MOTOWN

[critique] MOTOWN : LA VÉRITABLE HISTOIRE

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Rythme / montage
4
émotion
8
Musique
9
cohérence au sein de la thémathique ATMOSPHERES URBAINES
9
Note des lecteurs0 Note
0
Rajouter un point si vu dans le cadre de la thémathique ATMOSPHERES URBAINES du CEFF 2015 !
7.5

[dropcap size=small]D[/dropcap]ETROPIA et MOTOWN, projetés tous deux dans le cadre du Champs Élysées Film Festival, sont particulièrement complémentaires. Les deux documentaires dessinent un portrait à la fois humain, contextuel, et culturel de cette ville à l’histoire si particulière qu’est Detroit (une banqueroute économique l’a ravagée et progressivement vidée de ses habitants);

Les deux docus sont ainsi une introduction idéale à cette ville-personnage, facilitant sa découverte avant d’embrayer sur un angle plus cinématographique et/ou divertissant, avec Robocop, Gran Torino et 8 Mile. Inscrire MOTOWN – LA VÉRITABLE HISTOIRE au cœur de la thématique ATMOSPHERES URBAINES permet ainsi d’en augmenter considérablement la portée; Idem si pour vous, l’intérêt de ce docu est purement musical.

Par contre, en dehors de ces deux cas, il faut reconnaître que les qualités cinématographiques du film sont très limitées, comme dans la plupart des docus télévisuels.

Le pitch : Contrairement à leur nom, leur musique est célèbre dans le monde entier. Connu sous le nom des Funk Brothers, leur tempo inimitable – la soul – se retrouve sur d’innombrables morceaux produits par Motown Records pour des chanteurs aussi légendaires que Diana Ross and The Supremes, The Temptations, Marvin Gaye, The Four Tops, Stevie Wonder, Smokey Robinson and The Miracles, et beaucoup d’autres. Synonyme de toute une époque, leur musique fut au coeur du mouvement civique, des protestations contre la guerre du Vietnam et des bouleversements sociaux des années 60 et 70.

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MOTOWN : la véritable histoire est donc sans surprise, une boucle où l’on retrouve systématiquement :
– un live des funk brothers accompagné d’un artiste contemporain célèbre,
– la présentation d’un membre du groupe (encore vivant ou non) via une preuve visuelle et sonore de son talent, une ou deux anecdotes croustillantes et des photos/interviews d’époque,
– une légère comparaison passé/présent,
– un commentaire ultra-respectueux d’un artiste contemporain,
– enfin, un nouveau live avec ce même artiste – et bis repetita.
Multiplié par 8.
L’idée derrière ce pattern, est de présenter et de rendre hommage à chacun des nombreux membres des Funk Brothers – de façon égale. Totalement respectable de la part des auteurs du docu, mais parfois un peu ennuyeux pour le spectateur.

« Déjà un émouvant docu musical, le film gagnera encore plus à être vu à l’intérieur de la passionnante thématique Atmosphères Urbaines du CEFF 2015« 

Les rares moments surprenants, sont ceux ou MOTOWN : la véritable histoire s’extirpe du carcan musical pour inscrire les musiciens dans leur époque; instants beaucoup trop fugaces, résumés à une phrase, une photo, une scène. Pour le reste… Que l’on soit Soul-ophile ou non (comme moi), l’émotion est un langage universel, qui finit, à force de répétition, par fonctionner.
MOTOWN : la véritable histoire capte cette émotion dans le regard fatigué de ces vieux et beaux artistes dont le génie n’a jamais été reconnu malgré de mythiques collaborations. Les Funk Brothers évoluent entre regrets, fierté et nostalgie… Et c’est réellement touchant.

Motown (1)

C’est précisément lorsque l’on compare l’influence de ces artistes sur la pop culture et le relatif oubli dans lequel ils sont tombés, que la tragique histoire des Funk Brothers rejoint celle de leur ville Detroit (et vice-versa).
L’évènement déclencheur de cette réflexion, dans la réalité comme dans le film, est la délocalisation de la boite de prod Motown, vers Los Angeles. Comme pour General Motors, Ford et Chrysler d’un point de vue économico-social, il s’agit d’un symbole (culturel du coup) de la décadence de la ville. Cet exil dicté par les lois économiques laissa ces génies inconnus rejoindre la catégorie des laissés-pour-compte de Detroit avant d’être légèrement réhabilités par ce film, au bout de 40 ans.

L’histoire des Funk Brothers de rejoint ainsi celle des prolétaires de DETROPIA. La créativité musicale 60’s trouve écho dans la furie verbale d’Eminem et des autres rappeurs de 8 MILE; Cette figure paternelle protectrice et bienveillante rappelle le Clint Eastwood débarrassé de ses démons de GRAN TORINO… Quant à ROBOCOP, MOTOWN en est le miroir absolu, débarrassé de tout cynisme, et de pessimisme (mais aussi, de tout divertissement).

Bref: ces 5 films interagissent avec beaucoup de pertinence, et il est très intéressant de les visionner pour s’imprégner de l’atmosphère urbaine de Detroit. On félicitera comme il se doit, la qualité de cette programmation 2015.

MOTOWN : la véritable histoire sera projeté le samedi 13 juin 2015, 13:00, au 
Gaumont Marignan
.

[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]18365858[/column]
[column size=one_half position=last ]– CEFF 2015 : IMAGINAIRES AMÉRICAINS: DÉSERT
– CEFF 2015 : ATMOSPHÈRES URBAINES : DETROIT
CEFF 2015 : RÉTROSPECTIVE WILLIAM FRIEDKIN
CEFF 2015 : SÉLECTION ÉMILIE DEQUENNE
CEFF 2015 : SÉLECTION JEREMY IRONS
– CEFF 2015 : la programmation

Titre original : Standing in the Shadows of Motown – documentaire
Réalisation : Paul Justman
Acteurs principaux : Johnny Griffith, Chaka Khan, Andre Braugher
Pays d’origine : U.S.A.
Sortie : 19 novembre 2003
Durée : 1h48min
Distributeur : Mars Distribution

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[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]
https://www.youtube.com/watch?v=6LuCirMwEz8

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