute ne fait qu’harmoniser un peu plus le tout. A cela s’ajoute des acteurs crédibles pour la plupart dans leur rôle conférant la justesse nécessaire pour nous faire rentrer dans cette histoire très noire au final.

Malheureusement, ces successions de bons procédés se retrouvent rapidement tâchées par une histoire tombant lentement mais inévitablement dans le grand n’importe quoi. Sans crier gare, le scénario s’embourbe dans le mielleux des bons sentiments, pire il ressemble davantage à un remake de La Boum ou de LOL qui se déroulerait sous le soleil caniculaire du Brésil avec des problèmes existentiels d’adolescents qui nous passent au-dessus de la tête. La relation entre Filipa et son père, pourtant moteur principal du film, tourne en rond et ne trouve pas réellement de profondeur. Tout cela reste bien trop gentil et bien pensant pour sortir des sentiers battus et nous proposer un drame humain digne de ce nom.

Au final, sans pour autant être une coquille vide, A Deriva est un drame décevant qui partait avec un bagage honnête nous promettant quelque chose qui vaille le coup d’être vu et apprécié mais qui s’amenuise au fil des minutes pour ne plus contenir grand chose dans la dernière ligne droite. Dommage car avec un peu plus de travail de différenciation, A Deriva aurait gagné en profondeur. Un film à voir pour ses nombreux points forts mais qui laissera probablement sur sa faim le spectateur attendant autre chose qu’un drame d’adolescent qui découvre que la vie n’est pas à prendre avec le dos de la cuillère.

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