[critique] Mademoiselle Chambon

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Jean est quelqu’un de bien : un bon maçon, un bon fils, un bon père et un bon mari. Et dans son quotidien sans heurt, entre famille et travail, il croise la route de Mademoiselle Chambon, l’institutrice de son fils. Il est un homme de peu de mots, elle vient d’un monde différent. Ils vont être dépassés par l’évidence des sentiments.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 14 octobre 2009
Réalisé par Stéphane Brizé
Film français
Avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika
Durée : 1h41min
Bande-Annonce :


Mademoiselle Chambon – Bande annonce FR
envoyé par _Caprice_. – Court métrage, documentaire et bande annonce.

A lire ce résumé, on pourrait s’attendre à une histoire d’amour passionnée entre deux personnes que tout semble opposer. En effet, Jean (Vincent Lindon) maçon de profession, un peu terre à terre, est marié à Anne-Marie (Aure Atika) qui travaille dans une imprimerie, et avec qui il a un fils, Jérémie, scolarisé en primaire. Jean est l’archétype de l’ouvrier en bâtiment : consciencieux, assez perfectionniste dans son métier qu’il aime.
A côté de cette famille « de la France d’en bas », il y a Véronique Chambon (Sandrine Kiberlain), l’institutrice de Jérémie. Ancienne violoniste, elle est toujours de passage dans une ville puisqu’elle est remplaçante d’enseignants. Délaissée par sa famille, à l’inverse de Jean, très proche de son père, elle est très seule.

Ces deux personnes que tout pourrait opposer, vont, comme on peut s’y attendre, tomber amoureuses. Mais c’est ici que l’on est déçu. On le sent, dès la première scène où Mlle Chambon et Jean sont ensemble (lorsque Jean vient chercher son fils à l’école) que tout le film sera basé sur leur histoire d’amour, compromise par la femme et le fils de Jean.
Mais, pendant 1h40, les deux amants vont se tourner autour sans vraiment se dire qu’ils s’aiment. Tout est dans les regards et dans les gestes. Certes cela est plaisant au début, mais au bout d’un moment, on a comme une envie d’éclatement, de passion, au sens premier du terme, de la souffrance que procure cet amour qui ne peut exister. Le spectateur peut être déçu mais c’est aussi là que le film est réussi. On ressent ce que les deux personnages ressentent : une attente perpétuelle de l’autre, de son amour, par des phrases banales mais qui ont une tout autre connotation lorsqu’on les prononce.
Ainsi lorsque Mlle Chambon annonce à Jean qu’elle part, c’est en fait une question importante qu’elle lui pose : peux-tu m’empêcher de partir ? Peux tu m’aimer ?

Notons également, malgré la lenteur du film, la performance de Vincent Lindon, qui dans son rôle de maçon rustre, terre à terre mais d’une grande sensibilité, est crédible au plus haut point et d’une grande justesse. Sandrine Kiberlain, en institutrice et artiste « ratée » est assez monotone mais parfois touchante.
En bref, on dira que ce film est décevant sur le plan de l’émotion, mais réussi puisque le réalisateur a su transposer les vraies choses que ressentent les personnages : l’attente de l’éclatement d’un amour impossible.

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  1. Bonjour,
    j’ai vu ce film en ayant vu le précédent du même réalisateur.
    Donc, j’étais au courant pour les émotions silencieuses.
    Ce film est une grande réussite puisqu’il réussi à faire partager un quotidien pas facile en deux-trois plans finements agencé et mine de rien, c’est brillant.

  2. J’ai beaucoup apprécié ce film et je l’ai trouvé très émouvant. La force de cette histoire d’amour réside justement dans sa lenteur et ses subtilités.

    1. C’est l’hôpital qui se fout un peu de la charité tout de même.
      Donc une personne de moins de 23 ans (on ne sait pas pourquoi 23) argumente mal ses textes, peu importe lesquels.
      Un seul mot : Bravo, quelle argumentation !