Annabelle
© Warner Bros. France

[Critique] Annabelle

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Mise en scène
6
Scénario
3
Casting
4
Photographie
6
Musique
5
Note des lecteurs1 Note
8
4.8
Note du rédacteur

[dropcap size=small]S[/dropcap]pin-off de Conjuring : les dossiers Warren (2013) sur lequel John R. Leonetti officiait en tant que directeur de la photographie, Annabelle est loin d’en avoir les qualités. Même si le film donne des frissons et nous met sous tension durant 98 minutes, il tombe assez vite dans la démesure et le grand-guignolesque.
Un film d’horreur avec une poupée terrifiante évoque forcément la figure emblématique de Chucky, introduite en 1988 dans Jeu d’enfant de Tom Holland. Avec six films assez moyens, la saga a souvent provoqué davantage de rires que de cris. Dans Annabelle ce n’est pas une marionnette qui prend vie pour massacrer les gens autour d’elle, mais un esprit démoniaque qui utilise la poupée… et bien on ne sait pas trop pourquoi en fait.

Mia (Annabelle Faris) et John Form (Ward Horton) attendent leur premier enfant. Un soir ils sont réveillés par un cri en provenance de l’habitation voisine. Tandis que John se dirige vers la maison, Mia se fait attaquer par des membres d’une secte. Grâce au retour de John et à l’intervention de la police, Mia s’en sort avec une blessure sans gravité mais qui l’obligera à rester au lit jusqu’à la fin de sa grossesse. Les agresseurs ont été tués dans l’intervention et du sang a coulé sur une des poupées. Des événements étranges se produisent par la suite et tout porte à croire que la poupée en est l’origine.

ANNABELLE
© Warner Bros. France

La première faiblesse du film est qu’il ne sait pas quoi faire de l’objet supposé attiser la peur du spectateur. D’un point de vue scénaristique la poupée n’est d’aucune utilité. Elle est simplement transportée et déplacée par l’esprit de la jeune fille décédée lors de l’agression du couple. A cela vient se mêler une créature encore plus démoniaque qui apparaît occasionnellement pour effrayer Mia, mais jamais la blesser réellement. Son but est de la pousser dans ses retranchements, dans ses plus grandes craintes (la perte de sa fille) pour pouvoir obtenir d’elle un sacrifice. En somme il n’y a pas grand-chose à craindre de ces fantômes qui font voler quelques meubles, qui écrivent sur les murs et laissent des marques sur le corps qui disparaissent après quelques heures.
En raison de son scénario faible, le film annonce dès les premières minutes les événements à venir sans grande subtilité. A chacune des phrases prononcées on est en mesure de prédire ce qui va suivre. Lorsque Mia demande à son mari de sauver leur enfant plutôt qu’elle en cas de complications durant l’accouchement, on comprend facilement que la jeune femme sera soumise par la suite à un choix similaire.

”Plus on avance et plus le film nous montre ce qu’il ferait mieux de cacher”

Le film arrive toutefois à offrir la bonne dose de frayeur et d’angoisse. Par sa mise en scène on retrouve les plans habituels du genre : une caméra posée, un cadre assez large et des apparitions en arrière-plan ou dans un coin de l’image. Des plans qui en soi ne sont pas terrifiants mais qui laissent planer une tension continue. Car le meilleur outil pour créer la peur est de laisser place à l’imaginaire. Malheureusement plus on avance et plus le film nous montre ce qu’il ferait mieux de cacher. Notamment le démon, qui lorsqu’il apparait sur les murs avec des cornes plonge facilement le film dans le ridicule.

A cela viennent se rajouter des événements et des thèmes déjà vu (logique en raison du lien avec Conjuring) mais mal exploités. Plusieurs scènes rappellent des modèles du genre, comme L’Exorciste (William Friedkin – 1973) ou Rosemary’s Baby (Roman Polanski – 1968), mais sans parvenir à nous offrir le même effet. On a davantage une succession d’incohérences et de facilités pour faire avancer l’histoire. John, qu’on voit assez peu en raison de son travail à l’hôpital, ne remet jamais en question la santé mentale de sa femme qui, avec ses affirmations, aurait certainement été internée à l’époque. De son côté, cette dernière devine assez facilement la finalité des événements qui se produisent autour d’elle. Une conclusion bien rapide qui met l’actrice Annabelle Wallis dans l’incapacité de développer un jeu cohérent. Le résultat s’avère finalement assez désolant et quitte à voir n’importe quoi autant redécouvrir, avec ironie, la poupée à la tignasse rousse Chucky.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : Annabelle
Réalisation : John R. Leonetti
Scénario : Gary Dauberman
Acteurs principaux : Annabelle Wallis, Ward Horton, Alfre Woodard, Eric Ladin, Tony Amendola
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 8 Octobre 2014
Durée : 1h38mn
Distributeur : Warner Bros. France
Synopsis : John Form est certain d’avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa femme Mia, qui attend un enfant. Il s’agit d’une poupée ancienne, très rare, habillée dans une robe de mariée d’un blanc immaculé. Mais Mia, d’abord ravie par son cadeau, va vite déchanter.
Une nuit, les membres d’une secte satanique s’introduisent dans leur maison et agressent sauvagement le couple, paniqué. Et ils ne se contentent pas de faire couler le sang et de semer la terreur – ils donnent vie à une créature monstrueuse, pire encore que leurs sinistres méfaits, permettant aux âmes damnées de revenir sur Terre : Annabelle…

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