LA NUIT DE LA SAINT-JEAN

[CRITIQUE DVD] LA NUIT DE LA SAINT-JEAN (1935)

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Mise en scène
7
Scénario
8
Casting
8
Photographie
7
Modernité
8
Note des lecteurs0 Note
0
7.6
Note du rédacteur

Dans LA NUIT DE LA SAINT-JEAN, si Ingrid Bergman dispose d’un rôle plus conséquent que dans Les Swedenhielm, son précédent film lui aussi sorti en 1935, elle reste néanmoins encore reléguée à un second rôle féminin. C’est l’actrice Karin Kavli (ou Carlsson), depuis plus longtemps dans le métier, qui obtient le rôle principal – bien qu’en terme de présence à l’écran leurs deux rôles soient à peu près similaires. La différence vient finalement du caractère de leurs personnages respectifs. Une jeune fille douce et simple pour Bergman, une femme mûre et torturée pour Kavli. Celle-ci interprète l’épouse de Johan, le directeur d’un journal. Leur couple bat de l’aile tandis que le personnage de Karin Kavli désire profiter encore de la vie et s’amuser, plutôt que de fonder une famille. Leur relation s’effiloche davantage lorsqu’elle tombe enceinte et décide d’avorter. Un décision radicale qui amène Johan à se tourner vers Lena (Ingrid Bergman), son assistante secrètement amoureuse de lui.

Par sa manière d’aborder le thème de l’avortement, LA NUIT DE LA SAINT-JEAN s’avère particulièrement moderne. Dès les années 1930, la Suède a abordé cette question. La loi d’octobre 1939 établira par la suite certaines règles pour l’interruption d’une grossesse. Si le film ne se montre ni pour, ni contre ce droit, il met surtout en avant la baisse importante de la natalité en Suède à l’époque – liée à l’avortement donc – et les raisons éventuelles. A savoir, ici, une absence d’amour véritable dans les couples.

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Cette absence d’amour sera la première phrase prononcée par le directeur Johan devant sa femme et leur relation s’en ressent alors, prenant un tour conflictuel. Celle-ci, pour le moins antipathique, s’éloigne de son mari et le pousse en quelque sorte dans les bras d’Ingrid Bergman. Une femme qui l’aime passionnément et qui lui correspond davantage. A la voir ravie de changer la couche de son jeune neveu, et lui désireux de devenir père, détruit par la décision de sa femme, on devine assez vite la suite. Derrière leur relation, le film porte un regard sur la famille, montrant la joie et le bonheur que peut procurer la naissance d’un enfant (du moins du côté de la classe plutôt aisée). Mais le plus étonnant dans LA NUIT DE LA SAINT-JEAN reste l’opposition entre Johan et sa femme. Soit, un homme prêt à être père et une femme qui refuse catégoriquement de devenir mère pour profiter encore de sa vie. Un discours à l’opposé de ce qui se pense (et pas seulement en Suède) dans les années 1930, 1940, 1950…et encore aujourd’hui. Aussi bien dans un cinéma contemporain que dans la société actuelle qui tendent à catégoriser hommes et femmes dans des clichés idiots ; comme quoi toutes les femmes voudraient être mère et les hommes seraient lâches et frileux devant la paternité.

« Par sa manière d’aborder le thème de l’avortement, LA NUIT DE LA SAINT-JEAN s’avère particulièrement moderne. »

Sous la direction de Gustaf Edgren le film se montre en ce sens pertinent et cohérent. Le réalisateur va à l’essentiel, par un montage parfois rapide et révèle un scénario (co-écrit avec Oscar Rydqvist) judicieux. Une intrigue forte de rebondissements liés à des situations de malentendus.
De son côté, Ingrid Bergman fait un véritable bond dans son jeu en terme de présence. Capable de passer d’une émotion à une autre en un instant, par un simple regard ou une expression. Dans LA NUIT DE LA SAINT-JEAN elle apparaît déjà très proche de ce qu’elle proposera dans ses plus grands rôles. Avec l’acteur Victor Sjöstrom, l’un des acteurs les plus réputés depuis le début des années 1910, qui interprète son père, elle se montre attendrissante et crée une relation touchante. Avec Lars Hanson, grande figure du théâtre et du cinéma, qui interprète Johan, elle joue les amoureuses, retenant son émotion et ses sentiments envers un homme marié. Bien qu’on ressente encore un certain manque de confiance dans ses postures, Ingrid Bergman est déjà un symbole d’élégance, radieuse dans ses tenues raffinées et émouvante dans son interprétation.

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+ Coffret Ingrid Bergman – Période suédoise

+ Le Conte du pont au moine (1935)
+ Les Swedenhielm (1935)
+ La Nuit de la Saint-Jean (1935)
+ Intermezzo (1936)
+ Dollar (1938)
+ Un visage de femme (1938)
+ Une seule nuit (1939)
+ Quand la chair est faible (1940)

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[divider]INFORMATIONS[/divider]

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la nuit de saint jean

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Titre original : Valborgsmässoafton
Réalisation : Gustaf Edgren
Scénario : Gustaf Edgren, Oscar Rydqvist
Acteurs principaux : Ingrid Bergman, Lars Hanson, Victor Sjöstrom
Pays d’origine : Suède
Sortie : 1935 – sortie DVD 4 novembre 2015
Durée : 1h15
Editeur : M6 Vidéo
Synopsis : Le mariage de Johan bat de l’aile, sa femme ne désirant pas d’enfant. Il décide d’emmener dîner sa secrétaire, Lena, tandis que son épouse part en cachette se faire avorter illégalement, sans lui en avoir parlé.
Nombre de disque(s) : 1 (en coffret 9 DVD)
Format image : 1.37 – compatible 16/9 – DVD 5 – PAL
Couleur : noir et blanc remasterisé
Format son : Version originale 2.0
Sous-titres : Français
Compléments :

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