Photo du film LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE

[CRITIQUE] LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE

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Il est difficile de décrire un film aussi insaisissable que Les Triplettes de Belleville. Ce film d’animation, signé Sylvain Chomet, place alors la production française dans la cours des grands.

Ce qui devait n’être qu’un court métrage, finalement devint, fort heureusement, un film à savourer durant plus d’une heure. Il lui aura fallu cinq années pour en développer l’idée. Un travail de longue haleine, récompensé par sa présence au Festival De Cannes : évènement rare pour un film d’animation français.

Rien d’étonnant pour ce chef d’œuvre des plus remarquables. Bien que certains n’aiment pas le genre, Les Triplettes de Belleville est avant tout un film d’ambiance. L’atmosphère dérange parfois : le silence pèse et l’inexpressivité des personnages rend bien le mal être qui les possède. Le spectateur ne restera pas indifférent face à ces corps de sportifs déformés par des années d’effort. Des mouvements purement mécaniques et répétitifs dépossèdent ces cyclistes de toute humanité.

Absence de dialogue et personnages froids ( à l’exception peut-être du chien ) retirent tout superflus à ce film. La clef de la réussite se trouve alors dans la richesse graphique. On ne saura que trop conseiller le spectateur de revoir ce long métrage pour en saisir tous les détails. Il pourra prendre conscience de la beauté d’une scène d’inaction où, simplement, deux personnages sont assis, de dos, ne s’échangeant rien d’autre que leurs présences. Le silence a rarement été aussi poétique.

Photo du film LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE

La mise en scène nous démontre qu’il est inutile de pleurer, de crier, de sourire pour prouver son amour. La grand-mère, elle, ne fait qu’être là quand il le faut. Tout est évoqué par la présence des uns et des autres. Un dévouement incroyable qui rend cette grand-mère terriblement attachante et qui remet en question tous les codes du cinéma pour attendrir le spectateur.

Une grande partie des Triplettes de Belleville repose sur la caricature : d’une part la vie du cycliste et de son entraineur, et d’autre part une province française et une Amérique mises en opposition. Nous retrouvons aussi les dessins de quelques grandes stars de la scène qui illustrent parfaitement l’époque ( Fred Astaire, Yvette Horner, etc. )

L’humour, dans sa juste mesure, n’empiète pas sur l’ambiance du film : il est subtil et discret. Quelques jeux de mots dissimulés sur des panneaux et un chien rêveur suffisent pour égayer l’histoire. L’amusement et la sympathie s’imposent face à l’hilarité.

La musique est indissociable de ce bijou. Le titre même du film instaure le rythme en nommant trois chanteuses. Une touche de légèreté est apportée à l’ambiance difficile du film grâce à ces célébrités. On adorera le concert improvisé entre les chanteuses et la grand-mère. Aussi, Mathieu Chédid, alias M, a collaboré à la bande son du film en interprétant la musique principale « Belleville Rendez-vous ». Les intermèdes musicaux sont nombreux et tous incroyablement délicats.

Alexandra

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Note des lecteurs11 Notes
Titre original : Les Triplettes de Belleville
Réalisation : Sylvain Chomet
Scénario : Sylvain Chomet
Avec les voix de : Michel Robin, Jean-Claude Donda, Monica Viegas
Date de sortie : 11 juin 2003
Durée : 1h20min
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Note finale

  1. Un superbe jeu, une fois ne suffis pas pour tout voir, mais alors qu’elle film!
    On a l’impression de toucher le coeur des personnages, d’en habiter une partie, merci merci merci!