La Dame en Noir 2
© 2014 Concorde Filmverleih / Angelfish Films Limited 2014 / Photo: Nick Wall

[critique] LA DAME EN NOIR 2 : L’ANGE DE LA MORT

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Mise en scène
2
Scénario
4
Casting
4
Photographie
7
Musique
3
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0
4

[dropcap size=small]L[/dropcap]

A DAME EN NOIR avait signé, il y a trois ans de cela, le retour sur le devant de la scène de Hammer Films, studio mythique et émérite du cinéma d’épouvante. Le film de James Watkins brillait de la par la subtilité de ses effets, la qualité de sa direction artistique et de son casting. On n’était pas face à un produit d’une originalité à toute épreuve, mais LA DAME EN NOIR était presque un vent d’air frais au milieu de productions de plus en plus calibrés – jump scares, found footage et esprits frappeurs pas très flippants. Après ce succès aussi surprenant qu’inespéré, il n’est pas très étonnant de voir une suite se monter. Exit Daniel Radcliffe, exit James Watkins, exit l’ambiance gothique du XIXème siècle, LA DAME EN NOIR 2 nous propulse en pleine seconde guerre mondiale.

Sur le papier, rien de bien intéressant. Entre le réalisateur à l’allure de Yes Man et sa promotion laissant entrevoir une copie-carbone du premier film, LA DAME EN NOIR 2 n’avait effectivement pas convaincu grand monde de son utilité en tant que sequel. Il incombait à Tom Harper la dure tâche de savoir suffisamment s’éloigner de son prédécesseur tout en se rapprochant de son niveau qualitatif. Objectif partiellement accompli : oui, LA DAME EN NOIR 2 est différent du film de Watkins ; non, il n’en est pas pour autant original.

© 2014 Concorde Filmverleih / Angelfish Films Limited 2014 / Photo: Nick Wall
© 2014 Concorde Filmverleih / Angelfish Films Limited 2014 / Photo: Nick Wall

Le problème de cette suite réside davantage dans sa mise en scène que dans son écriture. Le changement de contexte historique permet de réinventer l’ambiance et les enjeux d’une bonne partie du long-métrage : l’exposition est, à cet égard, plutôt réussie. L’idée de faire de ce film d’horreur un duel intérieur bien plus qu’un film de fantômes est bonne – même si déjà partiellement présente chez Watkins – et c’est la manière qu’a LA DAME EN NOIR 2 de jouer beaucoup plus sur le principe de solitude émotionnelle plutôt que sur celui de solitude physique qui augmente notre intérêt, pourtant peu élevé. Ne mettons pas la barre trop haut non plus : si LA DAME EN NOIR 2 est loin d’être une bête copie, la question du deuil comme finalité analytique n’a elle pas changé.

”Le problème de cette suite réside davantage dans sa mise en scène que dans son écriture.”

C’est surtout cette forme qui embête. Pas que ce soit terriblement mal foutu – la photographie de George Steel, récupéré à la télévision, est superbe, et les décors toujours aussi somptueux – mais l’ensemble est d’une grossièreté et d’une lourdeur qui gâchent complètement l’immersion. C’est bien simple : tous les effets de tension du premier film sont repris à la lettre, la surprise et l’intelligence de la mesure de ceux-ci en moins. Entre les vulgaires jump scares qu’on voit venir à des kilomètres, les visages repoussants qu’on vous balance à l’écran sans justification et le peu d’apport à la mythologie horrifique de la saga, on reste assez circonspect devant ce nouveau volet.

© 2014 Concorde Filmverleih / Angelfish Films Limited 2014 / Photo: Nick Wall
© 2014 Concorde Filmverleih / Angelfish Films Limited 2014 / Photo: Nick Wall

Et c’est dommage, car c’est avec un sentiment amer qu’on termine le film. Il y avait de quoi faire. Il y a des choses intéressantes. Certains plans sont magnifiques, le casting mal exploité n’est pourtant pas sans potentiel (Helen McCrory en tête), les ambitions de départ prometteuses. Mais il manque un metteur en scène talentueux, quelqu’un qui aurait su donner à cette suite anecdotique la maestria qui lui manque, cette alchimie entre les différents éléments qui la compose, et surtout qui aurait su rendre à la saga un souffle nouveau presque complètement absent ici. Regardable, mais LA DAME EN NOIR 2 ne fait pas le poids face au premier film, avec lequel il ne peut pas éviter la comparaison. C’est là le triste sort des suites de réussites : elles sont condamnées à décevoir quand elles ne nous surprennent pas.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : The Woman in Black: Angel Of Death
Réalisation : Tom Harper
Scénario : Jon Croker, d’après l’oeuvre de Susan Hill
Acteurs principaux : Phoebe Fox, Jeremy Irvine, Helen McCrory, Adrian Rawlins
Pays d’origine : Royaume-Uni
Sortie : 14 janvier 2015
Durée : 1h38mn
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Synopsis : Pendant la Seconde Guerre mondiale, huit écoliers accompagnés par la directrice de l’école et une jeune enseignante, quittent Londres pour se mettre à l’abri dans le petit village de Crythin Gifford. Ils s’installent dans une vieille demeure sur une petite île au large de la côte. Leur présence va bientôt réveiller une
épouvantable force maléfique…

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