Après la tempête

[CRITIQUE] APRÈS LA TEMPÊTE

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Le japonais Kore-eda, après le bouleversant Notre petite soeur, revient avec Après la tempête, un morceau mélancolique réussi mais qui laisse entrevoir la mécanique de son auteur.

Des histoires de familles intimistes qui puisent leurs grandeurs au cœur même de tragédies humaines sur fond de musique pianotée désormais reconnaissable : pas de doutes possibles, APRÈS LA TEMPÊTE est bien un film de Hirokazu Kore-eda. Il aura fallu patienter une année après sa curieuse présentation à Cannes, dans la section parallèle Un Certain Regard, alors qu’en 2015 Notre petite sœur avait enchanté une grande partie des festivaliers. Plus que jamais, son cinéma se place dans une tradition qui prône la retenue et la douceur.

Il suffit d’un plan pour comprendre toute la substance d’APRÈS LA TEMPÊTE. Une caméra posée, innocemment, sur un quai de gare qui voit deux trains se croiser. Leur superposition ne durera qu’un instant, et ce moment fugace, ne verra rien d’autre que la poursuite, en solitaire, de leur voyage respectif. Il en sera de même pour Ryota, désormais divorcé de Kyoko, mais qui refuse de tourner la page. Incapable de s’occuper de son fils, dilapidant le peu d’argent qu’il récolte, épiant pathétiquement son ex-femme, Ryota est un sombre « loser ».  Kore-eda met ainsi en place, sur une première heure plutôt timide, les bases d’une chronique d’un homme tourmenté par ses désillusions.

Après la tempête

Puis, au moment même où le typhon pointe le bout de son nez, la menace grandit et la famille naguère heureuse doit passer la nuit ensemble. Dans cette seconde partie, APRÈS LA TEMPÊTE semble prendre son envol et trouve une forme de légèreté, de subtilité, de finesse que l’on reconnaît chez son metteur en scène. Très écrit, parfaitement millimétré, le film de Kore-eda reste ainsi assez attendu mais terriblement mélancolique. Et alors qu’au petit matin, les premiers rayons de soleils chassent les derniers nuages, APRÈS LA TEMPÊTE se glisse dans le sillon de la délicate caméra de Kore-eda, où simplement, il faut trouver le courage nécessaire pour lâcher ses rêves et chercher la forme d’une certaine paix solitaire.

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Mais, faut-il reconnaître, aussi, que Kore-eda ne risque plus de nous surprendre. De la maîtrise, le digne héritier d’Ozu n’en manque pas. Pourtant, on pourrait lui reprocher, à l’instar de l’iranien Asghar Farhadi, l’éternel recommencement d’un récit aussi fonctionnel qu’efficace. En rappelant ses acteurs fétiches et sa mise en en scène, Kore-eda nous installe confortablement dans nos habitudes et on l’on regarde, avec toujours autant d’admiration, certes, la beauté de ses drames, mais on y scrute, aussi, les rouages d’une mécanique parfaitement huilée.

Sofiane

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Titre original : Après la tempête
Réalisation : Hirokazu Kore-eda
Scénario :Hirokazu Kore-eda
Acteurs principaux : Hiroshi Abe, Yoko Maki, Yoshizawa Taiyo
Date de sortie : 26 Avril 2017
Durée : 1h58min
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