Photo du film EVIL DEAD
© Metropolitan Filmexport

EVIL DEAD de Fede Alvarez

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Mise en scène
9.4
Scénario
8.4
Dialogues
7.1
Casting
8.5
Note des lecteurs0 Note
0
8.4

Il y a 30 ans, un jeune diplômé d’université sortait un film d’horreur. Son nom ? Sam Raimi. Son film ? Evil Dead. Rappelons que ce film est un grand hommage au cinéma d’horreur. Le film est effrayant comme il faut, pas de trop, le tout servi dans une virtuosité propre à Sam Raimi. Et le reste est complètement fou, au point de passer un grand moment de défoulement. Ce film, avec le fameux Bruce Campbell, a propulsé Sam Raimi dans la cour des grands. Et ce sont ces derniers qui ont produit ce remake, en allant pêcher un jeune cinéaste uruguayen du nom de Fede Alvarez (qui s’avère être un grand fan de Sam Raimi).

Ce qu’on peut dire tout de suite, c’est que Fede Alvarez marche dans les pas de son idole. On a juste besoin de la scène d’introduction pour le comprendre, et le show final également. Fede Alvarez reprend l’idée de base de l’époque, afin de la retravailler. De plus, il faut savoir que ce projet de remake (on devrait plutôt dire reboot, car il y aura une suite et juste le principe est similaire) a été initié par Sam Raimi himself. Donc les fans de la première heure de Sam Raimi et de Evil Dead n’ont pas de soucis à se faire, les autres peuvent juste se demander ce que cela va donner.

Dans cette première scène, une demoiselle marchant doucement, d’un pas lourd, du sang coulant de sa main droite, avec le visage crasseux et noir. Voilà que le ton est donné. Mais surtout, la fameuse équipe, composée notamment de Sam Raimi, ont décidé de donner un sens à l’angoisse et un sens au pourquoi du comment les jeunes viennent à la cabane. L’une d’entre eux est une droguée, et ses amis (ainsi que son frère) l’amènent passer des vacances dans cette cabane perdue dans les bois pour l’aider à se ressaisir. En vain, elle craquera. Mais là n’est pas le plus important.

Photo du film EVIL DEAD
© Metropolitan Filmexport

Même si on a un sens à l’histoire, on a surtout un sens aux doutes des personnages. Dans la première partie, on a des jeunes qui croient à un virus, ou tout simplement que Mia (la jeune droguée) est devenue folle à cause du manque. Pendant que les personnages ne voient rien venir, le célèbre Necronomicon est ouvert puis lu par l’un des personnages. Les morts-vivants sont réveillés, ainsi que le démon qui dormait paisiblement sous terre. Alors que ceux qui connaissent l’histoire d’origine (ayant vu la bande annonce, les fans de la première heure) sont dans l’angoisse, Fede Alvarez décide de préparer ses spectateurs à ce qui arrive dans les scènes suivantes.

En effet, on a le droit à un film prévisible. Tout ce qui arrive, on le sait. Parce que le film nous a préparé à cela, tout nous a été expliqué, même avec des « non, ça ne fait qu’empirer » ou des « tu crois que ça va aller ? ». Mais ce film n’est pas un film pour faire peur. Comme c’était dit dans la campagne publicitaire, c’est un film gore, à tel point qu’il peut être effrayant pour certains. Si nous sommes préparé aux choses terribles qui arrivent, c’est pour mieux nous mettre à l’aise pour ensuite que l’on se recroqueville dans notre siège. Exactement comme la trilogie d’origine ou comme le Jusqu’en Enfer de Sam Raimi (2009), ce film est un grand train fantôme où nous sommes à l’aise un moment pour mieux nous angoisser ensuite (Fede Alvarez évite magistralement l’utilisation en cascade de jump scares).

Passé ce train fantôme, Fede Alvarez nous offre enfin ce que l’on attend avec Evil Dead : du gore à volonté. La deuxième partie est un festival de sensations et de situations gore où tout le monde se fait plaisir. Fede Alvarez prend un plaisir fou à maltraiter et humilier ses personnages, comme Sam Raimi doit s’éclater à voir tant de sang gicler, tant d’objets coupants, tant de haine et d’envie de tuer. Et encore une fois, pas besoin de s’attacher aux personnages dans cette partie, car on s’en fiche complètement d’eux. C’est néanmoins pour cela qu’ils ne sont pas tellement approfondis (à noter qu’il n’y a pas de bimbo, d’intellectuel, de gros bras, … comme dans La Cabane dans les Bois ou Scream). Pas besoin que les acteurs soient bons (dans la saga d’origine, c’était surjoué mais relativement très cool), la seule préoccupation est la surenchère de situations gore. Et Evil Dead ne veut pas que le spectateur se demande si tel ou tel personnage va survivre, le film veut toujours qu’on se demande à quel point on verra des personnages charcutées.

Dans la dernière partie, on retrouve toute l’énergie et le caractère des Evil Dead d’origine. Ce duel final envoie toute l’énergie d’une équipe qui s’amuse. Plus question de se poser une minute, on met les gaz à fond et on déroule le rouleau compresseur. Cette fin est d’un rythme incroyable, où nous avons pas le temps de souffler. Même si la fin nous confirme la future existence d’une suite, nous avons tout de même un show final d’une intensité étonnante. Les acteurs et le réalisateur se donnent corps et âme dans cette conclusion. Il ne faut pas oublier que cette fois-ci, on ne prend pas en compte le second degré. Le film se prend tout le temps au premier degré, et c’est son honnêteté et sa croyance dans le gore absolu qui fait son charme.

Photo du film EVIL DEAD
© Metropolitan Filmexport

En ce qui concerne l’esthétique du film, nous avons le droit ici à une photographie qui convient un peu mieux à un film d’horreur que les films d’origine (même si c’était déjà magnifique). La noirceur du récit a été accentuée, les personnages ne sont pas mis en valeur, on insiste sur les couleurs vives pour les objets de la mort. Et surtout, Fede Alvarez aime nous rappeler que nous sommes dans la célèbre cabane de Evil Dead. Et ce n’est pas sans relever non plus que ce film, dans ses situations gores, est en majorité une revisite totale des plus grandes scènes des films d’origine (la scène avec les branches des arbres, celui/celle qui se coupe le bras, le démon enfermé dans la cave, …), ce qui fait de ce film un mix des deux premiers films.

« Alvarez livre une œuvre très honnête, avec un grand coeur et rendant hommage à Sam Raimi dans un festival gore et une angoisse intéressante. »

De plus, Fede Alvarez offre une nouvelle vision de ce classique du genre horrifique. Sam Raimi y prônait l’immersion totale, mais ici Fede Alvarez a décidé de la réduire. Il le fait à sa manière, rendant les mouvements de caméra plus lents lors des surprises, ou plus durs quand il s’agit de donner un supplément d’angoisse. On n’accompagnera jamais les personnages tout au long de leur cauchemar, mais on sera les spectateurs d’un cinéaste qui sait créer une ambiance particulière et servir un spectacle gore. Spectacle gore évitant de reprendre tout le côté comique que peut provoquer les films d’origine. Tout simplement parce que, désormais, les moyens de faire du bon maquillage sont là. Cela n’a pas empêché Fede Alvarez de vouloir tourner tout son film en 35mm, donc aucun effet spécial en numérique. Tout est fait maison. Même si quelques rires peuvent apparaître de temps en temps, c’est justement envers la surenchère de gore. Nous sommes en quelque sorte devant un nouvel opéra de la terreur.

La seule chose qui peut manquer à ce film, c’est bien la présence d’un personnage tel que Ash dans la série d’origine. Sa personnalité, son caractère, son côté héros malgré lui, sa carrure, sa démarche, etc. Il restera à jamais l’atout essentiel des Evil Dead d’origine. Mais on sera vite consolé par les quelques clins d’oeil mis à notre disposition dans le film. Les fans de la saga d’origine et les fans de Sam Raimi reconnaîtront vite la célèbre Oldsmobile Delta 88 Jaune (c’est une voiture) de Sam Raimi, qui apparaissait dans les films originaux et dans pratiquement tous les films de ce-dernier. Ensuite, quand le fameux livre des morts est lu, il y a un dessin avec une tête de chèvre sur l’une des pages (voir le film Jusqu’en Enfer). La scène où le sang remplace l’eau dans la pluie battante, on peut y voir la fabuleuse scène du cimetière de Jusqu’en Enfer. Il y a également l’apparition de la tronçonneuse, objet mythique de la saga d’origine.

Teddy Devisme

D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?

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Affiche du film EVIL DEAD
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Titre original : Evil dead
Réalisation : Fede Alvarez
Scénario : Fede Alvarez, Rodo Sayagues Mendez
Acteurs principaux : Jane Levy, Shiloh Fernandez, Jessica Lucas, Lou Taylor Pucci, Elizabeth Blackmore
Pays d’origine : U.S.A
Sortie : 1er mai 2013
Durée : 1h31min
Distributeur : Metropolitan Filmexport
Synopsis : Mia a déjà connu pas mal de galères dans sa vie, et elle est décidée à en finir une bonne fois pour toutes avec ses addictions. Pour réussir à se sevrer de tout, elle demande à son frère David, sa petite amie Natalie et deux amis d’enfance, Olivia et Eric, de l’accompagner dans la cabane familiale perdue au fond des bois. Dans la cabane isolée, les jeunes gens découvrent un étrange autel, et surtout un livre très ancien, dont Eric commet l’erreur de lire un passage à haute voix. Les plus épouvantables des forces vont se déchaîner sur eux…

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