LA DERNIÈRE LEÇON
© Wild Bunch Distribution

[CRITIQUE] LA DERNIÈRE LEÇON

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la dernière leçon
• Sortie : 4 novembre 2015
• Réalisation : Pascale Pouzadoux
• Acteurs principaux : Sandrine Bonnaire, Marthe Villalonga
• Durée : 1h44min
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3.7
note de la rédactrice

Nous avons vu  LA DERNIÈRE LEÇON  en Avant-Première au Festival du Film Francophone d’Angoulême, qui s’est tenu du 25 au 30 Août.

Venue présenter le film en compagnie de ses deux actrices Sandrine Bonnaire et Marthe Villalonga, Pascale Pouzadoux  est habituellement réalisatrice de films légers (De l’autre côté du lit, Croisière) . Elle s’est ici emparée d’un sujet difficile, la fin de vie, grâce au livre éponyme de Noëlle Châtelet, présente elle aussi lors de l’Avant-Première. Celle-ci a d’ailleurs remercié la réalisatrice pour son adaptation cinématographique fidèle à la fin de vie de sa propre mère.

Choisir de mourir dans la dignité et à une date bien précise, c’est la décision que va imposer Madeleine (Marthe Villalonga) à ses deux enfants Diane (Sandrine Bonnaire) et Pierre (Antoine Duléry).
En féministe convaincue, de tous les combats avant-gardistes, elle leur avait toujours dit qu’elle  déciderait du moment de partir dès qu’elle n’aurait plus la force d’affronter le début de la fin de sa vie.

Ce suicide programmé, certes un peu égoïste, n’est donc pas une surprise mais ni Diane ni Pierre ne pensaient qu’elle mettrait son projet à exécution avec autant de détermination.  Il va bouleverser de façon très violente la vie de tous ses proches, ainsi que leur rapport à la mort. La réalisatrice filme avec pudeur et respect l’amour inconditionnel que porte Diane à sa mère, ainsi que son tumultueux cheminement d’acceptation de cette décision, grâce à l’aide bienveillante de sa famille (son mari et son fils) et trop moralisatrice de son amie professeur (Barbara Schulz).

Photo du film LA DERNIÈRE LEÇON
© Wild Bunch Distribution

Elle s’attache aussi de manière très réaliste au refus total de Pierre et à sa colère face à cette décision d’aller à l’encontre du cours habituel de la fin de vie des personnes âgées et qu’elle impose à sa famille. Il suppliera, menacera, boudera, mais rien n’y fera.
La façon de réagir des médecins et leur respect du serment d’Hippocrate est plutôt bien évoqué.  La réalisatrice aborde avec beaucoup d’émotions le rapport au corps vieillissant qui lâche Madeleine peu à peu, et rend émouvant le regard reconnaissant que mère et fille se portent. Elle parvient à nous faire ressentir avec acuité ce temps nécessaire à Madeleine pour mettre ses affaires en ordre avant le grand voyage et de dire adieu, même si cela fait mal et peur à Diane. Le temps est compté et symbolisé par le petit tas de pièces pour acheter le journal, qui diminue peu à peu.

Les deux actrices sont très justes, toutes en sobriété et retenue : Sandrine Bonnaire, dont nous connaissions déjà l’intensité de jeu et sa capacité à nous émouvoir avec un seul regard, mais qui de fait ne nous surprend plus.
Et surtout Marthe Villalonga , dix ans de moins que l’âge de Madeleine, qui nous a dit lors d’un bref échange pendant le Festival que ce rôle dramatique était un véritable cadeau pour elle – elle en a eu peu depuis Le Coup de Sirocco. Même si nous avons eu peur que transparaisse à travers le personnage de Madeleine la Marthe croisée dans des films ou séries que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, comme Un éléphant ça trompe énormément, ou Maguy, mais non… aucun sourire déclenché à cette pensée pendant sa performance.

« Un film émouvant, qui nous invite à réfléchir sur le sujet de société du droit de mourir dans la dignité. »

Il faut également souligner la justesse de jeu des acteurs dont Gilles Cohen en mari attentionné et un peu décalé, et Antoine Duléry, pourtant plus habitué aux rôles expansifs et drôles, et qu’on aimerait voir plus souvent tourner des drames.

Il faut reconnaître tout de même que certaines scènes nous semblent tantôt inutiles (la course de Diane autour de la piste d’athlétisme, avec l’aide-soignant croisé par hasard et qui nous laisse entrevoir une relation possible entre les deux protagonistes), tantôt non crédibles (le partage de la chambre d’hôpital de la vieille femme avec un vieil homme qui échangent sur cette fameuse fin de vie), tantôt faciles (l’amitié nouée entre Madeleine et Victoire son aide-ménagère ou l’ancien amant à qui Madeleine vient dire adieu).

LA DERNIÈRE LEÇON, certes plombant, se veut une véritable leçon de vie et c’est vrai que les yeux des spectateurs étaient plein de larmes à la sortie. On a senti par ailleurs les actrices très concernées pendant le Festival par ce sujet de société d’actualité du droit de choisir de mourir dans la dignité, qui nous invite à réfléchir par le biais de l’émotion. Un débat avait même été organisé dans le cadre du Festival avec des avocats et Noëlle Châtelet, véritable porte-drapeau de ce combat.
Ce sujet inspire les réalisateurs en ce moment puisque La Vanité de Lionel Baier est sur les écrans et porte aussi sur le choix de mourir mais via une association d’aide au suicide assisté ; ce qui n’est pas le cas de Madeleine, qui part seule.

Sylvie-Noëlle

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