Cigognes et Compagnie
© Warner Bros.

[CRITIQUE] CIGOGNES ET COMPAGNIE

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CIGOGNES ET COMPAGNIE (Storks)
• Sortie : 12 octobre 2016
• Réalisation : Nicholas Stoller et Doug Sweetland
• Acteurs principaux (VF) : Florent Peyre, Bérangère Grief, Issa Doumbia
• Durée : 1h29min
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Note du rédacteur

Tel un rituel, les vacances scolaires amènent dans leur ombre une ribambelle de dessins animés qui nourriront l’imaginaire des bambins et des plus grands. Du plus indépendant aux plus attendus, les histoires parsemées d’animaux et d’humains aux jolis messages berceront ces congés de la Toussaint 2016. Parmi eux se trouve le dernier né de la Warner Bros. : CIGOGNES ET COMPAGNIE. L’histoire est simple : alors que Junior, cigogne coursier d’une entreprise de livraison de colis, s’apprête à être promu au poste de Directeur, Tulip, seule être humain de ce monde aérien, relance accidentellement la Machine à Fabriquer les Bébés et oblige Junior à effectuer sa première livraison de nouveau né. CIGOGNES ET COMPAGNIE sera donc le trajet, plein de péripéties, entre l’usine à bébés et la nouvelle maison du jeune enfant, questionnant tour à tour les normes familiales, l’amitié et la loyauté.

Photo du film CIGOGNES & COMPAGNIE
@ Warner Bros.

Vision contemporaine du mythe des cigognes, le dessin animé de la Warner Bros. est à la fois bavard, intense et d’une certaine façon épuisant. La richesse de CIGOGNES ET COMPAGNIE réside sûrement dans la faculté à mêler les récits, les personnages et les tensions. En effet, plusieurs pistes narratives forgent le noyau dur du film. Il y a bien sûr l’expédition de Junior pour acheminer le bébé, mais aussi les hésitations de Tulip, l’orpheline jamais livrée qui à l’aube de l’adolescence tend à connaitre sa famille, puis dans le monde des humains, un petit garçon lutte contre ses parents hyperbookés pour enfin recevoir un petit frère ninja. Autour de ces différentes pistes, ce sont les grands questionnements sur la filiation, la famille, le fait d’être enfant et celui d’être parent qui sont abordés, bien que parfois seulement soulignés.

CIGOGNES ET COMPAGNIE repose principalement sur la force et l’ingéniosité de ces personnages, aux caractères trempés mais aux failles profondes. Connaissant à la fois l’amitié et les désaccords, Junior et Tulipe avancent entre maladresse, humour et courage, tout en se confrontant à un voyage épique et à un nouveau-né auquel ils ne connaissent rien. Porté par la vitalité de Nicholas Stoller, connu principalement pour être un poulain de l’écurie Apatow, le scénario balance entre rhétoriques vives, répliques piquantes et discussions plus philosophiques, mais malgré tout innocentes. Ainsi, durant 1h30 parsemées de gags et d’une jolie tendresse, cigognes et humains se livrent dans un voyage initiatique forgeant l’enfance.

Véritable conte moderne, derrière ses traits d’histoire enfantine, CIGOGNES ET COMPAGNIE peut être perçu comme un plaidoyer déguisé contre les entreprises de l’envergure d’Amazon, où la rentabilité règne et étouffe les droits de ses salariés, ou d’une façon plus générale contre le sérieux et le surmenage des adultes qui amputent sur le bonheur des plus jeunes.

”Vision contemporaine du mythe des cigognes, le dessin animé de la Warner Bros. est à la fois bavard, intense et d’une certaine façon épuisant.”

Bien plus qu’un dessin animé d’automne, CIGOGNES ET COMPAGNIE apparaît comme l’élément sur lequel va se bâtir le futur du Warner Animation Group. Déjà connu pour La Grande Aventure Lego, la Warness Bros. se devait de définir, ou du moins d’affirmer, un univers et une esthétique qui lui était propre. C’est Doug Sweetland, déjà vu de nombreuses fois chez Pixar, qui s’attelle à cette responsabilité. Découle de ce travail, une image colorée mais profondément ancrée dans un univers sombre, si ce n’est dantesque, parsemé de loups aux longs crocs, rappelant étrangement la meute de hyènes du Roi Lion. Bien que se frayant un chemin dans un univers à l’image définie, ce dessin animé signé à quatre mains par Nicholas Stoller et Doug Sweetland n’arrive pas à renouveler le genre et s’installe dans un horizon déjà bien peuplé, sans jamais égalé ces prédécesseurs.

En effet, CIGOGNES ET COMPAGNIE coince. Sujet ambitieux et vaste, parler de la famille peut s’avérer être une tache périlleuse, notamment dans un contexte où les normes sociétales évoluent. Dépoussiérant d’un côté certains clichés, le film s’attache encore à certains stéréotypes, par exemple quand il est question des rôles genrés des parents. Aussi, la version française portée par Florent Peyre, Bérangère Krief et Issa Doumbia fait perdre, sûrement, à ce projet l’humour le plus subtil de la dérision – il est assez déconcertant de ne pas entendre un public d’enfants rire durant la projection. D’ailleurs, CIGOGNES ET COMPAGNIE est marqué par la fougue, les réflexes et la vitesse, mais malheureusement ce trop plein d’adrénaline empêche les plus jeunes (et les autres) de ressentir les mécanismes de la blague. Emporté par un rythme effréné, le projet de la Warner Bros. apparaît par certains côtés étouffant, ne laissant pas l’instinct et le cerveau faire corps avec le rire. Dommage.

Juliette Durand

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nana
nana
Invité.e
28 mars 2017 1 h 02 min

cygognes et compagnie est une histoire amussante et bien construit dans sa formule narrative

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