[critique] Bleeder

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Affiche du film BLEEDER

Leo et Louise, un jeune couple à Copenhague. Leo sort très souvent avec ses amis, mais Louise préfère rester à la maison. Lorsqu’elle lui apprend qu’elle est enceinte, Leo devient distant et très violent.

Note de l’Auteur

[rating:7/10]

Date de sortie : Inconnue
Réalisé par Nicolas Winding Refn
Film danois
Avec Kim Bodnia, Rikke Louise Andersson, Zlatko Buric, Mads Mikkelsen
Durée : 1h 38min
Titre original : Bleeder
Bande-Annonce :

Second film de Nicolas Winding Refn, Bleeder marche sur les traces de son prédécesseur, Pusher, dont il garde de nombreux aspects, délaissant le contexte du crime et de la prostitution pour celui d’une bande d’amis à Copenhague, vivant dans leurs rêves et leurs passions alors que leur réalité, elle, est délabrée.

Dans ce groupe se croiseront donc plusieurs histoires. Celle de Leo et Louise, un jeune couple vivant dans un trou à rat miteux. Lorsque Louise tombe enceinte, Leo devient distant, sentant dans cet évènement les changements de son train de vie. Le film narrera également l’histoire de Lenny, employé dans un vidéoclub, cinéphile absolu, qui vit, pense, mange et parle films du matin au soir, amoureux d’une jeune femme sans parvenir à réellement l’aborder. A cela s’ajouteront Kitjo et Louis. Le premier est le patron de Lenny, le second le frère de Louise, raciste et un brin psychopathe. Leurs histoires seront plus secondaires, issues de la réaction en chaîne amenée par les personnages principaux.

Ce cadre particulier permit à Refn de se faire plaisir, d’une part en multipliant ses évocations, allusions et références cinématographiques et littéraires entre deux dialogues (Mads Mikkelsen passant son temps à regarder des Shaw Brothers et à philosopher sur le cinéma, est à ce titre un portrait au combien réaiste du cinéphile). D’autres part en traitant de ses thèmes récurrents, à savoir la violence exacerbée et grandissante d’un homme lorsqu’il se trouve acculé et pris dans un engrenage. La psychologie des personnages est soignée et la dualité des histoires permet de traiter de l’amour façon Refn : alors qu’une romance commence entre Lenny et Lea, l’autre, entre Leo et Louise, est d’une déchéance avérée.

Photo (1) du film BLEEDER

Savoir donner des fins qui laissent pantois, c’est aussi ça le talent de ce grand réalisateur.

Réalisé une fois encore sans concession ni douceur, le film est glauque, froid et dur, et l’on n’hésite pas ici à malmener ses personnages dans des scènes très dures, mentalement et physiquement. On notera bien ici et là quelques longueurs, une intensité pas toujours présente, et un film globalement à la fois sordide de par son contexte, mais soutenu par sa réalisation. Tout ceci n’entachant en rien le rendu global de l’œuvre, ce sont des points noirs aisément pardonnables.

Bleeder glisse en terrain connu pour son casting également, puisque nous retrouvons un trio des plus plaisants pour les amateurs de la trilogie Pusher, formé par Kim Bodnia, Mads Mikkelsen et Zlatko Buric. Charismatiques à outrance, tous trois parviennent sans aucune difficulté à entrainer le spectateur dans un bain d’émotion sordide.

Sans atteindre le statut ou la qualité d’un Bronson ou d’un Drive, ou de la trilogie susnommée, le film reste malgré tout de très bonne augure et laissera cet éternel goût un peu amer qu’ont les films du réalisateur, nous laissant la gorge un peu serrée devant les scènes présentées. Savoir donner des fins qui laissent pantois, c’est aussi ça le talent de ce grand réalisateur.

Photo (2) du film BLEEDER

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