Critique du film AMERICAN NIGHTMARE 2: ANARCHY réalisé par James DeMonaco avec Frank Grillo, Carmen Ejogo, Zoë Soul, Zach Gilford, Kiele Sanchez
© Universal Pictures

[critique] AMERICAN NIGHTMARE 2: ANARCHY

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Mise en scène
7
Scénario
6.8
Casting
7
Photographie
6.9
Musique
6.7
Note des lecteurs3 Notes
6.4
7

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i des films comme PARANORMAL ACTIVITY (2009), INSIDIOUS (2011) ou encore SINISTER (2012) ont un même genre en commun, ils ont également le même producteur. Un dénommé Jason Blum qui s’est spécialisé dans la production de films de genre à petit budget qui réalisent un carton au box-office. La recette miracle a de nouveau marché en 2013 avec AMERICAN NIGHTMARE (THE PURGE) qui a récolté à travers le monde plus de 89 millions de dollars pour un budget de seulement 3 millions. Un succès que l’on doit vraisemblablement à son pitch des plus excitants: dans un futur proche, le gouvernement américain a mis en place une Purge annuelle qui légalise tous les crimes (y compris le meurtre) pendant une période de 12 heures, permettant aux citoyens de relâcher toutes leur pulsions enfouies et qui ne demandaient qu’à resurgir une bonne fois pour toutes.

Un succès commercial retentissant donc qui est à opposer à un accueil critique pour le moins négatif, en grande partie du au fait qu’il s’agisse au final d’un home invasion: le réalisateur et scénariste James DeMonaco a en effet décidé de se focaliser sur une seule famille alors assaillie par des tueurs lors de cette fameuse nuit. L’auteur de ces lignes est de ceux (s’il y en a…) qui ont vus en AMERICAN NIGHTMARE un huis-clos oppressant qui malgré sa prévisibilité parvenait à soulever des questions d’ordres politiques et morales pertinentes. Et de ceux qui étaient donc plutôt curieux de découvrir cet AMERICAN NIGHTMARE 2: ANARCHY.

Un an après le calvaire de la famille Sandin, la Purge s’apprête une nouvelle fois à semer un climat de terreur au pays de l’Oncle Sam. Le réalisateur nous promet cette fois-ci une virée nocturne où nous faisons la connaissance de 5 nouveaux personnages qui pour des raisons différentes, se sont retrouvés au cœur du terrain . La voiture d’un jeune couple (Zach Gilford et Kiele Sanchez) tombe en panne au commencement de la Purge et sont contraints de fuir à pied, une mère et fille (Carmen Ejogo et Zoë Soul) sont enlevés par des assaillants lourdement armés avant d’être secouru par un mystérieux flic (Frank Grillo), sorti non pas pour assurer une quelconque sécurité mais bien pour participer à la Purge. 5 personnalités qui ont vu leur soirée basculer d’une minute à l’autre et qui vont devoir s’unir pour survivre lors de cette nuit où la terreur grimpe proportionnellement à l’attachement que nous leur portons tout au long du film.

Photo du film American Nightmare 2: Anarchy

La Cité des Anges se transforme en Cité des Ténèbres, une jungle désertique d’où surgissent sans prévenir des chasseurs prêts à traquer sans relâcher un gibier propice à étancher leur soif de sang, de violence et de chaos. En posant ses caméras à l’extérieur et non plus dans un endroit confiné, DeMonaco souligne tout de même le caractère oppressant de son environnement où l’angoisse et la peur de nos protagonistes est palpable, prisonniers d’un dôme cauchemardesque où se manifestant des figures terrifiantes et bien sûr des scènes d’une rare violence. Une fois de plus, l’univers imaginé par le réalisateur parvient sans problème a nous immergé, si bien que l’on fini par croire dur comme fer à la mise en place de cette loi par un nouveau gouvernement qui rappelons-le arbore fièrement le nom de Nouveaux Pères Fondateurs. Des nouveaux dirigeants qui pour lutter contre le chômage et la criminalité n’ont pas trouver meilleure idée que celle d’autoriser les citoyens à ressortir leurs chères armes chéries afin d’éradiquer la vermine des rues, autrement dit les faibles, les laissés-pour-compte, les pauvres. Un concept qui permet la mise en place de saillies politiques visant la prépondérance des armes à feu aux USA et bien évidemment le capitalisme.

”Un brûlot politique et social virulent qui reprend les codes du survival en milieu hostile”

Dans AMERICAN NIGHTMARE premier du nom, le personnage d’Ethan Hawke était un entrepreneur pro-Purge qui s’était pourtant enrichi en vendant des systèmes de sécurité en prévision de la nuit fatidique. Sa luxueuse maison étant assaillie par des tueurs, cela créait un renversement des valeurs intéressant où James Sandin se retrouvait alors dans la situation d’innocents qui n’ont rien demander et qui se retrouvent malgré eux ciblées par les Purgeurs, et non plus dans celle des élites qui en profitent. Le film s’abreuvait donc d’une dimension carnavalesque, renforcée par l’armada de tueurs qui cachaient pour la majorité leur identité à l’aide de masques. Même constat dans cette ANARCHY où nombre d’individus ont grimé leur visage de masques ou de maquillages. Mais si autrefois le but du carnaval était de renverser les hiérarchies, les nantis ici ne songent sûrement pas à échangés leur place avec les non-riches puisqu’ils les transforment en pantins, en marionnettes et peuvent donc les contrôler, les monter les uns contre les autres, les faire participer à des jeux morbides. Un défouloir inhumain et consternant qui a précipité la mise en place d’un groupe anti-Purge piloté par un dénommé Carmelo (Michael K. Williams) qui invite les citoyens à prendre les armes afin de lutter contre cette politique de terreur et fascisante et de ceux qui en profitent sans le moindre scrupule. Une idée intelligente permettant d’imposer la naissance d’une révolution et par conséquent d’une lutte des classes. Il est cependant dommage que leur action ne soit pas plus développée, rendant difficile pour le spectateur de réellement ressentir une ambiance anarchique pourtant promise dans le titre. Éveillons une dernière fois votre curiosité en vous signalant la présence de deux apparitions plutôt amusantes: la première fait directement référence à un classique de l’horreur signé De Palma et la seconde dévoile un membre du casting du premier volet qui a rejoint les rangs anti-Purge de Carmelo. Je vous laisse deviner.

Photo du film American Nightmare 2: Anarchy

En conclusion, AMERICAN NIGHTMARE 2: ANARCHYest un brûlot politique et social virulent qui reprend les codes du survival en milieu hostile. James DeMonaco réalise donc une série B efficace qui n’oublie pas de dresser portrait sombre de l’Amérique et de l’Homme en général alors dominé par ses pulsions, ses fantasmes et qui s’engouffre peu à peu dans une déchéance morale pour le moins intense. Espérons que le ou les prochains volets nous éclairent plus sur les motivations des Pères Fondateurs et surtout sur le parcours de la révolution face à ce système.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : The Purge: Anarchy
Réalisation : James DeMonaco
Scénario : James DeMonaco
Acteurs principaux : Frank Grillo, Carmen Ejogo, Zoe Soul, Zach Gilford, Kiele Sanchez
Pays d’origine : Etats-Unis, France
Sortie : 18 juillet 2014
Durée : 1h46
Distributeur : Universal Pictures International France
Synopsis :Leo, un homme sombre et énigmatique, brigadier de police, est hanté par la disparition de son fils. S’armant d’un arsenal offensif et défensif, cet homme possédé est résolu à se purger de ses démons. Eva, une mère célibataire tentant tant bien que mal de joindre les deux bouts, et sa fille adolescente Cali vivent dans un quartier défavorisé et n’ont pas les moyens de s’offrir une bonne protection. Quand une poignée de «purgeurs» masqués pénètrent chez elles et les capturent, elles n’ont d’autre choix que de s’en remettre à leur libérateur fortuit, Leo. Au détriment de sa mission de vengeance «autorisée» contre celui qui a porté préjudice à sa famille, Leo, témoin de l’enlèvement d’Eva et Cali, ouvre le feu sur leurs agresseurs alors que Shane et Liz, un couple sur le point de se séparer, sont les victimes d’un acte de sabotage sur leur voiture à quelques minutes seulement du début de la Purge. Trouvant refuge dans le véhicule blindé que Leo a laissé ouvert pour porter secours à Eva et Cali, Shane et Liz s’allient alors à eux pour tenter de se défendre contre ceux qui ont la ferme intention d’exercer leur droit à la tuerie. Alors que ces cinq nouveaux alliés sont poursuivis à travers la ville, dans un sinistre jeu de «tue-moi ou je te tue» effaçant la frontière entre vengeance sponsorisée et justice humaine, tous sont amenés à remettre en question tout ce que leurs dirigeants leur ont toujours prôné.

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Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale