Cornelius est un vétéran du Vietnam. Il s’est depuis retiré dans un petit village où il coule des jours heureux avec sa compagne, Cornelia.
Le jour où ses amis lui donnent en cadeau une mystérieuse poudre magique, tout bascule et notre héros se retrouve contraint à l’exil.
Entre un cœur à reconquérir, un vieux sage et une invasion de patates, Cornelius va devoir retrouver sa vraie nature pour que tout rentre dans l’ordre… ou presque.Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Date de sortie : juin 2010
• Réalisé par Christophe Evrard
• Film belge
• Durée : 9 min
• Court-métrage :
Christophe Evrard, étudiant à l’Institut des Arts de Diffusion de Namur, réalise son premier court-métrage. Avec ‘Cornelius’, le jeune auteur aborde des thèmes certes universels, peut-on le lui reprocher lorsqu’il s’ingénue à mettre en scène des personnages sortis tout droit d’un univers fantasmagorique – ces formes ovoïdes exhument quelques souvenirs enfantins de Barbibule ou de Barbalala.
Serguei M. Eisenstein formulait :’ Le montage est l’art d’exprimer ou de signifier par le rapport de deux plans juxtaposés de telle sorte que cette juxtaposition fasse naître l’idée ou exprime quelque chose qui n’est contenu dans aucun des deux plans pris séparément. L’ensemble est supérieur à la somme des parties.’
Chris Evrard atteint cette notion d’ensemble par un montage des plus rigoureux, quasi-géométrique, et sur cette technicité draconienne vient se greffer les émotions enfantées par l’expressivité des sujets filmés, prouesse des plus délicates s’agissant d’animation de volumes ! Cornelius devient un ‘héros’ attachant, évoluant dans un univers truffé de références cinématographiques – du plan de Psycho, à l’ambiance éthérée ‘Kurtzienne’, jusqu’au climat explosif léonien, avec même une légère touche lynchienne d’une ‘Histoire Vraie’…
Chris Evrard, avec un budget équivalent au panier de la ménagère, accomplit la gageure de transposer un genre particulier à l’écran sans oublier de raconter une histoire, et parvient à accaparer notre regard sur ces personnages attachants, au moyen d’une mise en scène respectueuse du spectateur !
Espérons que Chris fasse partie de cette fameuse deuxième génération chère à Ermanno Olmi, cette génération qui regarde les films de la première génération de cinéastes, qui a regardé la vie et fait des films, parce que le cinéma n’existe que par ses histoires de vie, pour notre plus grand bonheur…