[critique] Le Braqueur – La Dernière Course

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‘Le Braqueur’ raconte l’histoire d’un homme comblé de dons : Johann Rettenberger, coureur de marathon couronné de succès et voleur de banques en série. Sans état d’âme, il mesure avec précision fréquence cardiaque, effort, endurance et effectivité pendant les courses d’entraînement tout comme lors des hold-up où, portant des masques absurdes et armé d’un fusil à pompe, il court pour échapper à la police. Il vit dissimulé avec son amie Erika à Vienne, partant sans cesse en chasse avec passion et plein d’avidité pour l’expédition, le mouvement, la beauté de la chasse, jusqu’à trois fois par jour. Lorsqu’il est identifié, ses jambes le sauvent d’un énorme dispositif policier. Quelqu’un comme lui ne peut avoir de but : le mouvement pur et perpétuel est l’état vers lequel tend le voleur. Plus loin, toujours plus loin l’entraîne sa fuite. Pas question d’arriver à une destination quelconque.

Note de l’Auteur

[rating:7/10]


Date de sortie : 10 novembre 2010
Réalisé par Benjamin Heisenberg
Film autrichien , allemand
Avec Andreas Lust, Wolfgang Kissel, Florian Wotruba
Durée : 1h 37min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xf12av_le-braqueur-la-derniere-course-band_shortfilms[/dailymotion]

Récompensé par le prix des blogueurs lors du Festival Paris Cinéma 2010, Le Braqueur – La Dernière Course nous conte l’histoire de Johann Rettenberger, un homme fraichement sorti de prison qui va assouvir hors des barreaux ses deux passions : la course à pied et le braquage de banque. Si certaines personnes s’attendent à des fusillades en plans serrés ou des scènes de poursuites démentielles, passez votre chemin car ce drame signé Benjamin Heisenberg est plus un arrêt sur image sur la personnalité d’un individu évoluant dans une société qu’il ne comprend pas qu’un film d’action pur et dur à la Heat ou Public Enemies.

Le Braqueur – La Dernière Course met donc en avant la psychologie d’un homme en marge de la société qui, pour se sentir vivant, se sent obligé de braquer des banques. Ni les bras d’une femme, ni un marathon qu’il remporte haut la main n’arrivent à lui procurer cette sensation de vie qu’il éprouve lors d’un braquage et qu’il se sent obligé d’immortaliser sur son ordinateur en regardant les accélérations enregistrées par un cardio-fréquencemètre de son cœur. Son quotidien devient de plus en plus morose, le monde extérieur l’indiffère et pour échapper à cet enfermement intérieur il multiplie les casses jusqu’à celui que l’on pourrait qualifier de trop.

Pour rendre crédible et intéressante cette histoire inspirée de faits réels, le réalisateur Benjamin Heisenberg n’est pas tombé dans les stéréotypes d’un genre qui a connu le pire comme le meilleur depuis son apparition sur grand écran. Il est si facile de rater le coche avec une action aussi magnétique que le braquage de banque, action capable d’électriser et d’attirer les foules rien qu’en susurrant son nom. Fort heureusement, Benjamin Heisenberg a réussi à prendre le recul nécessaire pour nous offrir un moment de vie d’une rare pureté. La mise en scène est simpliste, voir minimaliste, mais c’est exactement ce qu’il fallait pour rendre le discours aussi proche de la réalité possible. A cela il faudra ajouter un jeu d’ombre et de lumière conférant une certaine bestialité à cet homme en cage interprété à fleur de peau par Andreas Lust (Revanche).

Au final, proche d’un cinéma intimiste, Le Braqueur – La Dernière Course offre aux amoureux de films de genre une expérience loin d’être déroutante mais suffisamment bien mise en scène pour nous faire sentir impliqués dans cette traque à la vie sans relâche.

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