INCEPTION

INCEPTION, tissage de liens – Critique

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Le scénario du réalisateur Christopher Nolan a le mérite d’être complexe sans être compliqué : on comprend très aisément les concepts liés à la navigation dans les rêves, les motivations de Cobb et le rôle de chacun des membres de son équipe. Et ce, sans verser dans une simplification à outrance qui aurait vidé ce film de tout son sens. L’univers SF développé dans ce film est léger et s’imbrique parfaitement au monde contemporain. Si les problématiques évoquées ne sont pas sans rappeler Matrix par moment, point d’informatique trop invasive : l’esprit est le terrain de jeu du réalisateur, pas la machine.

Niveau réalisation d’ailleurs, Nolan prouve sa maîtrise tant en terme de gestion de l’action avec des scènes de combat ou de poursuite bien dosées, pas trop longues mais bien rythmées, qu’avec les scènes plus contemplatives ou explicatives (les flash-backs par exemple). L’équilibre du film est très bon : on ne s’ennuie pas une minute malgré une durée de 2h28. A titre de comparaison, le rythme est encore mieux géré dans INCEPTION que dans les 2 Batman de Nolan (Batman Begins et The Dark Knight) où parfois de légères longueurs se faisaient encore sentir.

La distribution est efficace. Leonardo DiCaprio incarne totalement Dom Cobb tant en terme d’homme d’action qu’en homme blessé et hanté par ses démons, et reste crédible de bout en bout. Marion Cotillard est également au niveau de sa notoriété : à part peut-être ses participations à certaines scènes d’action, on la sent plus à l’aise sur la fibre dramatique. Le reste du casting est au niveau mais plus effacé, notamment Joseph Gordon-Levitt et Ken Watanabe. Le point faible de la distribution est sans doute Ellen Page, beaucoup trop lisse dans son rôle d’Ariane l’architecte, malgré l’importance de son rôle dans le scénario.

Outre l’histoire racontée, on remarquera aisément que le thème de l’opposition entre la réalité et le monde du rêve (virtuel ?) est au centre des préoccupations de Nolan dans ce film et le traitement de celui-ci (notamment l’immensité de l’irréel) n’est pas sans rappeler Matrix évidemment, mais également (et surtout, en mon sens) Dark City. Les concepts SF développés et la thématique sont relativement simples dans les 2 cas mais aussi décortiqués et magnifiés par une réalisation et des effets visuels grandioses.

Bref, ce film est ENFIN le film de SF que beaucoup attendait depuis que la mode des suites et des adaptations d’autres médias occupe la majorité des écrans de cinéma. Christopher Nolan nous livre ici un film intelligent, cohérent et accessible. On ne s’ennuie pas et on sort de la salle avec l’esprit non pas vidé comme avec certains blockbusters, mais plutôt occupé à tisser des liens entre les concepts imaginaires du film et notre réalité. Et tout cela est bien réel.

Eric

Note des lecteurs1 Note
3.5

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Rédacteur depuis le 21.02.2010

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Note finale

  1. Enfin une bonne critique de ce film, j’en pouvais plus des articles ou la seule préoccupation est de savoir si la toupie va s’arreter ou pas, ce qui (pour moi) n’est qu’un gentil clin d’oeil du réalisateur pour introduire un « Et si .. ?? ».

    Tres bonne critique en tout cas pour ce tres bon film, j’aime beaucoup le parallelisme avec Dark City.

  2. @lulune, mouais, on peut dire que, dans une certaine mesure, Godard fait des films intellos ; Bergman fait des films intellos ; mais Nolan, non, ce sont des thrillers bien ficelés.

  3. C’est le film de l’été, il tient en haleine de bout en bout, tout les acteurs sont excellent (même Ellen Page). Malgré le rythme assez effréné du film, Nolan a su montrer tout ce qu’il fallait pour comprendre le film sans se perdre comme dans Matrix.

  4. C’est LE film de l’été. je l’ai vu hier et ça m’a rappelé les cours de philo au lycée mais aussi James Bond, Matrix et Memento. Leo Dicaprio m’a surpris dans Shutter Island mais dans Inception, il est meilleur. Que pensez vous de la film du film. Est-ce le monde réel? Bizarre que les enfants n’ont pas grandi ! Non ?

    1. !! ATTENTION SPOILERS !! C’est bien le monde réel à la fin. D’une la toupie commence à vaciller lors du dernier plan – alors qu’elle ne vacille pas d’un poil lors d’un rêve – et puis Cobb porte une bague à chaque fois qu’il rêve. Or, dans la scène finale, pas de bague.

  5. @Eric, je te trouve un peu sévère pour l’introduction, elle joue parfaitement la personne émerveillée et prête à apprendre. Par contre, sur le final, effectivement elle est un peu effacée mais la substance scénaristique de son personnage à ce stade ne lui offre pas vraiment de chance de s’exprimer.

  6. La seule scène où j’ai bien aimé Ellen Page dans ce film, c’est lorsqu’elle se faufile dans le rêve de Cobb. Par contre, tant son introduction que sa dernière intervention lors de la confrontation finale Cobb/Mall me semblent sans substance. J’aime bien l’actrice mais là, j’ai pas accroché. Justement à cause de son rôle théoriquement plus important.

  7. Bonne critique en effet, mais je vais prendre la défense d’Ellen Page : elle représente l’équilibre parfait avec la réalité et les émotions humaines (tous les autres personnages, hormis Fischer Jr., ne sont que des pions à la mission bien précise) ; premièrement, sa fascination pour ce que lui présente Dom Cobb est palpable (tout se joue dans son regard, c’est exquis) et deuxièmement, c’est le seul personnage qui va chercher à la fois à comprendre Cobb (ce qu’Arthur semble faire aussi) et à l’aider. A nouveau, Page délivre un jeu en finesse où tout passe par le regard et le timbre de sa voix. Non, pour moi, Ellen Page confirme tout simplement son talent ici et les scènes DiCaprio/Page sont mes préférées.