KILL YOUR FRIENDS
© Well Go USA Entertainment

[CRITIQUE] KILL YOUR FRIENDS

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Mise en scène
7
Scénario
6
Casting
8
Photographie
6
Musique
8
Note des lecteurs0 Note
0
7
Note du rédacteur

A la base de KILL YOUR FRIENDS, il y a le roman éponyme de John Niven (publié en 2008) qui s’inspire de ses dix années en tant que producteur musical pour la compagnie phonographique indépendante London Record durant les années 1990. Niven dépeignait dans son livre un monde cruel, cupide et sans pitié. Peut-être la dernière grande période avant la crise qui touche depuis une dizaine d’années le monde de la musique, où l’argent coulait à flot (ou du moins où l’on tentait de parier sur des artistes) avec son lot de drogue, d’alcool et de sexe. Tous ces ingrédients de violence et d’immoralité se retrouvent dans l’adaptation cinématographique proposée par Owen Harris et dont Niven a écrit le scénario. Le résultat, une comédie satirique à l’anglaise portée avec brio par Nicholas Hoult.

Londres, 1997. Les groupes pop comme Blur, Oasis et Radiohead règnent en maîtres sur les ondes. Steven Stelfox, 27 ans, producteur de musique et chasseur de talents, écrase tout sur son chemin. Poussé par sa cupidité, son ambition et une quantité inhumaine de drogues, il recherche le prochain tube. C’est l’époque d’un business où les carrières se font et se défont. A mesure que les tubes se font plus rares, il tente désespérément de sauver sa carrière.

Photo du film KILL YOUR FRIENDS
© Well Go USA Entertainment

Pour nous raconter les aventures de Steven Stelfox, le réalisateur Owen Harris – qui jusque là avait surtout réalisé des épisodes de séries comme Misfits, Black Mirror ou Journal intime d’une call girl – a opté pour un style pur british, marqué par son humour noir, sa capacité à nous faire rire devant les pires horreurs. Cela grâce avant tout à une réalisation portée sur la rupture du Quatrième mur. Un type de mise en scène qui consiste à faire s’adresser un ou plusieurs protagonistes du film directement à la caméra et au spectateur. Du déjà vu qui reste toujours aussi efficace et jouissif. En effet bien que beaucoup d’autres l’aient utilisé dans le passé (David Fincher avec Fight Club, Stephen Frears dans High Fidelity, autre film avec le monde de la musique en toile de fond ou encore Woody Allen à plusieurs reprises), devant KILL YOUR FRIENDS on pense d’abord à la série House of Cards. Car il y a chez Steven quelque chose de Frank Underwood (Kevin Spacey). Un personnage prêt à tout pour gravir les échelons de la politique et qui ne fait preuve d’aucune pitié ou de moralité. Évidemment si la série de David Fincher tant vers le drame politique, KILL YOUR FRIENDS adopte un ton bien plus comique et délirant. Ici, Steven n’a qu’un but, atteindre les sommets de son label et obtenir la place du manager artistique. Il n’est pas question de musique pour lui, ni même de talent. D’ailleurs « personne n’y connaît rien en musique dans ce milieu ». L’objectif est uniquement de trouver ce qui va marcher. Ce que le public est prêt à gober en masse sans se soucier qu’il y ait de la qualité ou non derrière. Principe des produits formatés. En cela on se dirigerait également vers Le Loup de Wall Street (2013) dont les explications sur le fonctionnement de la bourse feraient ici écho. Sans oublier l’esprit rock et excessif de Scorsese – il s’attaquera d’ailleurs prochainement à la musique dans les années 1970 avec sa série Vinyl – que l’on retrouve (à moindre mesure évidemment) dans KILL YOUR FRIENDS.

« KILL YOUR FRIENDS est génialement amoral, cynique, sanglant et sans pitié. Il en ressort tout de même un ensemble assez convenu. »

Prenez un groupe de cinq filles, donnez leurs le style adéquat, inventez une chorégraphie et faites chanter quelqu’un d’autre à leur place, et pour quelques dizaines de milliers de livres vous avez les nouvelles Spice Girls. C’est ainsi que l’excellent Nicholas Hoult (interprète de Steven) nous explique de manière aussi charmante qu’antipathique comment fonctionne ce monde – en soi pas si éloigné que cela de la réalité. L’acteur est tout simplement génial en pourriture ultime, capable de tous les mauvais coups pour arriver à ses fins – comme de tenter de provoquer une overdose à un collègue –, et cachant derrière des sourires un véritable dénigrement pour toute personne de son entourage : à savoir uniquement des collègues, pas d’amis ou de famille.
Seulement Steven n’a clairement pas le contrôle de la situation comme un Underwood. Rapidement les choses dégénèrent pour lui. Enchaînant les mauvaises décisions, il fera tout pour remonter la pente et se sortir d’une enquête policière dont il fait l’objet, des menaces de chantage de son assistante Rebecca (intéressante Georgia King qu’on reverra certainement), ou ses mauvais choix avec les artistes. Car oui, n’oublions pas qu’il s’agit de musique. Nous sommes en 1997, tout le monde cherche à mettre la main sur le nouveau groupe de filles qui pourra surfer sur la vague girl power des Spice Girl, sur le groupe de Britpop qui pourra concurrencer Blur et Oasis ou encore sur un bon petit groupe indé pas trop cher mais sur le point d’exploser et qui attend qu’un gros label lui mette la main dessus pour lui aspirer toute son énergie avant de le jeter dans l’oubli.

Photo du film KILL YOUR FRIENDS
© Well Go USA Entertainment

Un bien joli monde que celui de la musique, fait de mensonges, de drogues et d’orgies. On retrouve dans le film, en toute logique, les principaux groupes ayant marqué cette époque dans une bande originale efficace et éclectique (Blur, Oasis, The Prodigy, The Chemical Brothers, Radiohead…). Bien que celle-ci soit utilisée souvent à bon escient et en adéquation avec la mise en scène (important travail de montage), elle reste à l’image de l’ensemble du film. Assez attendue et peu audacieuse. Certes KILL YOUR FRIENDS est génialement amoral, cynique, sanglant et sans pitié, il en ressort tout de même un ensemble assez convenu. Pas de réels défauts, des acteurs tous très convaincants et des passages aussi affreux qu’à mourir de rire. Seulement avec son scénario un peu faiblard et qui se contente de peu, une certaine lassitude se fait ressentir face au contenu réel du film et son manque d’aboutissement.

LES SORTIES DU 2 DÉCEMBRE 2015

LE PONT DES ESPIONS, BABYSITTING 2, MIA MADRE, MARGUERITE ET JULIEN, LE PROPHETE, THE THING (Carpenter, 1982) …

[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first]

Affiche du film KILL YOUR FRIENDS

[/column]

[column size=one_half position=last ]

Titre original : Kill Your Friends
Réalisation : Owen Harris
Scénario : John Niven
Acteurs principaux : Nicholas Hoult, Craig Roberts, James Corden
Pays d’origine : U.K
Sortie : 2 décembre 2015
Durée : 1h43min
Distributeur : Chrysalis Films
Synopsis : Londres, 1997. Les groupes pop comme Blur, Oasis et Radiohead règnent en maîtres sur les ondes. Steven Stelfox, 27 ans, producteur de musique et chasseur de talents, écrase tout sur son chemin. Poussé par sa cupidité, son ambition et une quantité inhumaine de drogues, il recherche le prochain tube. C’est l’époque d’un business où les carrières se font et se défont. A mesure que les tubes se font plus rares, il tente de désespérément de sauver sa carrière.

[/column]

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

http://www.dailymotion.com/video/x3bh8jk_kill-your-friends-bande-annonce-vost_shortfilms

Nos dernières bandes-annonces

Rédacteur

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale