Critique du film Le Monde Fantastique d'Oz (Oz, the great and powerful) réalisé par Sam Raimi avec James Franco, Michelle Williams, Mila Kunis, Rachel Weisz

[critique] Le Monde Fantastique d’Oz

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Affiche du film LE MONDE FANTASTIQUE D'OZ

Quand Oscar Diggs, un obscur magicien à l’éthique douteuse, se retrouve propulsé du poussiéreux Kansas au luxuriant Pays d’Oz, il pense que la gloire et la fortune s’offrent enfin à lui. Sa rencontre avec trois sorcières, Theodora, Evanora et Glinda va pourtant tout remettre en cause car aucune d’entre elles n’est convaincue qu’il correspond bien au grand sorcier que tout le monde attendait. Faisant appel à ses « pouvoirs » magiques à grand renfort d’illusions, d’ingénuité – voire d’un soupçon de sorcellerie – Oscar se transforme peu à peu en un grand et puissant sorcier, mais aussi en un homme meilleur.

Note de l’Auteur

[rating:9/10]

Date de sortie : 13 Mars 2013
Réalisé par Sam Raimi
Avec James Franco, Michelle Williams, Mila Kunis, Rachel Weisz
Film américain
Durée : 2h10min
Titre original : Oz, the great and powerful
Bande-annonce :

Quand on a su que le producteur de l’horrible Alice au pays des merveilles de Tim Burton revenait, on a eu peur. Surtout quand Disney est derrière tout ça. Ensemble ils ont osé s’attaquer à un mythe du Cinéma : Le Magicien d’Oz. « Et si on se faisait un petit prequel ? » – « Et si on prenait Sam Raimi pour la réalisation ? » What? Le célèbre et talentueux réalisateur des jouissifs Evil Dead, ou encore celui des trop méconnus Mort sur le Gril et Un Plan Simple. Son dernier film en date est Jusqu’Enfer en 2009, véritable train fantôme où le plaisir de la série B est au sommet. Sam Raimi arrive chez Disney, pour essayer de faire mieux que Tim Burton avec sa Alice tout en acide.

Après le film, vous pourrez dire que Sam Raimi a des choses à apprendre à Tim Burton sur la manière de confectionner un blockbuster avec sa propre patte. Ou comment travailler malgré le logo de Disney sur l’affiche du film. Sam Raimi a réussi, contraitement à Tim Burton, à imprégner sa patte de réalisateur horrifique dans ce conte pour enfants. La scène de la poursuite au début du film, la scène de la tornade (magnifique scène d’horreur), la scène de bataille entre les deux soeurs à la fin, l’apparition soudaine des créatures maléfiques, etc. Il n’y en a pas dans chaque scène (c’est tout de même Disney derrière) mais cela suffit à se rassurer en disant que Sam Raimi est bien présent.

Sam Raimi s’est également amusé à faire de nombreuses références à sa filmographie. Tout d’abord, remarquez le traitement des sorcières. Complètement histérique, à la limite de l’absurde : on y retrouve un semblant des morts-vivants de Evil Dead. James Franco (étonnant, comme un double de Sam Raimi) joue un Oz comique et qui ne croit pas en lui : on dirait revoir le héros de Mort sur le Gril. De plus, sa scène lorsque qu’il découvre son futur trésor est flagrante de clin d’oeil : repensez à la découverte de l’argent dans Un Plan Simple. De plus, ce héros qui ne se sent pas à sa place et qui pourtant va tout faire changer : Spider-Man bis ? Un mélange d’humour, de passage à la maturité (sous toutes ses formes), … est une constante référence dans la manière de traiter son héros, comme on a pu le voir dans Spider-Man. Enfin, la main verte de Theodora qui grince sur la table après transformation est un beau petit clin d’oeil à la vieille Mme Ganush de Jusqu’en Enfer lors de la scène de la banque.

Photo (1) du film LE MONDE FANTASTIQUE D'OZ

On pourrait avoir peur de voir Sam Raimi chez Disney mais il nous livre un film rempli d’hommages au cinéma d’antan, en y insérant un peu sa patte.

Outre ces références à son propre cinéma, Sam Raimi rend un brillant hommage au cinéma d’antan. On notera l’hommage à Thomas Edison, l’un des inventeurs de la capture du mouvement et de sa projection. Rares (très rares) sont les réalisateurs qui parlent et qui filment un phonographe dans un film fantastique à 350 millions de dollars. Ensuite, tous ces petits tours de passe-passe, tous ces trucages dont fait preuve Oscar Diggs, on croirait revoir Georges Méliès. On le reverrait aussi dans sa façon de faire de la magie lors des fêtes foraines, ou faire de la magie avant de présenter ses films.

Sam Raimi utilise aussi ce qui a fait les débuts du cinéma. Le plus grand sujet du cinéma reste l’amour. Et quoi de mieux qu’un conte féérique pour enfant afin d’y placer une petite histoire d’amour. Elle peut paraitre simple, mais c’était une belle manière de placer l’histoire dont les conséquences ont pour cause l’amour trahi. On retiendra également cette première partie du film en Noir et Blanc. Associer le N&B avec la 3D, voici un bel hommage au cinéma d’hier et au cinéma d’aujourd’hui (voire le plan final sur le baiser). Mais il y a aussi ce merveilleux passage du N&B à la couleur. Un passage très bien fait, qui intervient en même temps que le passage du 4/3 à un format plus large. Et tout cela lors de la scène de la tornade, comme un chamboulement gigantesque dans le Cinéma. Une rupture entre le cinéma d’hier et celui d’aujourd’hui.

Mais ce film est surtout l’oeuvre d’un réalisateur qui ne se prend pas totalement au sérieux. Sam Raimi associe fantastique et humour pour créer un grand divertissement qui ne cherche rien d’autre qu’à nous faire passer un bon moment. A signaler la seule scène musicale du film, qui sera rapidement stoppée. Comme une manière de dire qu’on ne pourra pas faire mieux que Judy Garland avec « Over The Rainbow ». On coupe court à la chanson, et on ne prétend alors pas péter plus haut que son cahier des charges. La seule chose assez regrettable du film, mais dont on fera vite abstraction grâce à un Sam Raimi plein de ressources, est la musique déjà entendue de Danny Elfman.

Photo (2) du film LE MONDE FANTASTIQUE D'OZ

Bien que la féérie prime sur le reste (on est dans Disney, ne l’oublions pas), on constate dans ce film familial qu’avec chaque référence à sa propre filmographie, Sam Raimi veut y rester plus longtemps mais il n’en a pas la liberté. Pas tellement grave, les références sont là et Sam Raimi prend plaisir à les insérer. Mais surtout, ce film est porteur d’un message. Le personnage d’Oscar Diggs se présente comme un magicien / metteur en scène. En effet, on pourrait y voir dans ce film une réflexion sur le métier de metteur en scène. Sur la manière qu’il faut utiliser le matériel à disposition pour faire parvenir le meilleur de soi-même et en tirer la grandeur du spectacle. C’est alors ici qu’on y voit un double entre Sam Raimi et le magicien d’Oz.

Sam Raimi s’impose ici donc comme un merveilleux faiseur de spectacle. Il est très bon dans le genre horrifique, a prouvé qu’il pouvait amener sa patte ailleurs (Un plan simple, Intuitions, Mort ou Vif) et a confirmé qu’il pouvait réaliser des blockbusters : Spider-Man et désormais Oz. A noter la 3D du film. Sam Raimi n’est pas aussi à l’aise que dans ses films d’horreur mais il y va s’en dire qu’il manie la 3D parfaitement bien. Pour sa première dans la 3D, il arrive à nous faire sortir du cadre comme trop peu de films savent le faire. Le visionnaire est bel et bien là.

Pour résumer la comparaison entre le Alice de Tim Burton et le Oz de Sam Raimi, il n’y a qu’à dire qu’il faut garder le second en tête. En ce qui concerne son statut de préquel, on a le plaisir de retrouver les lieux cultes du film de Victor Fleming. Les briques jaunes, la forêt noire, la cité d’Emeraude, etc. Avec ses plans d’ensemble, Sam Raimi nous offre un nouvel hommage : celui de ne pas oublier le film original. Nous sommes habitués à voir un Sam Raimi comme un grand visionnaire (Spider-Man ou Mort ou Vif) mais on a mois l’habitude de voir un Sam Raimi sur un blockbuster. Il prouve que quand il attaque à l’une de ses histoires favorites (Le Magicien d’Oz est son film préféré), il arrive à nous charmer.

Photo (3) du film LE MONDE FANTASTIQUE D'OZ

Finalement, Le monde fantastique d’Oz est un film surprenant. On pourrait avoir peur de voir Sam Raimi chez Disney mais il nous livre un film rempli d’hommages au cinéma d’antan, en y insérant un peu sa patte. Quelques parties horrifiques qui nous font pas oublier qui est Sam Raimi, et des références et des clins d’oeil à en ravir plus d’un cinéphile. Un film qui nous fait rappeller également les films de Sam Raimi, tout en se divertissant beaucoup mieux qu’avec l’horrible Alice au pays des merveilles. Comment réussir à parler de cinéma dans un film à 350 millions ? Se nommer Sam Raimi et être plein de ressources.

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  1. Oula que d’enthousiasme. Je ne le partage pas. Après 20 premières minutes plutôt attendrissantes, Le Monde fantastique d’Oz nous embarque dans une aventure plutôt bien conduite mais très banale.

  2. Oula que d’enthousiasme. Je ne le partage pas. Après 20 premières minutes plutôt attendrissantes, Le Monde fantastique d’Oz nous embarque dans une aventure plutôt bien conduite mais très banale.

  3. Je suis assez d’accord avec votre critique.Il me semble que beaucoup de gens sont passés à côté du second degré du film, et de son aspect profondément ludique qui s’adresse à nos cœurs d’enfants.

  4. Je suis assez d’accord avec votre critique.Il me semble que beaucoup de gens sont passés à côté du second degré du film, et de son aspect profondément ludique qui s’adresse à nos cœurs d’enfants.

  5. J’adhère à certains points mais beaucoup moins à d’autres. Votre note est beaucoup trop généreuse, alors effectivement le film est un merveilleux divertissement avec un très bon premier rôle, des images d’une qualité exceptionnelle, et une 3D parfaite mais le rythme du film est beaucoup trop plat et prévisible, il n’y a pas de réel rebondissement et devient même ennuyeux par moment… 6.5/10

  6. J’adhère à certains points mais beaucoup moins à d’autres. Votre note est beaucoup trop généreuse, alors effectivement le film est un merveilleux divertissement avec un très bon premier rôle, des images d’une qualité exceptionnelle, et une 3D parfaite mais le rythme du film est beaucoup trop plat et prévisible, il n’y a pas de réel rebondissement et devient même ennuyeux par moment… 6.5/10

  7. Pas du tout d’accord. Ca manque cruellement de magie justement. Et comme « Alice…  » le style Raimi s’efface comme l’a fait Burton pour offrir un Disney tout ce qu’il y a de plus propret… 4/10

  8. Pas du tout d’accord. Ca manque cruellement de magie justement. Et comme « Alice…  » le style Raimi s’efface comme l’a fait Burton pour offrir un Disney tout ce qu’il y a de plus propret… 4/10