LE LABYRINTHE : LA TERRE BRÛLÉE

LE LABYRINTHE : LA TERRE BRÛLÉE, un boost d’adrénaline – Critique

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Si le premier épisode de la saga du Labyrinthe, tiré de L’Épreuve, l’œuvre littéraire en trois tomes de James Dashner, se démarquait par son côté intimiste (un décor minime, une poignée d’acteurs, relativement peu d’effets numériques) qui jouait sur la sensation de claustrophobie, le deuxième, LE LABYRINTHE : LA TERRE BRÛLÉE, met les bouchées doubles. L’intrigue est désormais en place et les principales révélations ont eu lieu. Reste au réalisateur Wes Ball à confirmer tout le bien qu’on pensait de son adaptation jusque là.

En effet Le Labyrinthe fut une bonne surprise de l’année 2014. Tandis qu’on l’imaginait en sous Hunger Games, surfant sur la vague des adaptations de romans pour adolescents (Twillight, Divergente…) dont les succès ne sont pas toujours gage de qualité (dixit Divergente 2), Le Labyrinthe a su faire preuve de personnalité et se démarquer. Le crédit étant avant tout à mettre à son réalisateur qui prouve avec le second épisode sa capacité à varier les genres, à nous faire vivre une aventure à la fois dans la continuité de son prédécesseur et particulièrement différente car focalisée sur l’action.

Dans ce second volet de la saga épique LE LABYRINTHE, Thomas et les autres Blocards vont devoir faire face à leur plus grand défi, rechercher des indices à propos de la mystérieuse et puissante organisation connue sous le nom de WICKED. Or le monde qu’ils découvrent à l’extérieur du Labyrinthe a été ravagé par l’Apocalypse. Leur périple les amène à la Terre brûlée, un paysage de désolation rempli d’obstacles inimaginables. Plus de gouvernement, plus d’ordre… et des hordes de gens en proie à une folie meurtrière qui errent dans les villes en ruine. Les Blocards vont devoir unir leurs forces avec d’autres combattants pour pouvoir affronter WICKED et tenter de défier son immense pouvoir.

le labyrinthe

Après le succès « surprise » du premier opus à la vue de son budget initial (34 millions de dollars pour près de 340 millions de dollars récoltés au box office mondial) il y avait avec LE LABYRINTHE : LA TERRE BRÛLÉE  le risque de se brûler les ailes. Avec un budget doublé, Wes Ball pouvait avoir la folie des grandeurs et tomber dans du grandiose grotesque. Grandiose il y a mais parfaitement bien étudié. A nouveau les effets numériques sont utilisés avec parcimonie (privilégiant beaucoup de vrais décors) et offrent un visuel toujours impeccable. Et pourtant le mot d’ordre est désormais à l’action. Une action omniprésente mais très réfléchie et qui fait preuve de davantage d’originalité qu’imaginée.

Pour nos jeunes héros, après avoir survécu au Labyrinthe, il y aura peu de répit. Venant de s’échapper d’une base militaire commandée par Janson (l’excellent Aidan Gillen, Littlefinger dans la série Game of Thrones), les immunisés du virus qui a ravagé le monde, partent à la recherche du « Bras droit »; un rebelle qui a fui le complexe avec un autre groupe de jeunes immunisés. Marchant vers l’inconnu, toujours porté par Thomas (décidément très bon Dylan O’Brien), Teresa (Kaya Scodelario, enfin un peu plus présente mais toujours très en retrait), Minho, Newt, Winston et le nouveau Aris n’auront de cesse de fuir les dangers qui se dressent devant eux : des zombies, une tempête, des hommes de WICKED, des pilleurs… Le groupe étant encore plus réduit, on regrette de ne pas s’attarder davantage sur ces personnages secondaires.

Absolument passionnant, ce film confirme avec brio le bien qu’on pensait de la saga.

Mais comme nous le disions, Wes Ball a décidé de se focaliser sur l’action. C’est dans cette réalisation que le réalisateur se montre très convaincant. Plus particulièrement dans sa manière d’évoquer une éventuelle influence du jeu vidéo. Avec une mise en scène pouvant rappeler certaines séquences de la série de jeux Uncharted et du reboot de Tomb Raider, qui trouvaient eux même une inspiration dans le cinéma (faux airs d’Indiana Jones de Steven Spielberg). Dans LA TERRE BRÛLÉE, cela passe par ce rythme toujours soutenu et cette volonté d’aller de l’avant. Le danger étant toujours derrière Thomas, celui-ci va escalader un immeuble en ruine sur le point de s’écrouler, courir pour échapper à tous ses poursuivants ou encore passer de justesse sous une porte avant qu’elle ne se referme.

En enchaînant ces séquences Wes Ball crée de la meilleur des manière une tension constante. Un effet d’autant plus fort qu’avec ce genre de film ce n’est pas tant l’avenir du héros qui est en jeu. On se doute que celui-ci s’en sortira jusqu’à la fin et reviendra pour le troisième et dernier épisode. Pourtant nous restons accroché à notre siège devant tant de maîtrise et d’efficacité. Car Wes Ball renverse entièrement la composition habituelle des films, habitués à avancer par l’intrigue tout en étant ponctués par quelques séquences d’action. Presque à la manière d’un Mad Max Fury Road, c’est bien l’action qui fait le film et se voit entrecoupée de passages « calmes » permettant certaines révélations. Des moments de relâchements qui ne sont pas exempts de tout frisson. Sorte de calme avant la tempête. En témoigne une séquence dans des souterrains des plus inquiétantes et dérangeante à la manière de Silent Hill (Christophe Gans, 2006), avec son lot de créatures terrifiantes.

le labyrinthe

Forcément avec cette débauche d’énergie il y a un risque de lassitude. Heureusement le film parvient toujours à retrouver un élan et à nous maintenir captivé. LE LABYRINTHE : LA TERRE BRÛLÉE, absolument passionnant, confirme ainsi avec brio le bien qu’on pensait de la saga. Finissant comme précédemment par un retournement de situation – un peu attendu tout de même mais qui amène le film vers une réflexion plus poussée, vers des questions morales, la décision ou non de se sacrifier pour le plus grand nombre…- , nous voilà à la sortie des 2h15 (un poil long) dans la hâte de découvrir la fin des aventures de Thomas et ses compagnons. Offrant une vraie bouffée d’air frais au genre du blockbuster par sa simplicité, la saga du Labyrinthe n’a pas fini de nous surprendre. Et on espère évidemment avoir une conclusion avec le troisième et dernier volet prévu pour le 17 février 2017, tout aussi réussie.

Pierre Siclier

Note des lecteurs6 Notes
4
Note du rédacteur

Nos dernières bandes-annonces