[critique] Carlos – Le Film

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Véritable mythe, Carlos est au coeur de l’histoire du terrorisme international des années 1970 et 1980, de l’activisme propalestinien à l’Armée rouge japonaise. A la fois figure de l’extrême gauche et mercenaire opportuniste à la solde des services secrets de puissances du Moyen-Orient, il a constitué sa propre organisation, basée de l’autre côté du rideau de fer, active durant les dernières années de la guerre froide. Le film est l’histoire d’un révolutionnaire internationaliste, manipulateur et manipulé, porté par les flux de l’histoire de son époque et de ses dérives. Nous le suivrons jusqu’au bout de son chemin, relégué au Soudan où la dictature islamiste, après l’avoir un temps couvert, l’a livré à la police française. Personnage contradictoire, aussi violent que l‘époque dont il est une incarnation, Carlos est aussi une énigme.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 7 juillet 2010
Réalisé par Olivier Assayas
Film français, allemand
Avec Édgar Ramírez, Alexander Scheer, Nora Von Waldstätten
Durée : 2h45min
Titre original : Carlos
Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xdpf29_carlos-le-film-bande-annonce-traile_shortfilms[/dailymotion]

Il existe deux formats au film Carlos : un très long (5h30), et un « court » (de 2h45 seulement…). Heureusement, pour les spectateurs non avertis, c’est la version dite courte qui est diffusée en salle. Pas assez courte cela dit. Le sujet est pourtant intéressant : Olivier Assayas se penche ici sur Ilich Ramírez Sánchez, alias Carlos, un terroriste propalestinien, aujourd’hui condamné à perpétuité. Malheureusement, l’ennui que provoque le film nous plonge ici rapidement dans une léthargie absolue.

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Que l’histoire de ce terroriste, tristement célèbre, nous soit connue ou non, rien ne parvient à maintenir notre intérêt durant ce film. D’une part, il nous est impossible de nous attacher aux personnages : si Carlos irrite, les autres agacent. Le spectateur aura beau chercher désespérément un point d’accroche à ce film, il n’y en aura pas. Les intrigues s’enchaînent, comme s’ensuivent les photographies dans un album. En effet, le metteur en scène use du fondu en noir pour séparer chaque période : on a davantage l’impression de suivre une suite de moyen-métrages juxtaposés, qu’un film maintenu dans une seule unité. Les deux décennies du parcours de Carlos nous sont jetées à l’écran. Qu’on se rassure, la chronologie est respectée.

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Nous sommes mis en garde dès le début, au générique : ce n’est qu’une fiction, malgré « un travail important de documentation historique et journalistique ». Mais la vie de Carlos comporte encore trop de mystères. Est-ce la cause de cet effet chaotique, de ce manque d’unité dans le film ? Peut-être. Finalement, au lieu d’assister à une œuvre accomplie résultant d’un travail conséquent, nous avons l’impression d’être à notre tour face à ces bribes de documentation que nous feuilletons, contre notre volonté, durant presque trois heures.

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Heureusement pour nous, les comédiens se démarquent par leur remarquable interprétation. Le rôle principal, celui de Carlos, est tenu par Edgar Ramirez qui incarne parfaitement l’ambigüité de son personnage, entre infâme terroriste et révolutionnaire idéaliste. C’est grâce à Edgar Ramirez que Carlos ne sombre pas dans le stéréotype, et il s’est pour cela totalement investi : en effet, on assiste durant le film à la terrible transformation d’un corps de soldat à un corps inactif depuis longtemps. Mais cette présence remarquable n’est pas suffisant pour rendre ce film à la hauteur de son sujet.

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