KINGSMAN
© 20th Century Fox

KINGSMAN : SERVICES SECRETS, jubilatoire – Critique

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Il faudrait être sur une autre planète pour être passé à côté du succès des films d’espion. Jason Bourne, James Bond ou plus récemment Jack Ryan, les héros de l’ombre ont la côte. Pourtant les fans de la première heure regrettent la légèreté des premiers James Bond. Depuis Batman Begins la tendance est au sérieux, au noir voire même au franchement morose. KINGSMAN arrive au moment parfait pour inverser la donne. L’univers déjanté, ultra violent et délicieusement léger de Matthew Vaughn nous offre le film le plus divertissant de ce début d’année.

Il faut dire que Matthew Vaughn a de la matière. Adapté de l’éponyme comics de Mark Millar (Kick ass) et Dave Gibbons (Watchmen), KINGSMAN est tiré de l’esprit des meilleurs scénaristes. Et le meilleur, dans ce film, c’est Harry Hart incarné par Colin Firth. Gentleman, aussi bien versé dans les coupes de costumes et dans la bienséance – comme il le dit lui même : « manners maketh man » – que dans les armes hyper-sophistiquées, Harry Hart est l’archétype de l’agent secret britannique.

Sauvé il y a des années par le père du héros, Gary “Eggsy” Unwin (Taron Egerton), il a promis de payer sa dette si Eggsy avait, un jour, besoin de lui. Lorsqu’enfin Eggsy le contacte, un des Kingsmen, nom de code Lancelot, vient d’être tué et doit être remplacé. Harry décide de prendre sous son aile ce jeune homme et d’épauler sa candidature à la place de Lancelot. Ce n’est pourtant pas gagné car Eggsy a passé plus de temps à abandonner tout ce qu’il a entrepris qu’à réussir dans la vie. Insolent, voyou, il est à l’opposé des autres candidats, plutôt sortis d’Oxford, et c’est une chance inespérée pour lui. Il ne la laisse pas passer et s’embarque dans une série d’épreuves, à la Divergente, pour devenir le nouveau Lancelot. Comme Eliza dans My Fair Lady, encore un clin d’œil glissé dans le film, Eggsy doit s’adapter et se transformer en parfait gentleman.

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L’histoire aurait pu tourner uniquement autour de ses 12 jeunes subissant un entrainement draconien, ça n’aurait pas été le premier du genre (Divergente, Hunger games ou Ender games). Mais KINGSMAN est un film d’espion et on y retrouve tous les éléments du genre : le méchant mégalomaniaque aux sombres plans, joué par Samuel L. Jackson, la séduisante méchante aux talons aiguisés, digne de Xenia Onatopp dans Golden Eye, et une intrigue sur fond écologique.

Plus que le scénario ce sont les prouesses visuelles et les dialogues qui sont le fondement de ce film. KINGSMAN n’est pas un film compliqué, au scénario pointu et recherché. C’est un popcorn movie. Et dans cette catégorie, KINGSMAN remporte la palme haut la main. Vaughn nous emporte dans sa folie l’espace de deux heures. L’action s’enchaine au rythme enlevé de la bande son, qui n’hésite pas à accompagner certaines actions de disco comme de dubstep. Les scènes les plus violentes sont hyper stylisées, à la limite du dessin animé, et sont assez irréelles pour passer au statut d’œuvres d’arts. La scène qui marquera les esprits est évidemment celle de l’église américaine qui choque par sa brutalité presque poétique. C’est un véritable carnage, si inattendu et si immoral qu’il en devient jouissif.

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Justement, KINGSMAN est jubilatoire parce que tout y est exagéré et décalé. Vaughn oscille entre l’hilarant et le grotesque. On peut prendre l’exemple de la rencontre entre Harry Hart et Valentine (Samuel L. Jackson) autour d’un diner très chic dans une demeure somptueuse où les cloches en argent recèlent… des Big Mac ! Les sujets sérieux abordés, comme la lutte des classes ou l’écologie, sont traités avec une dérision qui pourrait être déplacée si elle n’était pas si volontaire. Eggsy, qui est l’emblème de l’ascension sociale, est dépeint d’une façon radicalement différente de celle de ses pairs. Valentine, qui a également su s’élever socialement grâce à son génie, est tombé dans le piège de la corruption, caractéristique indissociable de la classe »supérieure » si l’on en croit le film. Au fond, seul Harry Hart a compris ce qui fait réellement un gentleman, ce n’est pas sa naissance mais ses manières et, tout aussi important, la façon dont il s’habille.

KINGSMAN est jubilatoire parce que tout y est exagéré et décalé.

Pour soutenir cet univers improbable, le casting devait être excellent. Et il ne déçoit pas. Colin Firth est magistral dans son rôle d’agent secret gentleman, il porte à lui seul toute l’élégance du film. Et quel bonheur de le voir dans des scènes d’actions ! Le jeune Taron Egerton tient bien son rôle mais c’est Samuel L. Jackson qui remporte la palme de l’excentricité dans son personnage de millionnaire mégalomaniaque. On ne peut s’empêcher de rire dès qu’il prend la parole. Michael Caine, en leader des Kingsman, Mark Strong, en coach des jeunes recrues ou encore Mark Hammil, en scientifique environnemental, ajoutent chacun leur patte sur leur personnage.

Au final, KINGSMAN est un film ancré dans son époque, bourré de références cinématographiques et de clins d’œil qui raviront les cinéphiles. Entre flegme britannique et exubérance américaine, c’est un ovni qui arrive au bon moment.

Note des lecteurs18 Notes
4

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Note finale

  1. C’est bizarre on parle pas d’un personnage, et pourtant il se fait bcp bcp remarquer, quelle rage jalouse !!L’univers emprunte à Tarentino , évidement c’est éludé. Non je pense que c’est tres tres recherché, bien ficelé, les gamins qui s’oxygène presque à la chicha,l’histoire se déroule sans prévisibilité,une peinture sociale cru en trame de fond,des dialogues aux oignons.. non les fines bouches d’ici devraient l’etre avec nos sempiternelles daubes francaises qui reposent sur un joli fion bien garni et des histoires à la noix, depuis 40 ans

  2. C’est bizarre on parle pas d’un personnage, et pourtant il se fait bcp bcp remarquer, quelle rage jalouse !!L’univers emprunte à Tarentino , évidement c’est éludé. Non je pense que c’est tres tres recherché, bien ficelé, les gamins qui s’oxygène presque à la chicha,l’histoire se déroule sans prévisibilité,une peinture sociale cru en trame de fond,des dialogues aux oignons.. non les fines bouches d’ici devraient l’etre avec nos sempiternelles daubes francaises qui reposent sur un joli fion bien garni et des histoires à la noix, depuis 40 ans