[critique] Krach

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Trader dans une grande banque new-yorkaise, Erwan mise, joue et gagne. Mais il en veut plus, toujours plus. Lorsqu’il tombe sur un article consacré à la climatologie dans une revue scientifique, il a l’intuition d’une corrélation entre les variations climatiques et le flux boursiers. Persuadé d’avoir mis la main sur la formule magique qui fera de lui le maître des marchés financiers, il persuade Sybille, la scientifique auteur de l’article, de modéliser sa vision et de créer un « hedge fund ». D’abord réticente, celle-ci se laisse convaincre de le suivre. Erwan finit par se prendre à un jeu où tous les coups sont permis…

Note de l’Auteur

[rating:4/10]

Date de sortie : 1er septembre 2010
Réalisé par Fabrice Genestal
Film français
Avec Gilles Lellouche, Charles Berling, Vahina Giocante, Michael Madsen, Lisa Ray
Durée : 1h27min
Bande-Annonce :

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La perte de vitesse de notre société inspire des films tels que Krach. La gloutonnerie des spéculateurs en bourse y est montrée et condamnée. Les dégâts d’un système économique voisin des jeux de hasard n’avaient, somme toute, rien d’imprévisibles. Le cinéma peut se charger de faire un constat d’incivisme.

Erwan Kermor est un trader français que le grand cobra de la finance new-yorkaise fascine. Il tente sa chance à Wall Street, moins pour le gain que pour l’adrénaline du joueur de poker. Un brin mystique, il repère un lien entre les variations du climat et le cours des marchés. Aidé d’une compatriote climatologue, le trader druidique va mettre en place une formule inédite de prédiction boursière, faîte pour lui ouvrir la caverne aux dollars. Bouleversé par ses premiers succès, Erwan se lance tête baissée dans la course au profit, une ombre de catastrophe au-dessus de sa main heureuse…

Version moderne du mythe d’Icare, Krach brosse le portrait d’un héros positif, élancé contre ses propres limites, optimiste, contagieux. Le réalisateur Fabrice Genestal nous dit que le trop plein d’audace et l’amour effréné du gain facile conduisent à la ruine. Nous devons réfléchir là-dessus. Or, ce qui apparaît le plus important dans cette satire est la tragédie personnelle d’Erwan Kermor : l’homme inapte à prendre des décisions fondatrices. Il ne voit rien de l’argent qu’il ne sent pas et ne sent rien de la gravité qu’il ne touche pas. Tout se tient à distance de tout. Installé dans un égoïsme né de la froideur sociale, Kermor se réchauffe uniquement à l’idée de faire les 400 coups au système. Il est le fils gâté du système.

Gilles Lellouche joue avec un grand pathétisme ce Rastignac de pacotille, cet égaré qui fait semblant d’être le maître du jeu. Son regard fragile dans un visage massif, sa diction brusque ont une certaine crédibilité bien qu’à première vue, l’acteur donne l’impression de jouer faux, comme si le rôle était mal taillé pour lui, un rôle peut-être écrit pour un golden boy de vingt-ans. On peut percevoir qu’il tâtonne. Sa climatologue préférée, miss Vahina Giocante, n’a rien à dire, n’a pas d’existence, mais son charme brumeux compense la pauvreté de ses interventions. En définitive, les seconds rôles ont une utilité dramatique sans avoir de reliefs bien à eux. Frustrant. Charles Berling est à contre-emploi pour trop peu de temps, Michael Madsen fait son Michael Madsen, Lisa Ray est inachevée. L’écriture scénaristique manque de la substance que mérite un tel sujet philosophique et social. On aurait aimé des dialogues plus incisifs, des personnages plus épais et des situations plus déterminantes. Néanmoins, si les dés sont jetés pour Kermor, le sont-ils pour nous tous ? Fabrice Genestal lance le débat.

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  1. Pour ma part un bon film.

    C’est un peu prétentieux venant d’un type qui a fait Squale. Il y a de bonnes choses, mais pas sûr qu’on ait un recul suffisant pour des films incisifs. Ca manque de réalisme dans la profondeur, et ça se ressent dans la prestation des acteurs, notamment Charles Berling. En revanche le rythme et le tension sont deux bons élèments de ce film.