[critique] Dog Pound

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Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants.
Angel, 15 ans, vol de voiture avec violence.
Butch, 17 ans, agression sur un officier de probation.
Une même sentence : la prison pour délinquants juvéniles d’Enola Vale.
Arrivés au centre de détention, ils devront choisir leur camp, victime ou bourreau.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]


Date de sortie : 23 juin 2010
Réalisé par Kim Chapiron
Film américain
Avec Adam Butcher, Shane Kippel, Mateo Morales
Durée : 1h 31min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbv9wm_dog-pound-bande-annonce-hd-vost-de_shortfilms[/dailymotion]

Après un premier film qui est loin d’avoir laissé une trace indélébile dans le cinéma du genre, Kim Chapiron est revenu avec un nouveau film ressemblant sur certains aspects au premier : des jeunes dans une phase difficile, un langage fleuri et des contes sexuels pour le moins métaphoriques et divertissants. Seulement voilà, ce qui n’avait pas forcément fonctionné dans Sheitan, nous en met pleins les mirettes ici. Cru et d’une dureté à toute épreuve, Dog Pound nous entraîne dans la jungle de l’univers carcéral d’une prison pour jeunes délinquants à travers le quotidien de trois petits malfrats : David, Angel et Butch, trois âmes errantes qui vont appréhender de manière diamétralement opposée ce quotidien loin d’être de tout repos.

Premier gros point fort et première grosse surprise, Dog Pound apparaît dès les premières minutes comme un film minutieusement construit. L’atmosphère bestiale retranscrit ici gagne en puissance au fil des minutes et l’enfermement de cette jeunesse en déroute devient palpable à chaque instant. Ce qui devenait répétitif dans Sheitan et qui finissait par nous agacer sur la longueur, nous saigne à blanc ici. Toujours aussi cru et violent, Kim Chapiron a néanmoins gagné en profondeur et en professionnalisme en réussissant à mélanger des scènes d’une barbarie magnétique (notamment une scène de règlement de compte pour la moins saisissante) avec un scénario que l’on suit avec un intérêt particulier. Belle performance de ce côté-ci.

Vient ensuite le cas des acteurs. Prendre de jeunes acteurs comporte toujours un niveau risque suffisamment élevé. Vont-ils être à la hauteur ? Seront-ils suffisamment crédibles pour réussir à transmettre au public cette sensation de colère intérieure qui, plus les jours passent au sein de cet univers sensé nous stabiliser et nous « rééduquer », ne cesse de s’accroître et finit par exploser dans une scène finale d’une rare intensité. Dans leur cas, la réponse est oui. Un grand OUI même. Chacun joue son brillamment son rôle même si Adam Butcher galvanise l’écran avec ce rôle d’adolescent n’arrivant pas à contrôler ses émotions et qui part au quart de tour (c’est le moins que l’on puisse dire) à la moindre occasion. Tous arrivent à nous embarquer dans ce quotidien délicat à appréhender pour de jeunes âmes perdues et instables. Tous nous captivent et retiennent notre attention jusqu’à la toute dernière seconde. Pari amplement réussi.

Après un premier film qui a fait parler de lui mais qui avait tant de choses à se faire reprocher, Kim Chapiron a eu l’intelligence d’attendre de trouver son sujet pour revenir sur le devant de la scène. Attente longue pour ceux qui le suivirent dès le début mais bienfaitrice puisque ce Dog Pound n’est pas le malheureux pétard mouillé auquel on pouvait s’attendre au début, bien au contraire. Dog Pound est un très bon métrage sur l‘univers carcéral qui dépeint avec brio le quotidien des deux camps. D’un côté apparaissent les faiblesses et les limites d’une société qui préfèrent engendrer des parias plutôt que de réellement les aider et de l’autre les tentatives de réhabilitation qui s’enchainent mais qui n’aboutissent à rien. Au fond, Kim Chapiron prétend que nous sommes tous des chiens en devenir et d’un certain côté il n’a probablement pas entièrement tort. Beware of the sleeping dog !

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nac
nac
Invité.e
12 juillet 2010 18 h 14 min

Agréablement surpris par ce film finalement pas si violent.Enfin un film où les matons ne sont pas de simples brutes sans scrupules mais des êtres humains normaux! J’ai aimé que malgré la violence de la prison, il y ait aussi de bons moments (le fantasme de Davis…).

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